La Banque mondiale (BM) est au cur dun scandale scientifique qui pourrait bientôt faire lobjet dune plainte devant les juridictions marocaines et internationales.
En tout cas, cest lavis de trois enseignants-chercheurs marocains, deux économistes et un sociologue, qui se disent être «victimes dun hold-up du fruit de leur travail». Najib Akesbi et Driss Benatya, professeurs à lInstitut agronomique et vétérinaire Hassan II de Rabat, ainsi que Mahdi Mohamed, professeur à lENA de Meknès, ont travaillé pendant près de cinq ans dans le «RuralStruc», un programme détude et de recherche mis en uvre par la BM en collaboration avec la Coopération française et le Fonds international pour le développement agricole (FIDA). [/b]
Ce programme a démarré en 2006 et comporté deux phases, la première achevée fin 2006 et la seconde devait lêtre en 2008. Pour les chercheurs marocains, la deuxième phase du programme sest très «mal déroulée».
Selon leur version des faits, cette phase a été confiée à un bureau détudes privé. «Cette phase na pu être conduite à son terme dans les conditions de fiabilité et de professionnalisme nécessaires.
Le fond du problème se situe à un double niveau: dune part une base de données qui na jamais été assainie et fiabilisée par le bureau détudes (dont lincompétence sétait révélée rédhibitoire); et dautre part une équipe de coordination internationale qui a multiplié les erreurs, sinon les fautes dans lexercice de ses responsabilités», disent-ils.
Par la suite, les trois enseignants affirment quon leur a «ordonné» de valider les données pas fiables Mais face à leur refus, le bureau détudes a résilié unilatéralement leur contrat, avant de livrer à la BM leur rapport «après lavoir arrangé conformément aux vux du bailleur installé à Washington».
Les plaignants disent quils sont en mesure de corroborer tout ce quils avancent, documents, faits et chiffres à lappui. «Nous avons été mis devant une succession de faits accomplis et de coups de force quon peut résumer ainsi : utilisation de statistiques erronées et perversion de certains résultats de létude, mise à lécart des chercheurs récalcitrants et «expropriation» du fruit de leur travail, appropriation du rapport final par des comparses, et publication de lensemble, comme si de rien nétait», expliquent les trois enseignants dans une lettre adressée à la communauté scientifique nationale.
Dans la plainte, il sera question de faux, usage de faux, usurpation de biens et de noms.
Les chercheurs avaient proposé la constitution dune commission dévaluation internationale, neutre et crédible, à laquelle devait revenir la tâche de faire la lumière sur la forme et le fond du dossier.
Mais ils disent quaucune suite na jamais été donnée à cette proposition. «Nous allons donc «militer», dans tous les sens du terme, pour que le vent du changement atteigne aussi ces rivages des relations Nord-Sud «Nous avons lintention de porter ce «dossier» devant toutes les instances, professionnelles, académiques, éthiques, juridiques, médiatiques, gouvernementales et non gouvernementales, nationales et internationales», poursuivent les chercheurs qui comptent aller jusquau bout de leur démarche.
Suite et source :[/b]
http://www.aujourdhui.ma/couverture-details88243.html
En tout cas, cest lavis de trois enseignants-chercheurs marocains, deux économistes et un sociologue, qui se disent être «victimes dun hold-up du fruit de leur travail». Najib Akesbi et Driss Benatya, professeurs à lInstitut agronomique et vétérinaire Hassan II de Rabat, ainsi que Mahdi Mohamed, professeur à lENA de Meknès, ont travaillé pendant près de cinq ans dans le «RuralStruc», un programme détude et de recherche mis en uvre par la BM en collaboration avec la Coopération française et le Fonds international pour le développement agricole (FIDA). [/b]
Ce programme a démarré en 2006 et comporté deux phases, la première achevée fin 2006 et la seconde devait lêtre en 2008. Pour les chercheurs marocains, la deuxième phase du programme sest très «mal déroulée».
Selon leur version des faits, cette phase a été confiée à un bureau détudes privé. «Cette phase na pu être conduite à son terme dans les conditions de fiabilité et de professionnalisme nécessaires.
Le fond du problème se situe à un double niveau: dune part une base de données qui na jamais été assainie et fiabilisée par le bureau détudes (dont lincompétence sétait révélée rédhibitoire); et dautre part une équipe de coordination internationale qui a multiplié les erreurs, sinon les fautes dans lexercice de ses responsabilités», disent-ils.
Par la suite, les trois enseignants affirment quon leur a «ordonné» de valider les données pas fiables Mais face à leur refus, le bureau détudes a résilié unilatéralement leur contrat, avant de livrer à la BM leur rapport «après lavoir arrangé conformément aux vux du bailleur installé à Washington».
Les plaignants disent quils sont en mesure de corroborer tout ce quils avancent, documents, faits et chiffres à lappui. «Nous avons été mis devant une succession de faits accomplis et de coups de force quon peut résumer ainsi : utilisation de statistiques erronées et perversion de certains résultats de létude, mise à lécart des chercheurs récalcitrants et «expropriation» du fruit de leur travail, appropriation du rapport final par des comparses, et publication de lensemble, comme si de rien nétait», expliquent les trois enseignants dans une lettre adressée à la communauté scientifique nationale.
Dans la plainte, il sera question de faux, usage de faux, usurpation de biens et de noms.
Les chercheurs avaient proposé la constitution dune commission dévaluation internationale, neutre et crédible, à laquelle devait revenir la tâche de faire la lumière sur la forme et le fond du dossier.
Mais ils disent quaucune suite na jamais été donnée à cette proposition. «Nous allons donc «militer», dans tous les sens du terme, pour que le vent du changement atteigne aussi ces rivages des relations Nord-Sud «Nous avons lintention de porter ce «dossier» devant toutes les instances, professionnelles, académiques, éthiques, juridiques, médiatiques, gouvernementales et non gouvernementales, nationales et internationales», poursuivent les chercheurs qui comptent aller jusquau bout de leur démarche.
Suite et source :[/b]
http://www.aujourdhui.ma/couverture-details88243.html