C’est la conséquence de l’affaire Jacqueline Sauvage : la lutte contre les violences faites aux femmes est revenue au premier plan parmi les défenseurs des droits des femmes. Mardi 8 mars, à l’occasion de la Journée de lutte pour les droits des femmes, la députée (LR) des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer devait déposer une proposition de loi relative aux violences au sein des couples. Ce texte est inspiré par l’histoire de Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de réclusion pour avoir tué son mari qui la frappait depuis quarante-sept ans, partiellement graciée parFrançois Hollande le 31 janvier. La députée rappelle que, chaque année, plus d’une centaine de femmes sont tuées par leur conjoint, et que 223 000 femmes âgées de 18 à 75 ans subissent des violences conjugales graves, physiques ou sexuelles.
Cependant, contrairement à ce qu’elle avait annoncé dans un premier temps, Valérie Boyer ne propose pas de créer un état de légitime défense différé, spécifique aux femmes battues qui s’en prendraient à leur conjoint, disposition assimilée, par ses opposants, à un « permis de tuer ». La députée souhaite faire reconnaître l’existence d’un syndrome de la femme battue, également désigné sous le nom d’« emprise ». Une fois constaté par une expertise médicale, il entraînerait une irresponsabilité ou une atténuation de la responsabilité pénale.
Un constat est aujourd’hui largement partagé : la situation concrète des femmes victimes de violences est aujourd’hui mal connue des personnes chargées de les accueillir (quand elles sont victimes), et de les juger si elles commettent à leur tour des violences. « On ne cesse de leurdemander, comme à Jacqueline Sauvage : “Pourquoi n’êtes-vous pas partie, pourquoi n’avez-vous pas porté plainte ?”, relève Muriel Salmona, psychiatre spécialisée dans la prise en charge des victimes. Cela découle du traumatisme massif qu’elles subissent. Devant ce stress extrême, leur cerveau met en place un mécanisme de sauvegarde qui les place dans un état d’anesthésie émotionnelle, comme un circuit électrique qui disjoncte. Elles ont un sentiment d’irréalité et sont à la merci de leur agresseur. » C’est ce que les professionnels appellent l’« emprise ».« L’altération des compétences et du discernement des personnes dans cette situation doit être prise en compte », affirme Muriel Salmona.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/police-justic...ndre_4877738_1653578.html#epQqfgWCVQzVh6iG.99
Cependant, contrairement à ce qu’elle avait annoncé dans un premier temps, Valérie Boyer ne propose pas de créer un état de légitime défense différé, spécifique aux femmes battues qui s’en prendraient à leur conjoint, disposition assimilée, par ses opposants, à un « permis de tuer ». La députée souhaite faire reconnaître l’existence d’un syndrome de la femme battue, également désigné sous le nom d’« emprise ». Une fois constaté par une expertise médicale, il entraînerait une irresponsabilité ou une atténuation de la responsabilité pénale.
Un constat est aujourd’hui largement partagé : la situation concrète des femmes victimes de violences est aujourd’hui mal connue des personnes chargées de les accueillir (quand elles sont victimes), et de les juger si elles commettent à leur tour des violences. « On ne cesse de leurdemander, comme à Jacqueline Sauvage : “Pourquoi n’êtes-vous pas partie, pourquoi n’avez-vous pas porté plainte ?”, relève Muriel Salmona, psychiatre spécialisée dans la prise en charge des victimes. Cela découle du traumatisme massif qu’elles subissent. Devant ce stress extrême, leur cerveau met en place un mécanisme de sauvegarde qui les place dans un état d’anesthésie émotionnelle, comme un circuit électrique qui disjoncte. Elles ont un sentiment d’irréalité et sont à la merci de leur agresseur. » C’est ce que les professionnels appellent l’« emprise ».« L’altération des compétences et du discernement des personnes dans cette situation doit être prise en compte », affirme Muriel Salmona.
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