Commentaire de la parole de al hallâj « anâ al haqq - je suis le vrai, la vérité » (ar râzî)

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Al Imâm Fakhr Ud Dîn Ar Râzî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) a dit :


" Quelle est la signification du propos de Al Husayn Ibn Mansûr Al Hallâj : " Je suis le Vrai, La Vérité (anâ al haqq) " ?


La réponse est la suivante :

La doctrine de l'ittihâd (que l'on attribue à Al Hallâj), l'union ou l'unification, est sans fondement. En effet, de trois choses l'une :


* Les deux choses subsistent et, de ce fait, restent deux réalités distinctes ;


* elles disparaissent toutes deux pour devenir une troisième chose différente ;


* il ne reste que l'une des deux, l'autre cessant d'être.


Mais, alors (dans chacun de ces trois cas) l'union reste impossible, car L'Existant ne peut être le même que le non-existant. Il en résulte que la parole de cet initié (Al Hallâj) est passible d'interprétation (ta°wîl) et ceci sous plusieurs aspects :


1 - Nous avons démontré avec une argumentation évidente que L'Existant est Le Véritable Vrai (gloire à Lui) et que tout sauf Lui est [en réalité] irréel.


Dans le cas de Al Hallâj, tout sauf Le Vrai avait disparu à sa considération et son âme s'était éteinte à elle-même au point qu'il ne subsistait en lui d'autre existant qu'Allâh. C'est donc dans cet instant qu'il prononça : " anâ al haqq ". C'est comme si Le Vrai (gloire à Lui) mettait ce propos sur sa langue alors qu'il était dans un état d'extinction spirituelle (fanâ°) qui lui fit perdre entièrement la conscience de son âme et qui le submergea dans les lumières de la Majesté d'Allâh (exalté soit-Il). Quand on lui demanda à propos de la signification de cet évènement : " Dis plutôt : " je suis par Le Vrai (anâ bi-l-haqq) ". ", il refusa car s'il avait dit " je suis par Le Vrai ", son expression anâ (moi ou je) aurait été une allusion à son âme (et non plus au Vrai). Cet homme accompli se trouvait dans la demeure de l'effacement de toute réalité autre qu'Allâh.


2 - Il est certain que Lui, Allâh, est Le Vrai dont la connaissance est la connaissance véritable.


De même que l'élixir transforme le cuivre en or quand il entre en contact avec lui, de même lorsque l'élixir de la connaissance d'Allâh tombe sur l'esprit, il le fait passer de l'irréel au réel pour devenir or pur. C'est alors que Al Hallâj put dire : " anâ al haqq ".


3 - Lorsqu'une chose s'impose à quelqu'un, on dit de lui, par métaphore, qu'il est cette chose. On dit par exemple d'un tel qu'il est la générosité ou la noblesse. Al Hallâj, submergé par Le Vrai dut certainement dire : " anâ al haqq ".


Il existe toutefois une différence entre cette dernière explication et la première. Dans le premier cas envisagé, le serviteur s'éteint intégralement à son âme, noyé dans la présence contemplative du Vrai. " Anâ al haqq - je suis le Vrai " est un propos que Le Vrai fait prononcer au serviteur sous l'effet de l'intensité de son ivresse spirituelle et dès lors, celui qui s'exprime de la sorte est en réalité Allâh. Dans le dernier cas, c'est le serviteur qui s'exprime ainsi par hyperbole.


Entre ces deux stations, il y a une différence considérable (que tu remarqueras) si tu es d'entre les Maîtres du goût initiatique.


4 - Lorsque la Lumière de la Majesté Divine s'irradie dans l'esprit d'un tel être et que le voile de la nature humaine disparaît, nécessairement l'esprit parvient jusqu'aux confins des demeures de la Béatitude et devient ainsi Vrai du fait que c'est Allâh Lui-Même qui l'a établi vrai comme Lui-Même l'a dit : " Allah réalise le vrai par Ses Paroles ". C'est pourquoi le propos " anâ al haqq " est véridique car Le Vrai est plus universel que le vrai en soi et le vrai par un autre que Lui.


Si l'on objecte ceci : De cette interprétation, il résulte que tout être existencié est vrai. Quel est donc le sens de cette appropriation privilégiée (takhsis) ?


Nous répondrons ce qui suit : Quand la lumière du monde divin s'irradie dans l'esprit de l'homme, celui-ci devient parfait dans la réalisation de ce degré et l'appropriation (ikhtisâs) d'un surcroît de perfection lui fait prononcer ce type de propos.


5 - On peut soutenir que dans cette expression " anâ al haqq ", le terme pouvant être annexé à " je " ou " moi " (anâ) pour le qualifier est sous-entendu, la proposition complète devant être alors : je suis adorateur du Vrai (anâ 'âbid ul haqq), je suis invocateur du Vrai, remerciant Le Véritable (les trois attributs : adorateur, invocateur et remerciant disparaissant en l'occurrence). "


Fin de citation.


Source : Lawâmi' Ul Bayyinât Fi-l-Asmâ° Wa-s-Sifât de l'Imâm Fakhr Ud Dîn Ar Râzî (qu'Allâh lui fasse miséricorde).
 
Le caractere ephemere d'une chose ne contredit pas sa veracité.
Allah est Le Vrai, ce qui ne veut pas dire selon moi, que Sa creation soit irréelle.
Allah cree pour de bon, pas du "vent".
En revanche notre creation, ici bas est vouée à dispaitre.
"Tout ce qui est sur elle [ La terre ] doit disparaitre"
" [Seule] et subsitera la Face [ Wadjh ] de Ton Seigneur plein de Majesté et de Noblesse. "
Sourate Al Rahman
 

absent

لا إله إلا هو
D'après abu Hamza Anas ibn Mâlik al Ansarî, le Messager a dit : "Allah se réjouit du repentir de Son serviteur lorsqu'il se repent, plus que ne se réjouit l'un d'entre vous qui, étant avec sa monture dans une terre déserte, voit celle ci lui échapper en emportant avec elle sa nourriture et son eau. Alors, désespéré il s'installe à l'ombre d'un arbre et s'endort sans espoir. Tandis qu'il est là, il rouvre les yeux et voit que sa monture se trouve devant lui. Il la prend par la bride et, au comble de la joie, s'écrie : " Mon Dieu, Tu es mon serviteur et je suis ton seigneur.". (Muslim)

Allahu Akbar !

Allah dit : "Je déclarerai la guerre à quiconque se montre hostile à l’un de Mes alliés. Parmi tous les moyens employés par Mon serviteur pour se rapprocher de Moi, rien ne M’est plus agréable que la pratique de ce que Je lui ai imposé. Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par les actes surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime. Une fois que Je l’ai aimé, Je deviens son ouïe avec laquelle il entend, sa vue avec laquelle il voit, sa main avec laquelle il combat et son pied avec lequel il marche. S’il Me demande alors quelque chose Je la lui donne et, s’il Me demande Ma protection, Je la lui accorde. Aucune chose ne Me fait hésiter plus que [de prendre] l’âme de Mon serviteur croyant : il déteste la mort et Je déteste le blesser." (al Bukhari)
 
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