Côte d'ivoire : l'ex-président laurent gbagbo devant la justice internationale

Le procès de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo s'est ouvert hier, à La Haye, devant la Cour pénale internationale. Et c'est un homme de 70 ans, détendu dans son costume bleu, qui s'est présenté face aux juges et à l'accusation pour plaider «non coupable». Ce que lui reproche la Cour pénale internationale par la voix de la procureure Fatou Bensouda ? De s'être «accroché au pouvoir par tous les moyens». Et donc d'être responsable des violences meurtrières qui ont suivi la «crise post-électorale», lorsqu'il a refusé de céder son fauteuil à Alassane Ouattara.
Du 27 novembre 2010 au 8 mai 2011, les affrontements assortis de viols, de tortures, de persécutions et d'actes inhumains perpétrés contre des civils par les forces gouvernementales et les milices ont fait plus 3 000 morts dans les deux camps, retient ainsi la CPI qui poursuit l'ancien président ainsi que l'éphémère ministre Charles Blé-Goudé pour «crimes contre l'humanité». Afin de le démontrer, elle entend s'appuyer sur les déclarations des 726 victimes ayant participé à l'élaboration du procès et sur 138 témoins. Version univoque oubliant le rôle d'Alassane Ouattara dénonce pour sa part l'accusé qui reste influent et garde ses partisans dans toute l'Afrique comme à La Haye où ils étaient plusieurs centaines à le soutenir, hier.
 
«C'est le procès de la CPI, de son amateurisme»
Quels sont les enjeux de ce procès ?
Pour la première fois un chef d'état comparaît devant la Cour pénale internationale pour y être jugé pour «crimes contre l'Humanité». C'est donc un enjeu majeur pour la CPI, d'autant plus qu'elle joue sa survie dans ce procès se présentant déjà comme la chronique d'un gâchis annoncé : il risque bien de devenir son propre procès.
Pourquoi ?
Parce que la CPI part d'un postulat faux. Ce n'est pas qu'une crise post-électorale mais bien une guerre qui a eu lieu en 2011 et elle a fait bien plus de 3 000 morts. La Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), présidée par l'ancien Premier ministre ivoirien Charles Konan Banny, annonce, dans un rapport qui n'a pas été rendu public, un chiffre de 16 000 morts et c'est à mon avis encore très sous évalué. Le problème, c'est que la CPI n'a pas fait d'enquête sérieuse sur ces événements : on l'a bien vu lorsqu'en mai la procureure a ajouté à l'acte d'accusation des images de violences supposées des «pro-Gbagbo» mais qui avaient été filmées cinq ans auparavant au… Kenya ! C'est dire l'amateurisme de la CPI, constaté aussi ce jeudi lors de l'ouverture du procès…
Le camp d'Alassane Ouattara, l'actuel président ivoirien, a aussi été accusé d'avoir commis des atrocités et tué au moins 800 personnes à Duékoué. Ce procès peut-il se retourner contre lui ?
Tout a été fait pour qu'il ne se retourne pas contre Alassane Ouattara mais Guillaume Soro, ancien ministre et président de l'Assemblée et les autres chefs de guerre pourraient être inquiétés. Cela va aussi dépendre de la défense de Gbagbo, la complexité de l'affaire étant de désigner et trouver les vrais coupables des tueries, des tortures et des viols. Or on ne les aura pas et les victimes ne seront donc pas reconnues ce qui va forcément nourrir du ressentiment chez toutes les parties.
Ce procès peut-il gêner la France ?
Plus personne n'ignore aujourd'hui le rôle qu'a joué le GIGN dans l'arrestation de Gbagbo. Cette arrestation a eu un effet dévastateur sur l'image de la France en Afrique, et cela a offert à Gbagbo une dimension de héros panafricain qu'il n'avait pas auparavant. Le risque, c'est que ce procès soit tellement mal conduit qu'il jette de l'huile sur un feu mal éteint et redébouche sur une crise majeure, bref que toute réconciliation devienne définitivement impossible en Côte d'Ivoire. Une voie sans issue se dessine déjà : la justice internationale ne pourra pas condamner Gbagbo avec ce qu'elle a entre les mains, qui est beaucoup plus léger que ce qu'elle affirme, mais à l'allure où va la CPI, le procès risque de durer cinq ans, donc le problème du retour de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire qui pourrait poser des problèmes à Alassane Ouattara, n'est pas encore d'actualité.
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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#ProcèsDeLaHonte / Les premiers cars d'Ivoiriens débarquent à La Haye venus du monde entier (#Gbagbo #CPI #100Commentaires)

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
#ProcèsDeLaHonte / Il y 5 ans, pour l'Afrique je soutenais #Gbagbo, par Malick Noël Seck (#CPI #Sénégal)

Lorsque vous entendrez parler de la Côte d’Ivoire, tendez l’oreille, on parle de vous. Il n’y a pas de crise ivoirienne, ce n’est pas la Côte d’Ivoire qui est en crise, il y a une crise des intérêts français en Côte d’Ivoire suite à la décision du Conseil constitutionnel ivoirien de valider la victoire deLaurent Gbagbo à la présidentielle de 2010. Dés lors, ni l’ONU, ni la France ni une quelconque institution internationale ne peut en aucun cas se substituer à la constitution ivoirienne. Il existe une attitude légaliste, butée et débonnaire, qui persiste à croire que les situations politiques dans l’Ouest Africain doivent être soumises aux mêmes critères d’analyses que leurs variantes occidentales et que les républiques africaines devraient se conformer au droit constitutionnel hérité de la France. Or l’attitude légaliste n’est pas l’unique grille de lecture et la République, qui de fait associe l’intérêt général aux intérêts du peuple, doit être seule à triompher dans tous les cas de figures. Lorsque le président français Nicolas Sarkozy du haut de sa tribune pose un ultimatum au président Gbagbo et à sa femme, je me range automatiquement du côté de Gbagbo parce qu’à ce moment précis il devient une figure emblématique...............

http://www.legrigriinternational.co...-gbagbo-par-malick-noel-seck-cpi-senegal.html
 

compteblad

PLD (Peace, Love and Diversity)
Justice pour les pauvres...

Bush thé butsher, Albright la génocidaire ? Eux trop puissant ? Ils ont tué bien plus de civils que gbagbo...
 

Tancredi

Moramora
VIB
#ProcèsDeLaHonte / Il y 5 ans, pour l'Afrique je soutenais #Gbagbo, par Malick Noël Seck (#CPI #Sénégal)

Lorsque vous entendrez parler de la Côte d’Ivoire, tendez l’oreille, on parle de vous. Il n’y a pas de crise ivoirienne, ce n’est pas la Côte d’Ivoire qui est en crise, il y a une crise des intérêts français en Côte d’Ivoire suite à la décision du Conseil constitutionnel ivoirien de valider la victoire deLaurent Gbagbo à la présidentielle de 2010. Dés lors, ni l’ONU, ni la France ni une quelconque institution internationale ne peut en aucun cas se substituer à la constitution ivoirienne.
Pour rappel :

Reportée plusieurs fois, l'élection présidentielle finit par avoir lieu le 31 octobre 2010. Les résultats donnent Laurent Gbagbo en tête avec environ 38 %, suivi par Alassane Ouattara avec 32 % et Henri Konan Bédié avec 25 %.
Le second tour voit s'opposer les candidats Gbagbo et Ouattara le 28 novembre.
Le 2 décembre 2010, quatre jours après le vote, la Commission électorale indépendante proclame la victoire d'Alassane Ouattara avec 54,1 % des voix contre 45,9 % pour Laurent Gbagbo

Le 3 decembre 2010, le président sortant Laurent Gbagbo a été proclamé vainqueur du second tour de la présidentielle ivoirienne par le président du Conseil constitutionnel. L'institution invalide les résultats de la CEI qui donnaient Alassane Ouattara vainqueur. Le Conseil constitutionnel crédite Laurent Gbagbo de 51% des voix.

Des résultats qu’il a livrés région par région, après avoir annoncé les invalidations de vote dans plusieurs départements du nord du pays (Bouaké, Khorogo, Ferkessedougou, Katiola, Boundiali, Dabakala et Seguéla) pour diverses « irrégularités flagrantes, a-t-il dit, de nature à entacher la sincérité du scrutin »


Comme par hasard il a annulé les votes dans les départements du Nord, qui sont les plus "pro-Ouattara" pour pouvoir confirmer l’élection de Gbagbo.

Belle manœuvre typique de l'action de Gbagbo depuis belle lurette pour garder le pouvoir a tout prix ; c'est pas pour rien que il était surnommé "le boulanger" par les ivoiriens ; en effet il roulait tout le monde dans la farine depuis longtemps.

PS : j’étais en Cote d'Ivoire au moment de l'affaire ; je travaillais à Abidjan avec des civils ivoiriens ; je peux t'affirmer que la population de la ville, traditionnellement plutôt pro-Gbagbo en général en raison de la fracture entre nord du pays pauvre, délaissé, musulman et sud du pays plus riche, plus d'infrastructures, chrétien (fracture qui est à l'origine d'ailleurs de la guerre), eh bien !! à la fin ils craignaient plus les exactions des forces armées et des miliciens de Gbagbo, qui étaient devenus jusqu’au-boutistes et prêts à tout pour conserver le pouvoir, que les rebelles qui étaient descendus du nord.
 
Dernière édition:

Ahava

Bénis soient ceux qui doutent !
VIB
Procès Gbagbo: divulgation de noms de témoins protégés, la CPI enquête :eek:

A la Haye, des noms de témoins protégés au procès de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo ont été diffusés par erreur sur la chaîne publique de la Cour pénale internationale (CPI). Les faits se sont produits vendredi 5 février lors d'une audience à huis clos pendant laquelle les micros n'ont pas été coupés. La vidéo de cette audience s’est rapidement retrouvée sur les réseaux sociaux et sur Internet.

http://www.rfi.fr/afrique/20160206-proces-gbagbo-cpi-haye-enquete-divulgation-noms-temoins-proteges

 
Pour rappel :

Reportée plusieurs fois, l'élection présidentielle finit par avoir lieu le 31 octobre 2010. Les résultats donnent Laurent Gbagbo en tête avec environ 38 %, suivi par Alassane Ouattara avec 32 % et Henri Konan Bédié avec 25 %.
Le second tour voit s'opposer les candidats Gbagbo et Ouattara le 28 novembre.
Le 2 décembre 2010, quatre jours après le vote, la Commission électorale indépendante proclame la victoire d'Alassane Ouattara avec 54,1 % des voix contre 45,9 % pour Laurent Gbagbo

Le 3 decembre 2010, le président sortant Laurent Gbagbo a été proclamé vainqueur du second tour de la présidentielle ivoirienne par le président du Conseil constitutionnel. L'institution invalide les résultats de la CEI qui donnaient Alassane Ouattara vainqueur. Le Conseil constitutionnel crédite Laurent Gbagbo de 51% des voix.

Des résultats qu’il a livrés région par région, après avoir annoncé les invalidations de vote dans plusieurs départements du nord du pays (Bouaké, Khorogo, Ferkessedougou, Katiola, Boundiali, Dabakala et Seguéla) pour diverses « irrégularités flagrantes, a-t-il dit, de nature à entacher la sincérité du scrutin »


Comme par hasard il a annulé les votes dans les départements du Nord, qui sont les plus "pro-Ouattara" pour pouvoir confirmer l’élection de Gbagbo.

Belle manœuvre typique de l'action de Gbagbo depuis belle lurette pour garder le pouvoir a tout prix ; c'est pas pour rien que il était surnommé "le boulanger" par les ivoiriens ; en effet il roulait tout le monde dans la farine depuis longtemps.

PS : j’étais en Cote d'Ivoire au moment de l'affaire ; je travaillais à Abidjan avec des civils ivoiriens ; je peux t'affirmer que la population de la ville, traditionnellement plutôt pro-Gbagbo en général en raison de la fracture entre nord du pays pauvre, délaissé, musulman et sud du pays plus riche, plus d'infrastructures, chrétien (fracture qui est à l'origine d'ailleurs de la guerre), eh bien !! à la fin ils craignaient plus les exactions des forces armées et des miliciens de Gbagbo, qui étaient devenus jusqu’au-boutistes et prêts à tout pour conserver le pouvoir, que les rebelles qui étaient descendus du nord.
Il avait surtout le tort de ne pas être le candidat de la france et de s être tourner plutôt vers la chine
https://www.google.fr/url?sa=t&sour...FjAOegQIAxAB&usg=AOvVaw1jmFoDppiRvHUapOBotRms

Je suis même étonné qu il soit encore en vie un petit accident à la Khadafi est si vite arrivé
 
Il avait surtout le tort de ne pas être le candidat de la france et de s être tourner plutôt vers la chine
https://www.google.fr/url?sa=t&sour...FjAOegQIAxAB&usg=AOvVaw1jmFoDppiRvHUapOBotRms

Je suis même étonné qu il soit encore en vie un petit accident à la Khadafi est si vite arrivé

il oubli de parler des mercenaires burkinabés payés par la France pour massacrer dans les villages et crée la guerre civile.

Un ivoirien proche de Gbagbo m'avait dit que la France voulait le tuer, sarkozy voulait sa peau, une rumeur dit qu'un président africain est intervenu pour l'extirper

d'ailleurs la constitution ivoirienne interdit la présidence à une personne qui n'est pas ivoirienne 100%, or Ouatarra est d'origine bukinabé
 
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