mon plus grand choc était en Inde, le lendemain de mon arrivée à Delhi, une amie me conseille de visiter un petit quartier musulman et sa mosquée, non loin.
J'arrive à la mosquée et les abords, ainsi que l'entrée, étaient bondés de mendiants assis par terre et qui tendaient les mains vers moi. Je retire mes chaussures à l'entrée et je me suis engagée dans le couloir pour aller vers l'intérieur de la mosquée et les jardins qu'on m'avait dit de visiter... et c'était une vision d'enfer.
Des centaines de mendiants, misérables et surtout squelettiques, parfois en famille, mais tous ayant la taille d'enfants malnourris, avec des bras et des jambes qui paraissent n'avoir que quelques centimètres de diamètre, sans aucune chair recouvrant leurs os, leur stature minuscule tellement ils avaient souffert de la faim, me tendaient des mains décharnées. la plupart étaient assis, voire même couchés, sans force, paraissant pratiquement à l'agonie et au terme de leur faible et triste vie.
D'autres visiteurs venaient leur faire l'aumone, avec une casserole de riz et déposaient dans les minuscules soucoupes placées devant les mendiants, UNE cuiller de riz. J'ai commencé à sortir quelques pièces pour aider ces malheureux mais...
Les couloirs tournaient et s'allongeaient et durant des dizaines de mètres, à chaque fois, d'autres mendiants comme à perte de vue. J'étais bouleversée et en pleurs devant tant de misère et la révélation que des êtres humains malnourris toute leur vie, pouvaient misérablement survivre et vieillir tout en gardant une taille d'enfant, sans plus grandir, ni épaissir, et être réduits à une telle déchéance, surtout par familles entières, survivre comme des ombres naines, sans force et sans espoir.
Arrivée dans la cour de la mosquée, jolie et décorée, je n'ai pas pu me concentrer sur la visite et j'ai rebroussé chemin presque en courant, me perdant à nouveau dans les méandres de ces couloirs bondés de mendiants, jusqu'à retrouver la porte de sortie et enfin la lumière du jour.
Jamais je n'ai eu autant conscience de la distance entre nous et les plus pauvres de notre planète.