Décès du patriarche copte d'Égypte, Chenouda III

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LE CAIRE, Égypte - Chenouda III, le patriarche de l'Église copte orthodoxe qui présida pendant plus de 30 ans aux destinées de la minorité chrétienne d'Égypte, est mort samedi, à l'âge de 88 ans.

Selon l'agence de presse officielle MENA, qui ne précise pas la cause exact du décès, le patriarche avait des problèmes de santé depuis des années, le foie et les poumons étant atteints.

Baba Chenouda, comme il était appelé, dirigeait l'une des principales et plus anciennes églises chrétiennes d'Orient, remontant à l'époque de Saint-Marc, qui aurait amené le christianisme en Égypte au 1er siècle, du temps de l'empereur romain Néron.

Pour les quelques dix millions de Coptes, Chenouda, chef charismatique et autorité morale, était le protecteur de cette minorité vivant au sein d'une majorité musulmane dans cette Égypte de plus de 80 millions d'habitants. Une cohabitation souvent malaisée dans un contexte de discrimination et d'islamisation croissante de la société.

Depuis la chute de Moubarak l'année dernière et l'émergence des fondamentalistes dans l'Égypte post-Moubarak, l'inquiétude va croissant au sein de la minorité chrétienne. Les églises coptes ont été prises pour cible, et une manifestation de chrétiens a été réprimée dans le sang au Caire, faisant 27 morts.

A la tête de l'église copte depuis 1971, le très conservateur Chenouda ne s'était opposé qu'une seule fois avec virulence au régime: en 1981, le président Anouar el Sadate l'avait envoyé en résidence surveillée au monastère de Wadi Natrun pour avoir reproché au gouvernement de ne pas lutter contre les islamistes.

Ce n'est qu'en 1985 que Moubarak, qui avait succédé à Sadate assassiné également en 1981, autorisa Chenouda à regagner Le Caire.
Pendant les années 90, les islamistes lancèrent une campagne terroriste en Haute-Égypte, dont une des cibles, outre le tourisme et la police, était la population chrétienne. Avant que la répression menée par le régime n'y mette un terme.


Ces six dernières années, les affrontements entre chrétiens et musulmans ont explosé à plusieurs reprises: en 2000, le soir du Nouvel An, 21 Coptes et un musulman ont été tués dans le village d'el-Kusheh.

Alexandrie, la grande cité du nord du pays, a été par deux fois théâtre de sanglantes émeutes, en 2005 puis en 2006. Autre épisode, les manifestations qui suivirent en 2004 l'affaire de Wafa Constantine, épouse d'un prêtre copte qui s'enfuit et se convertit à l'islam, avant de regagner le giron et de l'église et du foyer.

De sources informées, on précisait que la lutte pour la succession de Chenouda avait déjà commencé au sein de la hiérarchie copte, opposant deux dauphins potentiels, les archevêques Bishoy et Johannes.

http://fr-ca.actualites.yahoo.com/décès-du-patriarche-copte-degypte-chenouda-iii-180811589.html
 
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