Oui, c'était l'époque où le joueur portait toute l'équipe sur ses épaules. L'époque du jeu technique individuel. Aujourd'hui, le joueur est trop verrouillé dans le jeu collectif et le respect des consignes.
Totalement d'accord. Lors de la mort de Diego le mythe, j'avais ouvert un post où j'avais fait le même constat : la dictature tactique, de la la stat, a tué le football romantique.
La légende du football mondial vient de décéder. Mon idole absolue du SSC Napoli et de l'Argentine est partie. Je suis dégouté.
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"Au delà du joueur, Maradona a revêtu un statut politique" : en 1982, l'Argentine subi une cuisante défaite militaire face à l'Angleterre et Maradona par son doublé en 1986, sa chevauchée folle, auparavant son but de la main, revêt l'habit du revanchard et permet aux Argentins de retrouver une certaine fierté. Quand il débarque à Naples, ville pauvre du sud de l'Italie, méprisée par le Nord riche, industriel,c'est le début d'une histoire extraordinaire : alors que le championnat italien est le plus relevé de l'époque, concentrant toutes les stars du moment, dominent les écuries du Nord, notamment la Juventus mais aussi le Milan, l'Inter... Le SSC Napoli, qui n'a jamais compté sur la scène locale, encore moins en Europe, se métamorphose sous l'ère Maradona (Careca, Alemao, Di Napoli...) et se met à se défaire du Grand Milan, de la Juventus jusqu'à devenir champion en 1986-1987 et en 1989-1990. Une coupe de l'UEFA sera également décrochée en 1989 au dépend de Stuttgart. Naples la pauvre, gangrenée par la mafia locale, la Camorra, défiant même son "italianité" en opposition à un Nord hégémonique qui a fait l'unité italienne, verra dans Maradona une icône de sa symbolique renaissance. Dans ce même contexte la demi-finale du Mondial 1990, Italie-Argentine qui, symbole du destin, se joue à Naples, verra Maradona demander aux napolitains de supporter l'équipe du Pibe d'El Oro, rappelant à ces mêmes napolitains à quel point "l'Italie" ( comprendre le Nord honni) les a méprisé ( "Africani", les "bienvenue en Italie", les "lavez-vous" lors des déplacements à l'extérieur des napolitains en championnat dans le Nord), leur demandant de supporter l'Argentine en terre italienne ! Le schisme qu'il créé entre italiens par cet appel couplé à la déception de la défaite italienne aux depend de l'Argentine susciteront un sentiment de haine envers Maradona, d'où le support inconditionnel de l'Italie à l'Allemagne en finale qui battra l'Argentine. Malgré tout, Naples n'oubliera jamais Maradona et ce dernier restera à jamais dans le cœur du peuple napolitain reconnaissant.
Je vais me faire peut-être incendié car oui je suis un fan absolue du SSC Napoli de Maradona et de l'Argentine mais Diego incarnait le personnage "vrai" ,authentique, assumant ses excès,
romantique des terrains, génie inégalable. Diego se devait de devenir une légende au sein d'une ville, Naples, écorchée vive, pauvre, à l'image de sa vie. Maradona, c'est l'anti-thèse des gens "faux", des petites nains médiatiques qui surjouent pour se faire un place au soleil, des fils immigrés qui veulent se défaire de leurs identités pour "manger", des bureaucrates plats et sans reliefs, des footballeurs millionnaires-mercenaires-aseptisés,
du football actuel taylorisé, industriel et ultra-tactique étouffant le talent, le côté romantique du sport. Maradona incarna la promotion sociale extrême, fils de pauvre, né dans un bidonville. Ses excès l'ont finalement tué mais celà a aussi contribué à sa légende. Maradona fut un géant du XX ème siècle du même acabit que Michael Jackson, Fidel Castro,Che Guevara...Un personnage mal à l'aise dans cette époque "numérique"..."
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