A la convention de la france insoumise, jean-luc mélenchon « refuse la police de la pensée »

A la convention de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon « refuse la police de la pensée »

La convention du mouvement s’est tenue samedi 25 novembre à Clermont-Ferrand. Refusant de se poser en chef de parti, Jean-Luc Mélenchon a plaidé pour une « homogénéité d’action » et a promis une liste du mouvement aux européennes de 2019.

La France insoumise (LFI) n’est pas un parti, et a fortiori, Jean-Luc Mélenchon n’est pas son dirigeant. C’est un des messages qu’entend faire passer le mouvement, qui tient sa convention samedi 25 et dimanche 26 novembre à Clermont-Ferrand pour mieux se définir.

LFI « n’a pas besoin d’une homogénéité des pensées, mais d’une homogénéité de l’action. Il n’y aura pas de police de la pensée ici. Personne n’est obligé de répéter ce que je dis » a lancé M. Mélenchon, qui a ouvert l’événement en tant que président...du groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. Les militants assis dans la pénombre autour de tables nappées de blanc, façon cabaret, ont donc écouté le député distiller pendant 1h15 non pas une ligne à suivre mais conseils et considérations sur de nombreux sujets d’actualité. Selon l’organisation, ils sont 1 600 participants, la majorité tirée au sort après inscription.

http://mobile.lemonde.fr/la-france-...e-la-police-de-la-pensee_5220445_5126047.html
 
Comment les média fabrique l'opinion:

Le 20h de France 2 du 25 novembre a-t-il coupé une phrase de Jean-Luc Mélenchon pour lui donner un sens différent ?

Question posée par Tarik
Bonjour,
Le JT de France 2 a consacré le 25 novembre 2017 un sujet à la convention des Insoumis à Clermont-Ferrand. L'angle choisi était celui de la déprime du mouvement et de son leader : «moral en berne», «moment difficile» dit le journaliste évoquant l'échec des mobilisations contre la réforme du code du travail, avant d'introduire cet extrait de l'intervention de Jean-Luc Mélenchon à Clermont-Ferrand : «Nous venons de subir un revers. Il paraît que si je le dis, je démoralise. Non. Je le dis, parce qu'on est démoralisé».

Bref, une citation étayant la thèse, en vogue depuis quelques semaines, d'une "déprime" de Jean-Luc Mélenchon.
Sur les réseaux sociaux, les insoumis se sont empressés de dénoncer un montage de France 2.
Car Là où l'extrait sélectionné par France 2 suggère un aveu de déprime chez les insoumis, l'extrait complet montre que Mélenchon déplore la déprime d'autres acteurs que la FI : en l'espèce les syndicats, comme on le comprend en écoutant l'ensemble du passage. voici ce que dit la citation en version intégrale : «Nous venons de subir un revers. Il paraît que si je le dis, je démoralise. Non! Je le dis, parce qu'on est démoralisé dans certains secteurs de la société».
(A partir de 1h7mn2s sur la vidéo)
Le président Macron mène une charge d'une incroyable violence, tout en même temps, au point de suffoquer. Et c'est fait pour ça. Les oppositions n'ont pas le temps de se constituer. Et nous venons de subir un revers. Il paraît que si je le dis, je démoralise. Non. Je le dis, parce qu'on est démoralisé dans certains secteurs de la société. Parce que cette bataille a été conduite en dépit du bon sens, et que je n'ai pas peur de la dire, et je le répète : la division syndicale nous a nui d'une manière incroyable dans la bataille. Honte à ceux qui en sont responsables, pas à ceux qui en ont été les victimes. Et par dessus le marché, le dogme de la séparation entre les syndicats et la politique est absurde, surtout au nom d'un texte qui a plus de cent ans et qui dit exactement le contraire de ce qu'on lui fait dire aujourd'hui. Il faut absolument, par rapport aux batailles qui s'annoncent, qu'elles soient sur le plan social, écologique, que la convergence se fasse, chacun dans son rôle, chacun dans son identité, chacun dans ses responsabilités vis à vis de ses mandants. Mais que la convergence se fasse! Nous avons besoin de plate-formes de resistance populaire, qui rassemblent tous ceux qui sont prêts à se battre, peu importe l'étiquette sous laquelle ils sont prêts à se battre. Parce que c'est ça qui va rallier tous les autres et leur donner du courage. Quant à nous, nous avons fait notre devoir. Quand on nous disait que par le choix de notre marche du 23, peut-être nous marchions sur les plate-bandes des syndicats, nous leur avons dit ! "passez devant, prenez la tête, nous vous suivrons, nous aiderons!" Que s'est il passé. Rien. Alors il paraît que je suis dépressif. Non, je vais très bien. La lucidité, moi, ne me rend pas dépressif. C'est le contraire. C'est l'aveuglement devant la réalité qui souvent peut conduire à l'abattement. Il faut appeler par leur nom les problèmes qui se posent si on veut les régler. Je dis que la division entre le mouvement social, le mouvement associatif et le mouvement politique que nous incarnons nous condamne à la défaite, et que le rassemblement nous permet la victoire. En trois mois, le code du travail a été renversé. La bataille était d'une difficulté terrifiante, parce que pendant qu'on expliquait aux gens ce qu'étaient la hiérarchie des normes et le principe de faveur, ce qui n'est pas facile, vous en aviez d'autres qui étaient pourtant censés être les chefs de la lutte, qui venaient expliquer que, pas du tout, le problème ne se posait pas.

 
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