La conversion de `Umar Ibn Al-Khattâb

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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À cette époque, `Umar Ibn Al-Khattâb — que Dieu l’agrée — était un jeune homme vigoureux, dans la force de l’âge. Il avait alors entre trente et trente cinq ans. Fort, au caractère tranchant, il était de nature à verser rapidement dans la colère et se montrait distant à l’égard de l’Islam et des musulmans. À l’opposé, il manifestait bienfaisance et tendresse envers ses proches. Cela étant, il fut ennuyé par l’émigration d’un certain nombre de musulmans vers l’Abyssinie et la protection que Négus leur accordait. Chagriné par leur départ, il lui pesait de les voir quitter leur terre et leurs proches.

Un jour, alors que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — était réuni avec ses compagnons dans quelque demeure, `Umar apprit cela et sortit de chez lui, brandissant son épée, porté par la colère et l’ardeur de l’Ignorance [1]. Sur son chemin, il croisa un homme de sa tribu, du nom de Nu`aym Ibn An-Nahâm, qui avait embrassé l’Islam secrètement. Ce dernier s’enquit : « Où vas-tu, `Umar ? » Il rétorqua : « Je veux voir Muhammad, celui qui a divisé Quraysh, s’est moqué de ses idéaux, a critiqué sa religion et a injurié ses divinités, pour le tuer. » Nu`aym lui répondit : « Par Allâh, `Umar, tu es tombé sur la tête... Penses-tu que le clan des Banû `Abd Manâf t’épargnera si jamais tu tues Muhammad ?! Ne retournerais-tu pas plutôt chez toi pour redresser les tiens ? » Et `Umar de s’exclamer : « Les miens ? Qu’ont-ils ? » Nu`aym dit : « Ta sœur, Fâtimah Bint Al-Khattâb et son époux, Sa`îd Ibn Zayd Ibn `Amr [2] — ton cousin — par Dieu, tous deux ont embrassé l’Islam et suivi Muhammad dans sa religion. Occupe-toi d’eux plutôt... »
 

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Umar rebroussa chemin et se dirigea vers la maison de sa sœur qui, en compagnie de son époux, recevait Khabbâb Ibn Al-Aratt qui leur faisait réciter la sourate Taha à partir d’un parchemin. Lorsque `Umar s’approcha de la maison et qu’ils sentirent sa présence, Khabbâb se trouva une cachette et Fâtimah s’empressa de cacher le parchemin. `Umar entra et, sur un ton inquisiteur, questionna : « Qu’étaient ces murmures que j’ai entendus ? » Elle lui dit que ce n’était rien. Mais Umar insista : « Si ! Par Allâh, j’ai appris que vous aviez suivi Mu[U]h[/U]ammad dans sa religion ! » Il s’en prit alors à son cousin Saîd, mais Fâtimah s’interposa entre lui et son époux. `Umar lui porta un coup qui fit couler le sang de son visage. C’est alors que les deux époux se révoltèrent en avouant : « Oui, nous avons embrassé l’Islam et nous croyons en Dieu et en Son Messager. Agis donc comme bon te semble ! » À la vue du sang de sa sœur, `Umar, confus, fut saisi de regret et lui demanda avec douceur : « Donne-moi ce parchemin que vous lisiez, que je vois ce que Muhammad prêche... » Elle lui dit : « Mais nous craignions que tu l’abîmes. » Il jura de le lui rendre. Elle lui dit qu’il était toujours païen et que seuls les gens purifiés étaient en droit de toucher ce parchemin. `Umar prit un bain et saisit le parchemin que lui tendit sa sœur.

Il lut le début de la sourate Taha et dit : « Que ces paroles sont belles et nobles ! » Entendant cela, Khabbâb sortit de sa cachette et lui dit : « Par Allâh, je souhaite qu’Allâh te choisisse pour soutenir le message de Son Prophète, car hier je l’entendis dire : "Ô Allâh ! Renforce l’Islam par Abu Al-Hakam Ibn Hishâm ou `Umar Ibn Al-Khattâb." `Umar ! Tu t’exposes là à un bienfait immense. » `Umar répondit à Khabbâb : « Dis-moi où trouver Muhammad, afin que j’aille embrasser l’Islam auprès de lui. »
 

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Khabbâb lui indiqua le chemin et `Umar pressa son pas, avec un cœur attendri et apaisé, subjugué par la magnificence suprême des versets qu’il avaient lus, la noblesse du sens qu’ils véhiculent et la grandeur de leur message. Il frappa à la porte de la maison où se trouvait le Prophète. Un homme regarda au travers d’une fente dans la porte et annonça effrayé : « Ô Messager d’Allâh, c’est `Umar, brandissant son épée ». Hamzah Ibn `Abd Al-Muttalib dit : « S’il est venu à la recherche de quelque bien, nous le lui octroierons volontiers. Mais s’il nous veut du mal, c’est avec son épée que nous le tuerons. »
Avec la permission du Prophète — paix et bénédictions sur lui —, `Umar entra et annonça sa conversion à l’Islam. Alors le Prophète et ceux qui étaient en sa compagnie s’écrièrent avec joie « Allâhu Akbar ! ». `Umar sortit et rendit sa conversion publique. Il refusa que les musulmans pratiquent secrètement leur religion ou qu’ils se rendent dans les maquis de la Mecque pour accomplir la prière, loin de la persécution infligée par Quraysh. Il s’attela ainsi à la lutte contre Quraysh, si bien qu’il accomplit la prière ouvertement près de la Ka`bah et les musulmans purent enfin se joindre à lui.

P.-S.
Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Yâsîn Rushdî, Fî Rihâb Al-Mustafâ (En Compagnie de l’Élu), disponible en format PDF sur le site Mouassa.org.

Notes
[1] L’Ignorance, ou la jâhiliyyah, désigne l’ère pré-islamique. NdT
[2] Il l’est l’un des dix à qui le Prophète — paix et bénédictions sur lui — promit le Paradis.
 

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Le Pacte de `Umar aux habitants de Jérusalem

Au nom de Dieu, louanges à Dieu et paix et bénédiction sur le Messager de Dieu.
Le Commandeur des Croyants (Amîr Al-Mu’minîn), `Umar Ibn Al-Khattâb — que Dieu l’agrée — entra à Jérusalem un lundi. Il y demeura jusqu’au vendredi, jour où il prêcha le sermon du vendredi. Il resta encore à Jérusalem pendant une dizaine de jours puis il partit, non sans avoir préalablement rédigé un pacte à l’intention des habitants de la ville, pacte dans lequel il entérina leur résidence dans la ville moyennant la capitation (jizyah). Il partit ensuite avec son armée à Al-Jâbiyah où il s’établit pour y tenir les cahiers administratifs et prélever le quint du butin redevable à l’État islamique. Il divisa ensuite le Shâm (Proche-Orient) en deux régions. Il confia à Abû `Ubaydah la partie qui allait de Hawrân à Alep ainsi que les régions avoisinantes. Il lui ordonna de se mettre en route pour Alep et de combattre ses habitants jusqu’à la chute de la ville. Il confia par ailleurs la Palestine, Jérusalem et la côte méditerranéenne à Yazîd Ibn Abî Sufyân. Abû `Ubaydah était néanmoins le gouverneur général de toutes ces régions.

Le Pacte du Fârûq `Umar aux habitants de Jérusalem

Sheikh Rashîd Ridâ a mentionné dans son livre `Umar Ibn Al-Khattâb le texte du pacte du Fârûq `Umar aux habitants de Jérusalem, s’appuyant sur l’ouvrage d’At-Tabarî : L’histoire des nations et des rois. Le Sheikh dit :
« Voici le texte du pacte octroyé par `Umar Ibn Al-Khattâb aux habitants de Jérusalem :
Au nom de Dieu, Clément et Miséricordieux.
Voici ce que garantit le Serviteur de Dieu, `Umar, Commandeur des Croyants, aux habitants d’Aelia [1] en terme de sécurité. Il leur garantit la sécurité de leurs personnes, de leurs biens, de leurs églises et de leurs croix, le malade d’entre eux comme le bien-portant, ainsi qu’à toute leur communauté. Leurs églises ne seront ni investies ni détruites. Rien ne leur sera ôté, ni à leurs propriétés ni à leurs croix ni à leurs biens. Ils ne seront pas convertis malgré eux et nul d’entre eux ne sera opprimé. Ne résidera aucun Juif avec eux à Aelia [1]. Les habitants d’Aelia [1] devront s’acquitter de la capitation comme les habitants des autres villes. Ils devront en chasser les Byzantins et les brigands. Quiconque d’entre eux partira aura la garantie de la sécurité de sa personne et de ses biens jusqu’à ce qu’il parvienne à sa destination. Quiconque d’entre eux restera à Aelia [1] sera en sécurité et il devra, comme les habitants d’Aelia [1], s’acquitter de la capitation. Ceux, parmi les habitants d’Aelia [1], qui désirent rejoindre les Byzantins avec leurs biens, abandonnant leurs églises et leurs croix, auront la garantie de la sécurité de leur personne, de leurs églises et de leurs croix, jusqu’à ce qu’ils parviennent à leur destination.


Quiconque, parmi les habitants de la terre, habitait dans la ville avant le meurtre d’untel, pourra, s’il le souhaite, y demeurer, et devra, comme les habitants d’Aelia [1], s’acquitter de la capitation. S’il le souhaite, il pourra rejoindre les Byzantins. S’il le souhaite, il pourra retourner chez les siens. Aucune capitation ne sera prélevée avant la récolte.
Le contenu de cet écrit en ce qu’il stipule du Pacte de Dieu, de la protection (dhimmah) de Son Messager, de la protection des Califes et de la protection des Croyants sera intégralement appliqué s’ils s’acquittent de la capitation. [2]

Sont témoins Khâlid Ibn Al-Walîd, Amr Ibn Al-Âs, `Abd Ar-Rahmân Ibn Awf et Muâwiyah Ibn Abî Sufyân. Ecrit et entré en vigueur en l’an 15.
»
Et Dieu est Le plus Savant.

P.-S.
Traduit de la Banque de Fatâwâ du site Islamonline.net. La version originale est consultable sur archive.org.
 
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