Découverte culturelle : Le souk de Khénifra, paradis du tapis

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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ARTISANAT - C’est l’un des plus grands souks de tapis du Maroc. Le souk central des tapis de Khénifra, situé en plein milieu de cette petite ville du Moyen Atlas, est un véritable paradis pour les amoureux de la zarbia. Chaque jour, des centaines de personnes viennent y vendre et acheter des tapis ou encore les fameuses couvertures amazighes en laine, appelés hanbal, également portées en vêtement. Des chefs d’oeuvres réalisés dans des familles de grande tradition pastorale et qui vivent en général de l’élevage, ou dans des coopératives. Le HuffPost Maroc s’est rendu au coeur de Khénifra, pour découvrir ce fameux souk.

Reportage.

Souk de

Souk de tapis
Il est 14h00, nous sommes sous le ciel gris de Khénifra, où il pleut en plein été. Dans le souk central de cette petite ville du Moyen Atlas, une quarantaine de commerçants sont plantés devant leurs magasins, dont Mohammed, un quarantenaire qui nous accueille dans son antre. Souriant, il nous dirige vers son atelier de tapis, un endroit rassemblant plus de 300 tapis khénifris. ”C’est ici que se trouve toute ma richesse”, lance-t-il en riant. Pour cet homme, le tapis n’est ni un métier ni une simple activité, c’est un héritage. “Ce métier a été pratiqué par mon arrière grand-père, c’est notre héritage qu’on transmet de génération en génération, parce que nous sommes les seuls à le faire dans le Maroc, c’est l’icône de notre culture.”

Mohammed, artisan de tapis
Dans l’atelier de Mohammed, les tapis sont de toutes tailles: certains très petits, pauvres de couleurs et d’autres beaucoup plus grands, rouges ou beiges, avec des symboles amazighs au milieu. “On fait des tapis pour tous les goûts, les plus petits sont faciles à transporter pour les touristes par exemple, tandis que les grands attirent plus les Marocains, qui en veulent pour décorer leurs salons”, nous explique l’artisan.
Ces fameux tapis khénifris ne sont pas créés dans le souk, souligne Mohammed. Une raison pour laquelle les artisans de la région, qui viennent de Mrirt, Aguelmouss, Tighassalin où encore Leqbab, se donnent rendez-vous dans cet endroit conçu comme principal lieu de vente aux enchères de la région. Ce rituel appelé “Dlala” se fait chaque samedi. Les vendeurs et acheteurs ont le même but: faire une bonne affaire. “Ils viennent de partout, pour vendre leurs tapis ici, et c’est souvent des femmes qui les créent soit dans des coopératives soit chez elles”, nous explique Mohammed.

Souk de


Pour les acheteurs, dont Mohammed, les jolies couleurs et formes dessinées sur le tapis ne suffisent pas pour l’acquérir. Bien qu’il soit composé de bandes horizontales décorées de motifs berbères, et de différents tons de rouge, jaune et beige, le tapis doit être de très bonne qualité. “Le plus important est la qualité de la laine, elle doit être bien tissée, bien faite, sinon le tapis se défait ou perd sa couleur”, précise-t-il.

Souk de



Pour Mohammed, en tant qu’artisan et vendeur de tapis, il ne faut pas se focaliser uniquement sur ce produit. Il considère que le hanbal est lui aussi très important en termes de vente. ”Ce hanbal est parfait pour l’hiver, c’est un vêtement qu’il faut absolument avoir en tant que Marocain. Ici, tout le monde en achète”, dit-il.
Le marché de tapis est loin d’être un commerce juteux. “Nous gagnons peu, mais nous vivons bien ici, on ne manque de rien, on dit hamdoulah” ajoute Mohammed. “Comme vous voyez sur les tapis, il est clair que c’est beaucoup de travail, de précision et surtout de temps. Pour celui-là par exemple, qui est moyen, il sera vendu à 1.300 dirhams, alors qu’il a fallu au moins 3 mois pour le finir”.

https://www.huffpostmaghreb.com/ent..._5d76cae9e4b0645135732856?utm_hp_ref=mg-maroc
 
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