D'après les États-Unis, le prince saoudien MBS a "autorisé" une opération contre Jamal Khashoggi

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Troublante disparition d’un dissident saoudien de Montréal​




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Ahmed Abdullah al-Harbi se serait rendu à l’ambassade de l’Arabie saoudite à Ottawa il y a quelques semaines, avant de disparaître.
La disparition d’un dissident du régime saoudien qui résidait à Montréal, réapparu il y a une douzaine de jours dans son pays natal, suscite l’inquiétude parmi les dissidents de l’Arabie saoudite en exil au Canada. Ottawa dit être au fait de la situation.
Publié le 28 février 2021 à 5h00


Le Washington Post a rapporté la nouvelle, samedi, après avoir eu accès à des enregistrements inédits. Ahmed Abdullah al-Harbi, 24 ans, a trouvé refuge au Canada en 2019, où il a été très actif dans le réseau militant dissident, notamment auprès du militant bien connu Omar Abdulaziz.
Il y a quelques semaines, le jeune homme s’est rendu à l’ambassade de l’Arabie saoudite à Ottawa, avant de disparaître. Il n’a donné signe de vie à nouveau que le 16 février, depuis l’Arabie saoudite. Il s’était créé un nouveau compte Twitter, à l’effigie du prince hériter. Son premier gazouillis célébrait son retour à la maison.

« Ses amis militants le soupçonnent d’avoir été contraint de retourner dans le royaume et craignent qu’il ne fournisse aux autorités saoudiennes des informations qui les mettent en danger, eux et leurs familles », a indiqué le média américain.
D’après le spécialiste du Moyen-Orient de l’Université d’Ottawa Thomas Juneau, le kidnapping est une technique appréciée de l’Arabie saoudite, puisqu’il envoie un message à plusieurs niveaux. D’abord au dissident lui-même, empêché d’exercer ses activités militantes. Puis à ses proches. « On leur dit très clairement : “On peut venir vous chercher, ayez peur.” C’est d’une brutalité intense. Et c’est une crainte totalement justifiée, car sous l’effet de la pression et de la torture, n’importe quelle information peut être soutirée », énonce M. Juneau.
C’est d’ailleurs ce qu’a souligné un dissident saoudien au Washington Post. « Maintenant, [les militants en exil] sont exposés. Ahmed a révélé leurs noms. Et ils craignent d’être pris pour cibles, qu’à tout moment quelque chose se produise », a-t-il expliqué, sous le couvert de l’anonymat.
Finalement, l’Arabie saoudite envoie un message fort au Canada et aux autres pays où résident des dissidents en exil. « Elle leur dit : “On va venir les prendre, que vous le vouliez ou non, que vous le sachiez ou non” », poursuit M. Juneau, qui a aussi été analyste au ministère de la Défense nationale du Canada.


Contactée par La Presse, la Sécurité publique du Canada a confirmé qu’elle était « au courant de ces allégations ». Elle n’a pas accepté de commenter le cas particulier de M. Harbi.

Selon M. Juneau, Ottawa n’a pas beaucoup de prises vis-à-vis de Riyad, et des pénalités sont peu envisageables. Toutefois, il peut « clairement faire plus » quant à la protection des dissidents saoudiens, ne serait-ce qu’en accélérant leur processus d’accès à l’asile.

Un schéma de violences​

L’article du Washington Post paraît alors que la veille, vendredi, les États-Unis ont publiquement accusé le prince héritier d’Arabie saoudite d’avoir « validé » l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Le gouvernement américain a du même coup sanctionné certains des proches du gouvernement, sans aller jusqu’à punir le puissant dirigeant, dans l’espoir d’éviter la « rupture » avec cet allié clé.
« Mohammed ben Salmane a validé une opération à Istanbul, en Turquie, pour capturer ou tuer le journaliste saoudien Jamal Khashoggi », écrit le renseignement américain dans ce document de quatre pages, déclassifié à la demande du président Joe Biden, alors que son prédécesseur, Donald Trump, l’avait tenu secret.
Riyad, de son côté, a « rejeté totalement les conclusions fausses et préjudiciables » du rapport des services de renseignement américains, tout en appelant de ses vœux la poursuite d’un partenariat « solide et fort » avec Washington.
Sans que les deux évènements soient nécessairement liés, le spécialiste Thomas Juneau y voit le même schéma de violences utilisé par l’Arabie saoudite pour réduire au silence ses dissidents. « Il y a encore beaucoup de détails qui manquent dans le cas particulier de Harbi. Mais ce qui est certain, c’est qu’il y a plusieurs cas connus avant lui, dont celui de Khashoggi, et probablement plusieurs autres jamais publiés jusqu’ici. »



https://www.lapresse.ca/actualites/...ition-d-un-dissident-saoudien-de-montreal.php
Tu penses pas que ça pourrait justement être au contraire un espion saoudien infiltré ? C une possibilité à envisager ...
 
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