Dans un interview de 1976, Moshé Dayan, qui était ministre de la Défense en 1967, exposa les raisons qui avaient alors poussé à attaquer la Syrie. Dans la conscience collective des Israéliens de l’époque, la Syrie était perçue comme une menace sérieuse pour la sécurité, à l’origine d’agressions constantes contre les habitants du nord du pays.
Mais d’après Dayan c’était une vaste blague. La Syrie n’était pas une menace pour Israël avant 1967.
" Oublions ça ", répondit-il à une question sur les kibboutz du nord. " Je sais comment au moins 80 % des incidents avec la Syrie ont commencé. On envoyait un tracteur dans la zone démilitarisée en sachant que les Syriens tireraient dessus. S’ils ne tiraient pas, nous donnions l’ordre au tracteur de s’enfoncer plus avant, jusqu’à ce que finalement les Syriens commencent à tirer. Et alors on déclenchait l’artillerie, et plus tard l’aviation... Je l’ai fait, et Itzhak Rabin l’a fait aussi quand il commandait le front nord au début des années 1960. "
Selon lui, ce qui poussait Israël à de telles provocations, c’était l’appétit de la terre, l’idée qu’on pouvait " grapiller un bout de terre et le garder jusqu’à ce que l’ennemi se lasse et nous l’abandonne ". La terre syrienne était particulièrement tentante, expliquait Dayan, car, à, la différence de Gaza et de la Cisjordanie, la population n’y était pas très dense. Il insistait dans cet interview sur le fait que l’attaque de la Syrie en 1967 n’avait pas été déclenchée pour des raisons de sécurité : "... au quatrième jour de la guerre, les Syriens n’étaient plus une menace pour nous. " Et il ajoutait que la décision avait été influencée par une délégation des habitants des kibboutz du nord venus rendre visite au Premier ministre Eshkol, et qui " n’avaient même pas tenté de dissimuler l’envie qu’ils avaient de cette terre ".
La guerre de 1967 avait permis de gagner beaucoup de terres (et d’eau) . Israël avait acquis le contrôle du plateau du Golan, de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du Sinaï (qui devait être rendu à l’Egypte en 1982). Comme l’expliquait Dayan, le Golan peu peuplé était une proie facile pour l’annexion .
Sur ses 100 000 habitants, 90 % s’enfuirent ou furent chassés pendant la guerre, et les colonies établies là par Israël rencontrèrent peu d’opposition. Le 14 décembre 1982, la Knesset vota une loi mettant le Golan sous la législation et l’administration israéliennes, ce qui équivalait à une annexion.
Mais la Cisjordanie et la bande de Gaza posaient un tout autre problème. L’annexion pure et simple aurait transformé les Palestiniens qui y vivaient en citoyens israéliens, ce qui aurait déclenché ce que le discours politique du pays appelle " le problème démographique ", c’est-à-dire la peur de voir menacée la majorité juive.
En 1999, l’armée est revenue au pouvoir avec Barak puis Sharon - qui veillèrent ensemble, lors des élections de 2001, à ce qu’aucune candidature civile ne surgisse. La voie était libre pour rectifier ce qui constitue pour eux la fatale erreur d’Oslo. On l’a vu, il fallait d’abord convaincre la société israélienne gâtée que les Palestiniens ne voulaient pas la paix et menaçaient l ’existence même de l’Etat d ’Israël.
Mais d’après Dayan c’était une vaste blague. La Syrie n’était pas une menace pour Israël avant 1967.
" Oublions ça ", répondit-il à une question sur les kibboutz du nord. " Je sais comment au moins 80 % des incidents avec la Syrie ont commencé. On envoyait un tracteur dans la zone démilitarisée en sachant que les Syriens tireraient dessus. S’ils ne tiraient pas, nous donnions l’ordre au tracteur de s’enfoncer plus avant, jusqu’à ce que finalement les Syriens commencent à tirer. Et alors on déclenchait l’artillerie, et plus tard l’aviation... Je l’ai fait, et Itzhak Rabin l’a fait aussi quand il commandait le front nord au début des années 1960. "
Selon lui, ce qui poussait Israël à de telles provocations, c’était l’appétit de la terre, l’idée qu’on pouvait " grapiller un bout de terre et le garder jusqu’à ce que l’ennemi se lasse et nous l’abandonne ". La terre syrienne était particulièrement tentante, expliquait Dayan, car, à, la différence de Gaza et de la Cisjordanie, la population n’y était pas très dense. Il insistait dans cet interview sur le fait que l’attaque de la Syrie en 1967 n’avait pas été déclenchée pour des raisons de sécurité : "... au quatrième jour de la guerre, les Syriens n’étaient plus une menace pour nous. " Et il ajoutait que la décision avait été influencée par une délégation des habitants des kibboutz du nord venus rendre visite au Premier ministre Eshkol, et qui " n’avaient même pas tenté de dissimuler l’envie qu’ils avaient de cette terre ".
La guerre de 1967 avait permis de gagner beaucoup de terres (et d’eau) . Israël avait acquis le contrôle du plateau du Golan, de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du Sinaï (qui devait être rendu à l’Egypte en 1982). Comme l’expliquait Dayan, le Golan peu peuplé était une proie facile pour l’annexion .
Sur ses 100 000 habitants, 90 % s’enfuirent ou furent chassés pendant la guerre, et les colonies établies là par Israël rencontrèrent peu d’opposition. Le 14 décembre 1982, la Knesset vota une loi mettant le Golan sous la législation et l’administration israéliennes, ce qui équivalait à une annexion.
Mais la Cisjordanie et la bande de Gaza posaient un tout autre problème. L’annexion pure et simple aurait transformé les Palestiniens qui y vivaient en citoyens israéliens, ce qui aurait déclenché ce que le discours politique du pays appelle " le problème démographique ", c’est-à-dire la peur de voir menacée la majorité juive.
En 1999, l’armée est revenue au pouvoir avec Barak puis Sharon - qui veillèrent ensemble, lors des élections de 2001, à ce qu’aucune candidature civile ne surgisse. La voie était libre pour rectifier ce qui constitue pour eux la fatale erreur d’Oslo. On l’a vu, il fallait d’abord convaincre la société israélienne gâtée que les Palestiniens ne voulaient pas la paix et menaçaient l ’existence même de l’Etat d ’Israël.