Ceci est une révolution, comme dirait Steve Jobs. Un débat sur la réforme constitutionnelle sur la première chaîne avec en plus comme invités, deux jeunes du Mouvement du 20 février, cela ne laisse pas indifférent. La chaîne nationale aurait-elle entamé sa révolution du jasmin ? Si on en juge par le nouveau ton adopté par le patron, Faïçal Laâraïchi, lors dune réunion houleuse lundi dernier, tout porte à croire quil y a un déclic qui sest opéré. Il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions, mais linitiative du débat de mardi dernier en soi est louable. Seulement, quand on veut marquer une rupture avec le passé, on ramène de nouvelles têtes, capables de porter cette «mini-révolution», ce qui est encore loin dêtre le cas. Les couacs en matière de gestion du débat et les signes apparents de malaise autour de la table en sont la preuve concrète. Les grandes réformes ne se font pas dans la précipitation. Et justement, cest de cela quil sagit. Entre les jeunes qui veulent absolument faire passer leurs revendications et instaurer des réformes lourdes en lespace de quelques jours et les moins jeunes qui tentent de les raisonner, il était amusant de constater, autour de la table, que le débat à double niveau sur ce petit plateau reflète exactement ce qui se passe dans la rue, à la veille de lappel du 20 mars. En cela, la première chaîne a réussi une première manche dans son projet de réforme. Pour le reste, le chemin est encore long et la course de longue haleine. Un des invités la très bien imagé à travers un proverbe populaire : la pluie ne fait pas lagriculture. Cest un élément favorisant une bonne récolte, à charge pour lagriculteur de bien labourer sa terre et de préparer ses semences. Cest cela, le vrai combat aujourdhui.
Hanaa FOULANI
Les echos.