Confusion entre égalité et équité

Salam Aleykoum,

Incessamment les gens mettent en avant la sacro-sainte égalité pour revendiquer toujours plus de nouveaux droits. Le droit à l'égalité impliquerait que chacun puisse disposer du même droit que son voisin, sa femme, son patron etc...

Il semble cependant évident que cela est tout bonnement impossible. On ne peut traiter sous un même rapport deux choses essentiellement différentes. Or, chacun est unique et la réunion de notre physique, de notre âge, de notre personnalité, de notre sexe, de nos responsabilités fait de nous des êtres comme aucun autre.

Il me paraît donc parfaitement inepte de vouloir les mêmes droits pour tous sachant que cela n'existe nulle part. Nos enfants n'ont pas les mêmes droits que nous qui n'avons pas les mêmes que notre patron qui n'a pas les mêmes qu'un étranger et ainsi de suite. Il ne viendrait à l'esprit de personne de vouloir qu'il en soit autrement (la société ne pourrait fonctionner sans hiérarchie et sans différenciation des droits).

Or c'est pourtant contre cet ordre naturel des choses que nous luttons lorsque nous revendiquons tel ou tel droit, au nom de l'égalité, dans une perspective de combat pour les droits des femmes ou des homos ou parents isolés etc....
Nous sommes certes égaux en dignité et en valeur (intrinsèquement, avant que nos choix ne nous différencient là aussi) mais nous ne pouvons l'être en droits et cela ne signifie nullement que l'équité ne puisse pas s'appliquer. Car il suffit que chacun soit traité selon les particularités propres à sa personne (sexe; age....) et selon ses capacités et actes pour que l'équité soit effective.
 

etre2en1

intersex people are cool
VIB
L'équité, du latin aequitas (égalité),
désigne une forme d'égalité ou de juste traitement.
Elle appelle des notions de justice naturelle et d'éthique,
dans l'appréciation par tous et chacun de ce qui est dû à chacun ;
au-delà des seules règles du droit en vigueur.
La justice naturelle, ou l'équité, est une théorie en philosophie du droit
dont l'étude est la recherche de normes procédurales donnant droit à un procès
juste et un traitement équitable pour chacune des parties en cause.
L'éthique, du grec ethikos, moral, de ethos, mœurs.
est la science de la morale et des mœurs.
C'est une discipline philosophique qui réfléchit sur les finalités, sur les valeurs de l'existence,
sur les conditions d'une vie heureuse, sur la notion de "bien" ou sur des questions de
mœurs ou de morale.
Pour les êtres humains, l'égalité
est le principe qui fait que tous doivent être traités de la même manière,
avec la même dignité, qu'ils disposent des mêmes droits et sont soumis aux mêmes devoirs.

Voilà pour savoir de quoi on parle ici.
 
Yep, c'est ce que l'intelligentsia bureaucratique communiste a démontré : des datcha pour les politiques ...:D
Un ouvrier dépense plus de calories qu'un médecin, donc ayant droit à un meilleur salaire ...:joueur:
C'est aussi pour cela que le système communiste a réussi ...
 
Yep, c'est ce que l'intelligentsia bureaucratique communiste a démontré : des datcha pour les politiques ...:D
Un ouvrier dépense plus de calories qu'un médecin, donc ayant droit à un meilleur salaire ...:joueur:
C'est aussi pour cela que le système communiste a réussi ...

Le problème en France, c'est qu'au nom de l'égalité, on crée de grandes inéquités.
 
Le problème en France, c'est qu'au nom de l'égalité, on crée de grandes inéquités.
Les soviétiques avaient, au moins, le mérite de la franchise, la dictature du Prolétariat en passe-droit ...
En France, c'était plus insidieux : la dictature des "Lumières" et même parfois la Terreur des "sans-culottes" ...:joueur:
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Salam Aleykoum,

Incessamment les gens mettent en avant la sacro-sainte égalité pour revendiquer toujours plus de nouveaux droits. Le droit à l'égalité impliquerait que chacun puisse disposer du même droit que son voisin, sa femme, son patron etc...

Il semble cependant évident que cela est tout bonnement impossible. On ne peut traiter sous un même rapport deux choses essentiellement différentes. Or, chacun est unique et la réunion de notre physique, de notre âge, de notre personnalité, de notre sexe, de nos responsabilités fait de nous des êtres comme aucun autre.

Il me paraît donc parfaitement inepte de vouloir les mêmes droits pour tous sachant que cela n'existe nulle part. Nos enfants n'ont pas les mêmes droits que nous qui n'avons pas les mêmes que notre patron qui n'a pas les mêmes qu'un étranger et ainsi de suite. Il ne viendrait à l'esprit de personne de vouloir qu'il en soit autrement (la société ne pourrait fonctionner sans hiérarchie et sans différenciation des droits).

Or c'est pourtant contre cet ordre naturel des choses que nous luttons lorsque nous revendiquons tel ou tel droit, au nom de l'égalité, dans une perspective de combat pour les droits des femmes ou des homos ou parents isolés etc....
Nous sommes certes égaux en dignité et en valeur (intrinsèquement, avant que nos choix ne nous différencient là aussi) mais nous ne pouvons l'être en droits et cela ne signifie nullement que l'équité ne puisse pas s'appliquer. Car il suffit que chacun soit traité selon les particularités propres à sa personne (sexe; age....) et selon ses capacités et actes pour que l'équité soit effective.

Et donc, quels critères te font dire quelles discrimination sont injustes et lesquelles sont justes?
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Et donc, quels critères te font dire quelles discrimination sont injustes et lesquelles sont justes?
Égalité et discrimination sont incompatibles. L’égalité ne peut être que l’égalité en droit, et les prétendu(e)s défenseu(se)rs de l’égalité, sont contre l’égalité en droit. La discrimination « positive » de la gauche n’est qu’une discrimination. D’ailleurs un parti nationaliste comme le FN, pourrait aussi bien décréter que sa discrimination à lui est positive de son point de vue.
 
Et donc, quels critères te font dire quelles discrimination sont injustes et lesquelles sont justes?
A mon sens ce qui nous permet de considérer la légitimité d'une discrimination se trouve être éminemment subjectif (il n'y a pas "d'intuition" universelle qui sauterait aux yeux de tous) et relève d'un mix des trois formes de rationalité :

- Soit l'on fait preuve de rationalité cognitive (les pulsions, le for intérieur, les sensibilités etc...)
"Je pense que cette discrimination est injuste car je le ressens au plus profond de moi-même"

- Soit l'on fait preuve de rationalité instrumentale (il y a un "intérêt" derrière)
"Je pense que cette discrimination est injuste car je suis perdant"

- Soit l'on fait preuve de rationalité axiologique (il y a une croyance en jeu)
"Je pense que cette discrimination est injuste car elle se trouve contraire à mes croyances religieuses" (ou philosophiques ou autres)
 
Égalité et discrimination sont incompatibles. L’égalité ne peut être que l’égalité en droit, et les prétendu(e)s défenseu(se)rs de l’égalité, sont contre l’égalité en droit. La discrimination « positive » de la gauche n’est qu’une discrimination. D’ailleurs un parti nationaliste comme le FN, pourrait aussi bien décréter que sa discrimination à lui est positive de son point de vue.

Mais je pense qu'à partir du moment où nous sommes différents, il ne peut y avoir égalité en droits. Une personne sans-papiers n'aura pas les mêmes droits que vous ou moi. De même, notre enfant mineur n'aura pas les mêmes droits qu'une personne majeure etc...

Aucune société ne peut espérer établir les mêmes droits pour tous, cela n'est pas viable. Donc au final nous sommes tous contre l'égalité en droits et soutenons forcément des discriminations car nous les jugeons légitimes et même indispensables.
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Mais je pense qu'à partir du moment où nous sommes différents, il ne peut y avoir égalité en droits. Une personne sans-papiers n'aura pas les mêmes droits que vous ou moi. De même, notre enfant mineur n'aura pas les mêmes droits qu'une personne majeure etc...

[…]
Oui, ce sont des cas particuliers. Le cas des sans papiers, c’est parce que les lois ne sont pas les mêmes partout. Dans l’idéal, ce problème ne devrait pas exister. Comme les frontières sont soit arbitraires soit opportunistes, il y a de quoi discuter la question. Le cas des mineur(e)s est différent, même si on peut discuter de l’âge de la majorité, il y aura toujours une notion de majorité.

Je crois qu’on peut oublier le cas des sans papiers ici, parce que quand on parle d’égalité en droit, c’est implicitement dans le cadre d’une région (au sens large) où le droit s’applique. Mais ça n’empêche pas qu’il y ait des éléments de droit en commun entre des régions où le reste du droit n’est pas le même. D’ailleurs même d’une commune à l’autre, des règles peuvent changer, même si ces communes sont dans le même pays.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
A mon sens ce qui nous permet de considérer la légitimité d'une discrimination se trouve être éminemment subjectif (il n'y a pas "d'intuition" universelle qui sauterait aux yeux de tous) et relève d'un mix des trois formes de rationalité :

- Soit l'on fait preuve de rationalité cognitive (les pulsions, le for intérieur, les sensibilités etc...)
"Je pense que cette discrimination est injuste car je le ressens au plus profond de moi-même"

- Soit l'on fait preuve de rationalité instrumentale (il y a un "intérêt" derrière)
"Je pense que cette discrimination est injuste car je suis perdant"

- Soit l'on fait preuve de rationalité axiologique (il y a une croyance en jeu)
"Je pense que cette discrimination est injuste car elle se trouve contraire à mes croyances religieuses" (ou philosophiques ou autres)

Débatto DKKRR, il y a plus que ça. Il y a des cas où on voit bien que la discrimination est irrationnelle, repose sur des préjugés, des croyances fausses, des fausses généralisations. Par exemple : un raciste pourrait penser que les Noirs sont moins intelligents, mais admirer les écrits d’un écrivain parce qu’il croit que l’écrivain est blanc, alors qu’en réalité il est Noir... de même un CV est évalué plus positivement quand un nom maghrébin n’apparaît pas, preuve du biais raciste irrationnel de l’évaluateur. Ou encore l’incapacité de juges à trouver davantage de maladies mentales chez les homos quand l’évaluation est en double aveugle. Dans ces cas, c’est pas des croyances, mais des faits, qui exigent qu’on rejette la discrimination.
 
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