Dimanche matin à l'aube, les forces armées azéries sont passées à l'offensive dans la région montagneuse du Haut-Karabakh, faisant face à l'armée arménienne, retranchée dans ses positions. Les combats se poursuivent depuis, redoublant de violence, et plus de 70 soldats des deux camps auraient déjà perdu la vie en un peu plus de 24 heures.
L'armée azérie n'aurait avancé pour l'instant que de quelques kilomètres en territoire adverse, mais déplore la perte d'au moins un hélicoptère et de plusieurs blindés. En réaction à cette offensive, le gouvernement arménien a déclaré dimanche soir la loi martiale, ainsi que la mobilisation générale, appelant tous les hommes en âge de se battre à rejoindre les rangs de l'armée.
Quel objectif poursuivent les autorités azéries ?
Leur but est clair : reconquérir le territoire perdu à la suite de l'accord de paix de 1994, qui avait mis fin à la guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. A la fin des années 1980, alors que l'URSS est sur le point d'imploser, la population du Haut-Karabakh, très majoritairement arménienne, réclame son indépendance vis-à-vis de l'Azerbaïdjan. Mais les autorités de Bakou refusent la sécession, et s'engagent dans une guerre contre l'Arménie voisine qui soutient les sécessionnistes.
Après six ans de sanglants combats ayant provoqué la mort de plus de 30 000 personnes, un cessez-le-feu est finalement signé en 1994, qui avantage l'Arménie, en permettant à son armée d'occuper une partie du Haut-Karabakh. Depuis, Arméniens et Azéris se font face de part et d'autre de la frontière, théâtre fréquent d'escarmouches entre les deux camps.
Comment la situation a-t-elle pu dégénérer en l'espace d'un week-end ?
Pour le chercheur Gaïdz Minassian, professeur à Sciences Po et spécialiste du Caucase, ces affrontements sont la conséquence d'un regain de tension dans la région depuis le début de l'été. En juillet, des affrontements avaient en effet brièvement éclaté, causant la mort d'une vingtaine de soldats dans les deux camps. Si la tension était quelque peu descendue au cours du mois d'août, cela n'a pas empêché une recrudescence des incidents frontaliers à partir de début septembre, aboutissant à la situation actuelle.
Quel rôle joue la Turquie d'Erdogan ?
Néanmoins, selon Gaïdz Minassian, le déclenchement des combats de grande envergure s'explique également par l'influence croissante de la Turquie qui est devenue le principal allié de l'Azerbaïdjan : « Après les interventions en Syrie et en Libye, les Turcs veulent ouvrir un troisième front dans le Caucase pour étendre leur influence. Leur stratégie est simple : dégrader la situation locale pour avancer leurs pions et peser dans le jeu régional », explique-t-il. L'aide militaire turque à destination de l'armée azérie se serait considérablement accrue ces derniers mois, avec la présence d'instructeurs turcs chargés de former et de conseiller les militaires de Bakou, ainsi que la livraison de matériel sophistiqué permettant de défier l'armée arménienne.
En outre, différentes sources fiables, dont l'organisation syrienne des droits de l'homme, ont indiqué la présence sur la ligne de front de mercenaires syriens envoyés par la Turquie en Azerbaïdjan. Ces combattants, issus de milices syriennes rebelles, sont financés par les autorités turques. Alors que la situation est désormais plus calme en Syrie, le président Erdogan les emploie comme mercenaire pour défendre ses intérêts en Libye, et désormais dans le Caucase.
L'armée azérie n'aurait avancé pour l'instant que de quelques kilomètres en territoire adverse, mais déplore la perte d'au moins un hélicoptère et de plusieurs blindés. En réaction à cette offensive, le gouvernement arménien a déclaré dimanche soir la loi martiale, ainsi que la mobilisation générale, appelant tous les hommes en âge de se battre à rejoindre les rangs de l'armée.
Quel objectif poursuivent les autorités azéries ?
Leur but est clair : reconquérir le territoire perdu à la suite de l'accord de paix de 1994, qui avait mis fin à la guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. A la fin des années 1980, alors que l'URSS est sur le point d'imploser, la population du Haut-Karabakh, très majoritairement arménienne, réclame son indépendance vis-à-vis de l'Azerbaïdjan. Mais les autorités de Bakou refusent la sécession, et s'engagent dans une guerre contre l'Arménie voisine qui soutient les sécessionnistes.
Après six ans de sanglants combats ayant provoqué la mort de plus de 30 000 personnes, un cessez-le-feu est finalement signé en 1994, qui avantage l'Arménie, en permettant à son armée d'occuper une partie du Haut-Karabakh. Depuis, Arméniens et Azéris se font face de part et d'autre de la frontière, théâtre fréquent d'escarmouches entre les deux camps.
Comment la situation a-t-elle pu dégénérer en l'espace d'un week-end ?
Pour le chercheur Gaïdz Minassian, professeur à Sciences Po et spécialiste du Caucase, ces affrontements sont la conséquence d'un regain de tension dans la région depuis le début de l'été. En juillet, des affrontements avaient en effet brièvement éclaté, causant la mort d'une vingtaine de soldats dans les deux camps. Si la tension était quelque peu descendue au cours du mois d'août, cela n'a pas empêché une recrudescence des incidents frontaliers à partir de début septembre, aboutissant à la situation actuelle.
Quel rôle joue la Turquie d'Erdogan ?
Néanmoins, selon Gaïdz Minassian, le déclenchement des combats de grande envergure s'explique également par l'influence croissante de la Turquie qui est devenue le principal allié de l'Azerbaïdjan : « Après les interventions en Syrie et en Libye, les Turcs veulent ouvrir un troisième front dans le Caucase pour étendre leur influence. Leur stratégie est simple : dégrader la situation locale pour avancer leurs pions et peser dans le jeu régional », explique-t-il. L'aide militaire turque à destination de l'armée azérie se serait considérablement accrue ces derniers mois, avec la présence d'instructeurs turcs chargés de former et de conseiller les militaires de Bakou, ainsi que la livraison de matériel sophistiqué permettant de défier l'armée arménienne.
En outre, différentes sources fiables, dont l'organisation syrienne des droits de l'homme, ont indiqué la présence sur la ligne de front de mercenaires syriens envoyés par la Turquie en Azerbaïdjan. Ces combattants, issus de milices syriennes rebelles, sont financés par les autorités turques. Alors que la situation est désormais plus calme en Syrie, le président Erdogan les emploie comme mercenaire pour défendre ses intérêts en Libye, et désormais dans le Caucase.