Couple assassiné dans le Haut-Rhin : l’ex-mari policier mis en examen et écroué

Un policier de la région de Mulhouse (Haut-Rhin) a été mis en examen et écroué pour l’assassinat en mai 2023 de son épouse, dont il était séparé, et du nouveau compagnon de celle-ci, a annoncé jeudi la procureure de la République, Edwige Roux-Morizot.

L’homme, âgé de 49 ans, a été interpellé mardi, près d’un an après les faits survenus le 25 mai 2023. Les victimes, une femme de 49 ans et son compagnon de 51 ans, avaient été retrouvées tuées par balles à leur domicile de Roppentzwiller (Haut-Rhin), village près de la frontière avec la Suisse. L’arme du crime avait également été découverte sur place.

Il n’acceptait pas la séparation​

Le policier, qui a admis son implication, avait été rapidement soupçonné : placé en garde à vue au début de l’affaire, il avait alors dû être relâché, faute d’éléments, a indiqué lors d’une conférence de presse Edwige Roux-Morizot.

Le couple avait trois enfants. Leur fils, âgé de 24 ans, avait lui aussi été placé en garde à vue à deux reprises, avant d’être relâché. « Depuis (la) séparation, qu’il n’acceptait pas », ce policier, actuellement en arrêt maladie, avait « fait l’objet de deux procédures distinctes de violences aggravées sur les personnes des deux victimes en 2020 et d’appels téléphoniques malveillants sur son épouse en octobre 2022, pour lesquels il avait été condamné », a expliqué la procureure.

Il se trouvait au moment des faits sous le coup d’un sursis probatoire avec interdiction de paraître au domicile de son ex-épouse, interdiction de contact avec elle et obligation de soin.

« Les faits avaient été minutieusement préparés »​

« Il apparaissait dès les premières constatations et après exploitation de la caméra installée au domicile des victimes que les faits avaient été minutieusement préparés, l’homme paraissait connaître les habitudes de la famille », a détaillé Edwige Roux-Morizot.

Vêtu de noir, « cagoulé et ganté », il s’efforçait « de tourner le dos à la caméra ». Après les assassinats, il avait pris « la fuite par un Velux donnant sur les toits », a-t-elle ajouté.

L’homme, qui encourt la perpétuité, a été interpellé à l’issue d’une « enquête de grande envergure », riche « de 150 auditions et plus de 1 000 pièces de procédure », a expliqué le colonel Jean-François De Decker, commandant de la section de recherches de Strasbourg. Une cellule nationale d’enquête, baptisée « HomeRopp », a été mise en place avec huit gendarmes affectés sur le dossier, a ajouté l’officier.


 
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