Crise malienne : le Maroc partie prenante de la solution

OasisIsGood

You talkin' to me ?

Contrairement à ce qui a été avancé, la semaine dernière, par le quotidien Al Massae sur une mise à l’écart du Maroc de toute solution à la crise du Mali, une manœuvre que le journal attribuait à l’Algérie, Rabat est partie prenante dans la pacification du nord du Mali, preuve en est la participation du n°2 de la diplomatie à la réunion d’Abuja.


La reconquête du nord du Mali est une question de semaines. Réuni à huis-clos, dimanche à Abuja (capitale du Nigéria), les chefs des pays de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) ont entériné le recours aux armes pour déloger les groupes islamistes qui occupent la partie septentrionale du Mali.

Contrairement à la réunion de Bamako, les 18 et 19 octobre, où la représentation marocaine était d’un niveau moyen, cette fois c’est le n°2 de la diplomatie marocaine, Youssef Amrani, qui a été dépêché à Abuja. Une présence qui atteste, si besoin est, de l’implication de plus en plus avérée du royaume dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Une opportunité qui s’offre à Rabat pour confirmer son ancrage africain même si elle n’est pas membre de l’Union africaine. Une revanche sur l’Algérie qui a tout fait pour écarter le Maroc, voilà plus de trois ans, dans la guerre contre le terrorisme dans cette région.

Une participation militaire marocaine souhaitée

Des soldats marocains seraient-ils parmi le contingent de la CEDEAO dont le nombre est estimé à 3300 militaires ? C’est le souhait des pays de cette communauté. Ils ont d’ailleurs adressé, en ce sens, une invitation au royaume pour prendre part à la guerre contre les mouvements terroristes qui occupent le nord du Mali. L’Afrique du sud, la Mauritanie et l’Algérie ont, d’ailleurs, reçu le même message. Mais Alger ne semble guère enthousiaste à une internalisation de la crise malienne, un pays avec lequel elle partage 1000 km de frontières.

« L'Algérie a opté pour une sortie de crise au Mali par le dialogue politique entre le gouvernement malien et les groupes de la rébellion au nord du pays. Ce serait une erreur tragique que de concevoir et monter une intervention militaire qui serait perçue, à tort ou à raison, comme une expédition visant à "casser" du targui », a déclaré, ce lundi au site d’information TSA Amar Belani, porte‑parole du ministère des Affaires étrangères. Des propos qui tranchent complètement avec les analyses de la presse algérienne à l'issue des entretiens Bouteflika-Clinton faisant état d'une bénédiction d'Alger de la solution militaire. A la réunion d’Abuja, Alger était représenté par son ministre délégué chargé des Affaires maghrébine et africaine, Abdelkader Messahel.

L’intervention militaire au Mali répond à une injonction du conseil de sécurité. Le 12 octobre, les Quinze adoptaient, à l’unanimité, la résolution 2071 donnant un délai de quarante-cinq jours aux pays de la CEDEAO et à l’Union africaine pour mettre sur pied une force militaire pour la reconquête du nord du Mali. Par ailleurs, l’Europe, au même titre que le Maroc, surveille de très près ce qui se passe au Mali. Jeudi, les représentants de la France, Allemagne, Italie et Espagne se réuniront à Paris pour aborder la création d’une mission d’entrainement, composée de 200 soldats, des 3300 soldats africains.

Yabiladi
 
Qui va intervenir au Mali ? Par Bernard Lugan

L’historien français et spécialiste de l’Afrique Bernard Lugan signe l’édito du magazine « L’Afrique Réelle » de ce mois de novembre. Une analyse qui permettra de mieux comprendre l’opération militaire qui se prépare dans le nord du Mali.



» Au Mali, l’option militaire étant en théorie « dans le tube », il convient de ne pas perdre de vue que toute intervention qui ne serait pas précédée du règlement politique de la question touareg ne serait qu’un coup d’épée dans l’eau. Quant au « traitement » des groupes gangstero-islamistes qui occupent les villes du nord Mali – quelques dizaines, voire deux ou trois centaines d’hommes, – il est à la portée de l’armée française.



Le seul problème, mais il est de taille, est que ce n’est pas la France qui doit directement mener l’opération, mais les 15 Etats composant la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). On voit mal comment cette tour de Babel sera capable de fournir la force de 3000 hommes qui lui est demandée car les volontaires ne se bousculent pas.

A ce jour, seuls trois pays ont en effet répondu présent :

- La Côte d’Ivoire qui n’a plus d’armée et dont les quelques unités « opérationnelles » ne parviennent pas à sécuriser la frontière avec le Liberia.

- Le Nigeria dont l’armée est déjà engagée à l’intérieur même de ses frontières pour tenter d’y ralentir une guerre ethno religieuse qui risque de déboucher à moyen ou long terme sur une partition nord-sud. De plus, cette armée ne fut guère convaincante lors de ses interventions passées en Sierra Leone et au Liberia.

- Le Burkina Faso qui ne pourra fournir qu’un contingent à la mesure de ses moyens.


Les 12 autres Etats membres de la CEDEAO sont sur « l’arrière-main ». Le Niger et le Ghana sont partisans d’une négociation, le Sénégal et le Togo n’enverront que des détachements symboliques d’une centaine d’hommes au maximum, et le Bénin est incapable de projeter une force conséquente. Quant à la Sierra Leone, au Libéria, à la Guinée, à la Guinée Bissau, au Cap Vert et à la Gambie, autant ne pas en parler… cependant que l’armée malienne a montré de quoi elle était capable au mois de janvier dernier ! En définitive, les deux seules armées régionalement opérationnelles appartiennent à deux pays non membres de la CEDEAO, à savoir la Mauritanie et le Tchad.
 
Or, Nouakchott a annoncé qu’elle n’interviendrait pas, cependant que N’Djamena se fait prier…

Il va de plus être nécessaire d’apaiser les « inquiétudes » algériennes. Alger qui a une frontière de plus de 1000 km avec le Mali et qui abrite sur son sol une importante fraction du peuple touareg, est en effet à la recherche d’une solution politique quand Paris pousse, au contraire, à une intervention militaire.
Sa crainte est de voir Aqmi, prolongement du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) qui ensanglanta le pays par le passé, être repoussé vers le Nord. C’est pourquoi la ligne constante suivie par l’Algérie est un dialogue avec ceux des groupes maliens qui, selon elle, ont des revendications pouvant être considérées comme légitimes.
Depuis des mois, et avec des fortunes diverses, Alger tente donc de couper ces derniers des narcotrafiquants et des terroristes. L’Algérie qui craint qu’une intervention militaire ait pour conséquence de renforcer la cohésion de ces groupes aux objectifs différents, considère donc que l’activisme français nuit à ses propres intérêts de sécurité.
Tout cela fait que l’Algérie ressent mal les pressions françaises destinées à engager les hostilités dans le seul but de permettre à Bamako de récupérer l’Azawad et d’en revenir en fait à la situation antérieure.

La visite annoncée de François Hollande en Algérie permettra-t-elle de rapprocher les points de vue des deux pays ?

Peutêtre si le président français arrive les bras chargés de cadeaux comme des facilités de circulation encore plus grandes pour les Algériens désireux de se rendre en France ou d’autres annonces sur la repentance à sens unique. «
Bernard Lugan

http://bernardlugan.blogspot.fr/

http://maliactu.net/qui-va-intervenir-au-mali-par-bernard-lugan/
 

OasisIsGood

You talkin' to me ?
Sa crainte est de voir Aqmi, prolongement du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) qui ensanglanta le pays par le passé, être repoussé vers le Nord.
Mais c'est pourtant de la qu'il est venu, l'Algerie a peur que ses terroristes qu'elle a repoussé au Mali, revienne chez elle, donc elle fait tout pour qu'ils restent au Mali.

Sympa pour le Mali, il fait bon d'être le voisin de l'Algerie, dés que ca va mal pour l'Algerie, on envoi une partie de son mal au voisin :)

Je salue ton initiative, Bernard Lugan est un grand historien et encore une fois il fait une belle analyse :D
 

TerneT

Noyer le poisson
le Maroc est restera partie prenante de la solution Malienne avec ses soldats ou sans.Il est voisin des pays du CEDEAO et jouit de credibilite de solidarite et de confience avec dans cette organisation meme s,il n,est pas membre.Son soutient travail est oblige car Son absence(fait expret par l,Algerie)est aussi partie prenante de la crise de la region.
 
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