Chômage : Lagarde est moins optimiste que Sarkozy

Angelo52

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La ministre de l'Economie s'attend à "une évolution en tôle ondulée" du chômage, alors que le chef de l'Etat "sait" qu'il va bientôt reculer.

Christine Lagarde s'est félicitée, mercredi 27 janvier, de la "très forte" baisse d'inscrits à Pôle emploi en décembre - une baisse qui n'a concerné que la catégorie A -, sans pour autant crier victoire. Elle tend, prudemment, à "penser qu'on aura une poursuite de cette évolution en tôle ondulée, avec des bons mois et des mauvais mois, mais globalement mieux orientée" en 2010, a-t-elle déclaré à l'AFP. N'a-t-elle donc pas écouté Nicolas Sarkozy, lundi soir, sur TF1 ? Le chef de l'Etat s'est pourtant montré bien plus optimiste sur la question : "Je sais que dans les semaines et les mois qui viennent, vous verrez reculer le chômage dans notre pays", a-t-il asséné.
Pourtant, Christine Lagarde a bien retenu l'un des arguments utilisé par Nicolas Sarkozy pour minimiser la crise en France. Les chiffres s'inscrivent "dans un mouvement de destructions d'emplois depuis le début de la crise, mais hormis Allemagne, l'économie française a moins détruit d'emplois proportionnellement que la Grande-Bretagne, les Etats-Unis évidemment, dont le taux de chômage a quasiment doublé, ou l'Espagne", a-t-elle poursuivi. A quelques mots près, le chef de l'Etat avait dit la même chose lundi soir : "La France a pris de plein fouet" la crise économique, mais elle a "résisté plutôt mieux que les autres, puisque le chômage a doublé aux Etats-Unis, doublé en Espagne, augmenté de 60% au Royaume-Uni. Un seul pays a fait mieux que nous en la matière, c'est l'Allemagne", avait-il souligné.

La preuve de politiques "qui ont marché"

Selon les chiffres publiés mercredi par le ministère de l'Emploi, le nombre d'inscrits au chômage a baissé de 18.700 en décembre pour les personnes n'ayant exercé aucune activité (catégorie A). Mais si l'on inclut les chômeurs ayant eu une activité réduite, le nombre d'inscrits a augmenté de 8.600. Et sur un an, il a progressé de 587.800 (+18,2%), en prenant en compte les deux catégories.
Une réalité que reconnaît la ministre de l'Economie : "Aucun de ces chiffres n'est satisfaisant, sauf celui du mois de décembre qui voit une diminution du nombre de demandeurs d'emploi et qui est la preuve qu'il y a des politiques de relance et de soutien à l'emploi qui ont marché", a-t-elle déclaré. Selon elle, la baisse de décembre chez les inscrits en catégorie A "concerne en particulier les jeunes (-1,6% en catégorie A), ce qui est encourageant car c'est une catégorie que l'on avait ciblée au niveau des politiques de l'emploi".
Selon elle, "on va avoir un relais qui sera pris entre la fin du plan de relance - 27% du total doit être dépensé sur 2010 - et le début des dépenses d'avenir (grand emprunt, ndlr) dont certaines vont pouvoir être engagées dans des délais rapides". Conclusion, "il faut impérativement continuer les politiques qui marchent", a-t-elle martelé, prenant l'exemple des contrats aidés en 2010, qui disposent d'un "budget solide", comme les "CAE-passerelle", pour les 16-25 ans, pris en charge à 90% par l'Etat et permettant aux collectivités locales de recruter pour 12 mois.

(Nouvelobs.com)
 
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