L'Arabie saoudite a été désignée organisatrice de la Coupe du monde 2034, mercredi 11 décembre. Seul en lice, ce pays, qui n'a jamais accueilli de compétition sportive de cette dimension, se voit confier un événement d'envergure internationale.
Pour franceinfo: sport, David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste de la péninsule arabique, analyse les motivations géopolitiques et économiques de l'Arabie saoudite en devenant hôte de ce rendez-vous.
franceinfo: sport : Peut-on comparer cette attribution à celle du Qatar en 2022 ?
David Rigoulet-Roze : Il y a des similitudes dans le souhait de développer un sport power, comme l’une des modalités du soft power. D’une certaine manière, le royaume saoudien est en train de développer le logiciel qatari en la matière, mais à une autre échelle avec le PIF [Public Investment Fund, le fonds souverain saoudien] dont la trésorerie s’élève à près de 925 milliards de dollars d’actifs sous gestion et un portefeuille de participations constitué d’environ 200 investissements en 2024, notamment dans le domaine du sport dont le football, comme avec Newcastle.
Ce type d’achat renvoyait à la stratégie initiée par le Qatar, mais les ambitions "sportives" de Mohammed ben Salmane [le prince héritier saoudien], notamment en matière de football, sont beaucoup plus ambitieuses en attirant des stars pour donner de la substance à la Saudi Pro League [la ligue saoudienne nationale], qui, en peu de temps, est devenue une puissance du football asiatique avec des noms de premier plan tels que Cristiano Ronaldo, Sadio Mané et Riyad Mahrez. Son évolution, d'une ligue nationale à une destination de football mondiale, témoigne de la vision et d’investissements ambitieux.
Est-on dans la continuité des investissements faits par l'Arabie saoudite dans le sport depuis quelques années ?
Le développement du sport en général renvoie à des considérations économiques mais répond aussi à des considérations sociales : satisfaire les attentes d’une population jeune - 70% de la population a moins de 30 ans - lassée des archaïsmes du royaume wahhabite. Mais aussi de santé publique. Le président de l’Autorité générale des sports, Abdulaziz ben Turki Al Saoud, disait récemment à la BBC (Nouvelle fenêtre)qu'en 2015, seulement 13 % des Saoudiens pratiquaient une activité sportive une demi-heure ou plus par semaine. Leur but est d’atteindre les 40 % d’ici à 2030. C’est l’un des objectifs mentionnés dans le plan "Vision 2030" dans lequel le sport est appelé à permettre de "vivre une vie saine"......................
Pour franceinfo: sport, David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste de la péninsule arabique, analyse les motivations géopolitiques et économiques de l'Arabie saoudite en devenant hôte de ce rendez-vous.
franceinfo: sport : Peut-on comparer cette attribution à celle du Qatar en 2022 ?
David Rigoulet-Roze : Il y a des similitudes dans le souhait de développer un sport power, comme l’une des modalités du soft power. D’une certaine manière, le royaume saoudien est en train de développer le logiciel qatari en la matière, mais à une autre échelle avec le PIF [Public Investment Fund, le fonds souverain saoudien] dont la trésorerie s’élève à près de 925 milliards de dollars d’actifs sous gestion et un portefeuille de participations constitué d’environ 200 investissements en 2024, notamment dans le domaine du sport dont le football, comme avec Newcastle.
Ce type d’achat renvoyait à la stratégie initiée par le Qatar, mais les ambitions "sportives" de Mohammed ben Salmane [le prince héritier saoudien], notamment en matière de football, sont beaucoup plus ambitieuses en attirant des stars pour donner de la substance à la Saudi Pro League [la ligue saoudienne nationale], qui, en peu de temps, est devenue une puissance du football asiatique avec des noms de premier plan tels que Cristiano Ronaldo, Sadio Mané et Riyad Mahrez. Son évolution, d'une ligue nationale à une destination de football mondiale, témoigne de la vision et d’investissements ambitieux.
Est-on dans la continuité des investissements faits par l'Arabie saoudite dans le sport depuis quelques années ?
Le développement du sport en général renvoie à des considérations économiques mais répond aussi à des considérations sociales : satisfaire les attentes d’une population jeune - 70% de la population a moins de 30 ans - lassée des archaïsmes du royaume wahhabite. Mais aussi de santé publique. Le président de l’Autorité générale des sports, Abdulaziz ben Turki Al Saoud, disait récemment à la BBC (Nouvelle fenêtre)qu'en 2015, seulement 13 % des Saoudiens pratiquaient une activité sportive une demi-heure ou plus par semaine. Leur but est d’atteindre les 40 % d’ici à 2030. C’est l’un des objectifs mentionnés dans le plan "Vision 2030" dans lequel le sport est appelé à permettre de "vivre une vie saine"......................
Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite : "Ce n'est pas que pour lisser l'image, c'est aussi un outil économique", analyse un expert en géopolitique
Chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), David Rigoulet-Roze estime que l'attribution de la Coupe du monde 2034 à l'Arabie saoudite fait entrer le pays dans une nouvelle dimension.
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