Deuxième journée des maladies rares au maroc

Moussayer

Dr Moussayer khadija : maladies auto-immunes
Quand la rupture de l’équilibre de l’organisme engage le pronostic vital dans les maladies rares

L’alliance des maladies rares au Maroc (AMRM), une association regroupant les patients atteints de maladies rares, organise sa deuxième journée nationale des maladies rares le Samedi 23 février 2019 à l’université Mohamed 6 des sciences de la santé de Casablanca sur le thème « les maladies rares à décompensation aigue ».
De nombeux malades au Maroc

Les maladies rares sont des maladies qui touchent moins d’une personne sur 2000, près de 8 000 maladies rares sont recensées, et environ 1,5 millions de marocains en sont concernés. Cette catégorie de maladies pose au Maroc d’innombrables problèmes notamment au niveau du diagnostic et de la prise en charge ; elles souffrent en outre d’un manque d’information, d’absence de centres de référence et de compétence ainsi que de dépistage néonatal systématique pour tous les nouveau-nés. Elles souffrent également d’absence de couverture médicale universelle et de non disponibilité de certains médicaments, ce qui complique davantage leur prise en charge.
Quand le malade peut mourir d'une crise aigue
Les maladies rares sont en général chroniques et évolutives, mais certaines d’entre elles peuvent provoquer la rupture de l'équilibre que l'organisme a trouvé pendant une certaine période pour faire face à cette pathologie ou à un trouble lié quelconque : c’est la décompensation survenant de façon inopinée et susceptible de donner un œdème cérébral, des convulsions, des vomissements inexpliqués… voire un coma. EIles posent alors un double défi si la pathologie sous jacente n’est pas diagnostiquée : cette fraction de maladies rares peut menacer le pronostic vital et mener la personne atteinte en réanimation ; préserver le pronostic vital repose alors sur un diagnostic urgent et précis et sur la mise en route d’un traitement adapté. Cette prise en charge nécessite l'intervention coordonnée d’une équipe multidisciplinaire composée au moins selon les cas, outre l’urgentiste, du médecin généraliste « de famille », d’un pédiatre, d’un interniste, d'un biologiste, d'un diététicien spécialisé…

Cette journée a notamment pour objectif de faire un éclairage sur :

- Les maladies du cycle de l’urée qui posent un réel problème de santé publique au Maroc malgré leur rareté du fait de leur méconnaissance, de l’indisponibilité de certains produits et d’un manque de spécialistes, métaboliciens en particulier des adultes. Le cycle de l’urée est une voie métabolique permettant la transformation de l’ammoniaque, molécule toxique pour le système nerveux et le foie, en urée, molécule non toxique, excrétée dans l’urine. La décompensation hyperammoniémique en cas de maladie du cycle de l’urée est une urgence vitale qui, en l’absence de prise en charge immédiate et spécifique, peut conduire à des séquelles neurologiques irréversibles, voire à un coma ou au décès.

- Les porphyries, un groupe de maladies dont certaines peuvent se compliquer de paralysies inopinées surtout après la prise de certains médicaments ;

- L’hyperplasie congénitale des surrénales, une maladie qui doit être dépistée à la naissance et qui peut se compliquer d’une déshydratation ;

- La maladie de Pompe, une affection musculaire enzymatique qui a bénéficié récemment d’un nouveau traitement ;

- Les actualités et les perspectives des thérapies géniques.

Des conférences débat seront par ailleurs organisées sur les situations d'urgence en général et le rôle respectif de la médecine générale, des différentes spécialités, des autres professions de santé et des associations de patients dans le combat contre les maladies rares.
La manifestation ( entrée libre) est ouverte aux professions médicales et paramédicales ainsi qu'aux patients, leurs familles et aux autres associations de malades
 
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