Un critère pour juger des théologies : la dignité humaine

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Bonjour :timide:

Voilà, dans toutes les grandes religions, il y a diverses interprétations, certaines plus conservatrices, d'autres plus modernistes, certaines plus à droite ou à gauche, c'est selon. Et les croyants qui forment une même communauté ont beaucoup de différends entre eux sur des questions plus ou moins importantes de théologie, d'interprétation des textes, d'obligations rituelles ou de morale religieuse... et ces différends sont pas toujours anodins, puisqu'ils peuvent parfois mener à des affrontements, voire à des violences physiques!! Sans parler de l'attitude que des croyants adoptent envers les personnes qui ont une autre religion ou n'en ont pas, attitude qui s'inspire de certains jugements théologiques et moraux, de certaines autorités.

Il ne s'agit pas de dire que telle grande religion n'est pas légitime et qu'il faut la disqualifier. Et il en va de même de l'athéisme, qui n'est pas moins légitime que les grandes religions.

Mais d'autre part, les croyants et les non-croyants sont d'abord des humains, et en tant qu'humains, ils ont une responsabilité envers les autres, des devoirs, des obligations. En tant que citoyens également, les croyants et non-croyants ont des devoirs envers leur pays, ses lois et son économie (toujours dans la mesure de leurs moyens, bien sûr).

Et donc, il me semble qu'on pourrait essayer de convenir d'un critère humaniste pour juger des différentes positions théologiques et de leur légitimité comme façon humaine de vivre et de coopérer avec les autres.

Un critère humaniste comme celui de la dignité humaine, qui me paraît en soi relativement neutre, n'impliquant pas de rejet ou d'adhésion d'une religion en particulier. Un critère qui, de plus, a été entrevu par de nombreux sages de plusieurs traditions différentes, et qui appellent à une ouverture à l'universel plutôt qu'un repli sur sa communauté ou son sous-groupe.

Et cette exigence de dignité, qui pourrait nous guider dans la réflexion théologique et la pratique, implique diverses exigences plus particulières : rejet de la misogynie, du racisme, de l'intolérance religieuse (dans les limites du raisonnable), affirmation de la fraternité des humains, des droits des enfants, des droits des malades et handicapés, solidarité envers les plus pauvres, affirmation de l'importance de protéger la nature pour les générations futures, protection de la liberté individuelle (encore là, dans la limite du raisonnable). Des exigences de ce genre. Des exigences de ce genre, qui peuvent assurer un bon voisinage entre croyants et non-croyants, de différentes traditions de foi et de pensée.

Une interprétation humaniste des religions (ou de l'athéisme) ne réglerait pas tous les problèmes, mais c'est un début. Il faut avant tout que les croyants ou non-croyants comprennent que derrière les croyances, les théologies, les idéologies, il y a des personnes humaines, qui souffrent, qui sont angoissées, qui sont souvent faibles, qui ont des peurs, des doutes, des interrogations... donc des humains de chair dans leur grandeur et leur petitesse, et pas seulement des -istes et des -iens.
 
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