Démonstration rationnelle de l'éternité de l'enfer

Ebion

Contre les crimes de guerre
VIB
Bonjour :timide:

Voilà, je vais exposer ici, dans mes mots, pourquoi l'enfer doit logiquement être éternel, au moins à titre de possibilité.

On sait que c'est l'enseignement de la Bible (voir par exemple Marc 9, 48), repris par la tradition chrétienne. Cela fait encore consensus dans les principales Églises chrétiennes, la catholique et les principales Églises protestantes.

Il est vrai que certains théologiens et certaines Églises plus marginales ont nié récemment cette doctrine, en la remplaçant par la théorie de l'annihilation des méchants. Cette position est pas très cohérente avec la Bible comme tout. Il suffit pas de prendre un verset isolément et de lui donner une valeur absolue, au détriment des versets qui le nuancent ou le complètent!!

Selon une vieille hérésie de l'Antiquité, l'enfer serait détruit un jour, et tout le monde serait sauvé en fin de compte. Cela revient à dire que l'enfer est simplement ce que les catholiques appellent le purgatoire. Cette idée contredit la Bible et la Tradition.

Certains ont dit que le mot « éternel » pour parler de l'enfer dans le Nouveau Testament avait été mal traduit. En fait ce mot signifierait « durable » (c'est-à-dire que ça peut être très long, mais pas nécessairement sans fin). Donc leur idée est que cette doctrine traditionnelle repose sur une erreur de traduction.

Mais ces petits malins ont un foutu problème : le même mot est utilisé pour parler de la « vie éternelle », et personne ne doute sérieusement que ce mot, dans ce cas, signifie réellement éternel (sans fin).

Le Coran enseigne aussi l'enfer éternel.

Dans le bouddhisme, il y a aussi un enfer, mais il est temporaire, conformément à la théorie du karma : les méchants qui ont mal agi dans le monde vont en enfer, ils « brûlent » leur mauvais karma, et ensuite ils sortent de l'enfer et entreprennent une nouvelle vie (une nouvelle incarnation) pour accumuler du bon ou du mauvais karma. Cette théorie est incompatible avec le christianisme.

Mais cela n'était que l'entrée en matière. Voir le post suivant.
 
Donc en réalité, dans le christianisme mainstream, les gens croient au libre arbitre.

Je n'entrerai pas dans la preuve de l'existence ou de la non-existence du libre arbitre. Beaucoup de scientifiques et de philosophes aujourd'hui nient l'existence du libre arbitre, mais sans preuve concluante.

Je répondrai seulement : si le libre arbitre existe pas, les violeurs et agresseurs d'enfants et de femmes sont pas réellement responsables de leurs actes. Eux aussi seraient les victimes de leurs gènes et de l'influence de leur milieu, sans contrôler ce qu'ils pouvaient faire ou non. Et donc ils méritent pas réellement la prison. Peut-être l'hôpital psychiatrique, mais pas la prison, ou alors pas tant pour les punir, mais simplement pour les mettre hors d'état de nuire.

Est-ce vraiment cela qu'on veut soutenir?

Et donc pour les chrétiens, le libre arbitre existe. Le libre arbitre existe aussi dans un cadre religieux, qui fait qu'on commet des péchés, mais que Dieu nous offre son pardon (« Jésus est mort pour nos péchés »). Mais si Dieu est prêt à nous pardonner, il nous incombe d'accepter humblement ce pardon, et normalement notre vie doit changer en conséquence (régénération, sanctification).

Ce serait absurde que Dieu pardonne à des gens qui s'obstinent à ne pas demander pardon, soit parce qu'ils ne reconnaissent pas leur péché (contre tout bon sens) de sorte qu'ils estiment « mériter » le salut (posture des pharisiens), soit parce qu'ils sont endurcis dans leur péché et se rebellent contre Dieu, son autorité, ils nient peut-être son existence, ou peut-être pas, mais ils le considèrent comme leur ennemi...).

Et donc Dieu ne va pas évidemment pas pardonner à ces gens contre leur gré...

Si on accepte la foi chrétienne, on accepte que le salut, la vie éternelle est pas « méritée », même par de grands saints du genre @ZIA78 , trésor de bladi :timide: , mais qu'elle est un don gratuit de Dieu, que les gens reçoivent quand ils regrettent leur péché et demandent pardon, acceptent Dieu et se font baptiser.

Bon bien les gens qui refusent cela en vertu de leur libre arbitre, encore une fois Dieu ne va pas leur pardonner contre leur gré. Et il ne va pas les sauver contre leur gré... Par exemple si un drogué ne reconnaît pas qu'il a un problème, et ne fait rien pour s'en sortir, et ne demande pas d'aide, et que même si on l'enferme, il ne coopère pas, et une fois qu'il sort, il se drogue encore, évidemment à un certain moment on peut pas le sauver contre son gré...

Et donc on dit que ces gens-là vont en enfer. Mais ce qui fait scandale ici, c'est l'éternité de l'enfer. On pourrait admettre à la rigueur un passage temporaire en enfer, qui serait suivi invariablement d'un repentir et d'un salut.

Le problème est que le libre arbitre existe réellement, et que si on le prend au sérieux, il faut admettre, au moins à titre hypothétique, qu'une personne puisse persister éternellement ou se fixer éternellement dans sa révolte. Si le repentir au bout d'un temps plus ou moins long devenait inévitable, et le salut aussi, ce ne serait plus du libre arbitre. Il y aurait un élément de contrainte ou de nécessité, de « destinée » si on veut.

Si on joue le jeu de la vie avec le libre arbitre, le vrai, cela suppose qu'on peut gagner, mais aussi qu'on peut perdre. Si on finit toujours par gagner, ce n'est plus sérieux.

Certains pourraient dire : mais le problème est que le méchant n'a pas eu une deuxième chance. Par exemple si sa vie avait été plus longue de quelques années, il aurait sans doute pu se repentir et être sauvé. Et si tout le monde avait une vie suffisamment longue, un jour ou l'autre tout le monde finirait par faire le bon choix et être sauvé.

Dans un sens, l'objection pose un vrai problème (si un ado rebelle meurt à 16 ans, était-ce équitable?), mais dans un autre sens, on peut dire qu'une vie plus longue offre autant la possibilité de bons choix que de mauvais choix. Par exemple si on offrait aux gens une vie plus longue, certains pourraient au contraire apostasier, ou devenir hérétiques... Certes, une vie plus longue offre davantage « d'occasions », mais cela va dans les deux sens. Un enfant qui meurt a pas eu l'occasion de pécher gravement, donc il se sauve. Cela est pas négligeable non plus.

En général, les gens ont déjà de multiples possibilités de se repentir et d'être sauvés dans leur vie. À supposer que leur vie dure deux fois plus longtemps, certains sceptiques diraient que c'est pas encore assez long. Mais la fin DOIT arriver un jour, et rien n'exclut que certaines personnes meurent endurcies dans leur rébellion.
 
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