Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais.

Mims

Date limite de consommation : 26/01/2033
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Ce qui me frappe quand je regarde, ou plutôt quand j’écoute la vidéo montrant l’expulsion d’Alain Finkielkraut place de la République à Paris, c’est qu’en fin de compte, les deux camps s’opposent sur le même mode contradictoire. Les citoyens de Nuit debout, quand ils vocifèrent des injures, «saloperie», «dégage», «ordure», «facho», etc. sont en évidente contradiction avec l’élan démocratique censé porter cette agora ouverte à tous, et leurs cris hargneux lui font violence et le dénaturent.

Mais que penser du philosophe, fraîchement émoulu de l’Académie française, formé à l’exercice de la raison et déplorant à tout-va la perte de la nuance, de la parole et de l’intelligence, que penser lorsqu’on le voit, le visage déformé par la haine, hurler «pauvre *****» à une femme inconnue et répéter «des coups de latte» avec un mépris hystérique ? N’est-il pas, à l’égal des autres, celui qui fait le contraire de ce qu’il prétend défendre ? On s’attend toujours à ce que les gens incarnent littéralement les valeurs qu’ils soutiennent, et sans doute plus encore de la part d’intellectuels supposés calquer leur existence sur leur discours. Or, c’est l’inverse qui se produit, on dirait que, philosophe ou non, vient toujours un moment où l’on est exactement ce qu’on dénonce.
François Noudelmann, dans un livre passionnant intitulé le Génie du mensonge (1), analyse cette distorsion entre théorie et pratique. L’exemple le plus fameux est celui de Jean-Jacques Rousseau qui, coupable d’abandon envers ses enfants, écrivit l’Emile, un traité d’éducation ultra-pédagogique. Ou de Simone de Beauvoir qui, au moment même où elle rédigeait ce grand manifeste du féminisme qu’est le Deuxième Sexe, se complaisait dans une relation soumise, quasi servile, avec son amant Nelson Algren.
De l’extérieur, c’est un peu difficile à comprendre, tant on voudrait que les idées et les actes se répondent (entre parenthèses, mutatis mutandis, si les féministes américaines ne votent pas pour Hillary Clinton, c’est parce qu’elles voient dans son «pardon» à un mari adultère et parjure la preuve évidente de son inauthenticité idéologique. Qu’en aurait dit Simone ?).
 

Mims

Date limite de consommation : 26/01/2033
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François Noudelmann montre que chez les grands penseurs, cette distorsion entre discours et vécu produit un «mensonge spéculatif» fécond, voire génial. Mais dans la vie courante, à une autre échelle, nous avons sans cesse des exemples publics ou privés d’une pareille dialectique. Comme Foucault consacra son dernier séminaire au «courage de la vérité» tout en maintenant obstinément le secret sur son sida, on se souvient de François Mitterrand, pour des raisons certes plus pragmatiques, taisant jusqu’au bout sa maladie juste après avoir prôné une transparence absolue.Tel écrivain dénonce la société du spectacle tout en cherchant sans cesse la caméra, tel député siège à la commission des finances mais ne paie ni ses impôts ni ses factures, tel ministre vitupère la puissance voyoute des banques tout en planquant son argent dans un paradis offshore. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais.

Dans certains cas, c’est du cynisme ou de l’hypocrisie, dans d’autres un clivage confinant au dérèglement mental. Mais assez souvent aussi, n’est-ce pas seulement que nous avons tous une bonne dose d’incohérence naturelle, que nous évoluons dans un permanent «mentir-vrai», louvoyant entre des versions contradictoires de nous-mêmes ? Personnellement, j’ai toujours en tête cet homme qui défilait près de moi le 11 janvier 2015 en brandissant une pancarte «Vive la liberté d’expression» et que j’entendis soudain, parce qu’un quidam dénonçait à grands cris la présence de chefs d’Etat en tête du cortège, hurler «Ta gueule !» à s’en décrocher les poumons. Ça aurait fait un beau dessin pour Charlie.Alors bon, comme le dit Alain Finkielkraut avec une détresse presque candide et apparemment sincère, «je suis quand même un être humain, non ?». Si. Et nous aussi. Nous sommes divisés, nos vies sont «constituées de contretemps».

L’important, c’est de le savoir et de l’admettre, rappelle François Noudelmann. Il nous arrive de disjoncter vaguement, on peut se tromper, être dupe de soi-même. Se penser unique détenteur d’une vérité idéale applicable à la lettre est autrement plus inquiétant. La «pureté idéologique» dont parle non sans humour le cinéaste Romain Goupil, ancien de Mai 68, fait un peu froid dans le dos. La place de la République, avec ses temps faibles, ses coups de mou et ses contradictions, ne dit pas autre chose. C’est difficile de rester debout toute la nuit.

Libé. Camille Laurens
 

UNIVERSAL

---lcdcjve---
VIB
François Noudelmann montre que chez les grands penseurs, cette distorsion entre discours et vécu produit un «mensonge spéculatif» fécond, voire génial. Mais dans la vie courante, à une autre échelle, nous avons sans cesse des exemples publics ou privés d’une pareille dialectique. Comme Foucault consacra son dernier séminaire au «courage de la vérité» tout en maintenant obstinément le secret sur son sida, on se souvient de François Mitterrand, pour des raisons certes plus pragmatiques, taisant jusqu’au bout sa maladie juste après avoir prôné une transparence absolue.Tel écrivain dénonce la société du spectacle tout en cherchant sans cesse la caméra, tel député siège à la commission des finances mais ne paie ni ses impôts ni ses factures, tel ministre vitupère la puissance voyoute des banques tout en planquant son argent dans un paradis offshore. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais.

Dans certains cas, c’est du cynisme ou de l’hypocrisie, dans d’autres un clivage confinant au dérèglement mental. Mais assez souvent aussi, n’est-ce pas seulement que nous avons tous une bonne dose d’incohérence naturelle, que nous évoluons dans un permanent «mentir-vrai», louvoyant entre des versions contradictoires de nous-mêmes ? Personnellement, j’ai toujours en tête cet homme qui défilait près de moi le 11 janvier 2015 en brandissant une pancarte «Vive la liberté d’expression» et que j’entendis soudain, parce qu’un quidam dénonçait à grands cris la présence de chefs d’Etat en tête du cortège, hurler «Ta gueule !» à s’en décrocher les poumons. Ça aurait fait un beau dessin pour Charlie.Alors bon, comme le dit Alain Finkielkraut avec une détresse presque candide et apparemment sincère, «je suis quand même un être humain, non ?». Si. Et nous aussi. Nous sommes divisés, nos vies sont «constituées de contretemps».

L’important, c’est de le savoir et de l’admettre, rappelle François Noudelmann. Il nous arrive de disjoncter vaguement, on peut se tromper, être dupe de soi-même. Se penser unique détenteur d’une vérité idéale applicable à la lettre est autrement plus inquiétant. La «pureté idéologique» dont parle non sans humour le cinéaste Romain Goupil, ancien de Mai 68, fait un peu froid dans le dos. La place de la République, avec ses temps faibles, ses coups de mou et ses contradictions, ne dit pas autre chose. C’est difficile de rester debout toute la nuit.

Libé. Camille Laurens
Salam Mims,
à partir de 9sec
:D
 

Ahava

Bénis soient ceux qui doutent !
VIB
Merci beaucoup @Mims ....excellent papier !

Mais nul besoin d'être un grand écrivain, philosophe ou politique pour être plein de contradictions....nous en sommes tous ici la preuve vivante.
 

Mims

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Ta réflexion est creuse ... tu fais des liens trop simplistes entre différents éléments, c'est trop superficiel.


Tu n'as pas lu le texte jusqu'au bout, non ? Si le texte te paraît superficiel, c'est qu'il n'est qu'un resumé d'un ouvrage de 300 pages , donc si tu veux la réflexion plus poussée , il va falloir le lire :) mais il évoque quand même sur quelques points factuels, cette tendance qu'on a d'idéaliser des personnes pétries de contradictions en voulant que leurs théories se rejoignent dans leurs comportements . Je ne vois pas comment par les faits énoncés, tu pourrais contredire une évidence :prudent:
 

vanichoco

Caramels, Bonbons et Chocolats ...
Tu n'as pas lu le texte jusqu'au bout, non ? Si le texte te paraît superficiel, c'est qu'il n'est qu'un resumé d'un ouvrage de 300 pages , donc si tu veux la réflexion plus poussée , il va falloir le lire :) mais il évoque quand même sur quelques points factuels, cette tendance qu'on a d'idéaliser des personnes pétries de contradictions en voulant que leurs théories se rejoignent dans leurs comportements . Je ne vois pas comment par les faits énoncés, tu pourrais contredire une évidence :prudent:

Il y a deux sujets, d'une part l'incohérence entre les propos tenus et le comportement de ceux qui les tiennent, et, d'autre part l'idéalisation des personnes qui peuvent tenir des propos vertueux et qui n'en sont pas à la hauteur.

Dans la première partie, ce qui est important ce sont les paroles, pas les personnes qui les disent.
Une vérité dite par une personne dont le comportement n'est pas en cohérence avec cette vérité n'enlève rien à la valeur de cette vérité.
Il n'est pas question de mensonge.

Dans la seconde partie, l'association propos-personne est un raccourcit facile et lorsqu'il n'y a pas cohérence il constitue une excuse, pour les réfractaires, pour ne pas suivre le propos qui peut être considéré comme dérangeant, ou, pour discréditer la personne qui tient ce propos.

Les exemples sont, de prima bord, très mauvais, j'espère qu'effectivement il les défend avec de sacrés arguments.
Son livre s'apparente plus à un règlement de compte avec des personnalités qui ont marqués l'histoire par certaines de leur prise de position et à un procès d'intention sur leur potentielle sincérité alors que ce n'est pas ce qui est important.
 

Mims

Date limite de consommation : 26/01/2033
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Il y a deux sujets, d'une part l'incohérence entre les propos tenus et le comportement de ceux qui les tiennent, et, d'autre part l'idéalisation des personnes qui peuvent tenir des propos vertueux et qui n'en sont pas à la hauteur.

Dans la première partie, ce qui est important ce sont les paroles, pas les personnes qui les disent.
Une vérité dite par une personne dont le comportement n'est pas en cohérence avec cette vérité n'enlève rien à la valeur de cette vérité.
Il n'est pas question de mensonge.

Dans la seconde partie, l'association propos-personne est un raccourcit facile et lorsqu'il n'y a pas cohérence il constitue une excuse, pour les réfractaires, pour ne pas suivre le propos qui peut être considéré comme dérangeant, ou, pour discréditer la personne qui tient ce propos.

Les exemples sont, de prima bord, très mauvais, j'espère qu'effectivement il les défend avec de sacrés arguments.
Son livre s'apparente plus à un règlement de compte avec des personnalités qui ont marqués l'histoire par certaines de leur prise de position et à un procès d'intention sur leur potentielle sincérité alors que ce n'est pas ce qui est important.


Tu es exactement dans la position que critique Noudelmann, tu as tellement idéalisé certaines figures historiques et leurs combats légitimes que tu n'acceptes pas les contradictions que l'on peut pointer dans leurs vécus , et tu le fais en voulant absolument dissocier l'individu de ses idées.

Sauf que Noudelmann va aussi dans ton sens et c'est là où est pour lui le génie du mensonge: Parce que l'être humain dans son ensemble est nourri de contradictions, le mensonge n'est pas dans les combats toujours justes que ces hommes et femmes ont pu défendre, on est dans l'approbation quasi-unanime , et ce sont ce que tu appelles les vérités , par contre le mensonge se trouve dans la corrélation entre leur vécus et l'image vertueuse qu'il renvoie à leurs auditoires. C'est ce qu'il appelle un mensonge spéculatif. Il ne discréditent pas les idées, ils discréditent la perception qu'on se fait des individus qui les tiennent .

Les exemples ne sont pas mauvais, et sans partir loin dans l'histoire, rien que l'exemple récent de Cahuzac qui était censé combattre l'exil fiscal et qui était le premier à posséder des comptes offshores est probant . L'incohérence n'est pas dans les propos de Noudelmann mais l 'incohérence est quand on ne joint pas les paroles aux actes .
 
Dernière édition:

vanichoco

Caramels, Bonbons et Chocolats ...
Tu es exactement dans la position que critique Noudelmann, tu as tellement idéalisé certaines figures historiques ...

Sauf que Noudelmann va aussi dans ton sens et c'est là où est pour lui le génie du mensonge...

Les exemples ne sont pas mauvais, et sans partir loin dans l'histoire, rien que l'exemple récent de Cahuzac qui était censé combattre l'exil fiscal et qui était le premier à posséder des comptes offshores est probant . L'incohérence n'est pas dans les propos de Noudelmann mais l 'incohérence est quand on ne joint pas les paroles aux actes .

Manifestement tu n as pas compris mon propos, je n ai d admiration pour personne et je m en fiche qu une personnalité soit critiquée.
Si demain un pédophile fait une découverte scientifique, le fait qu il soit pédophile ne remet pas en cause sa découverte.

Le procédé du philosophe est minable car ce n est qu un prétexte pour égratigner des personnalités en allant racler les fonds de tiroirs.
Il n apporte rien du tout, il fait des amalgames grossiers et son étude manque de rigueur.

Ces exemples sont plus que mauvais, ils sont idiots.
En quoi le fait d être amoureuse, serait incohérent au fait de lutter pour les droits de la femme ?
En quoi avoir eu des problèmes à éduquer des enfants ou avoir abandonné un de ses enfants empêcherait de donner son avis sur l éducation?
Où est le mensonge dans ces deux cas ? Nul part.
En plus, je ne vois pas en quoi JJ Rousseau et S.De Beauvoir cultiver une image "virtueuse", ils sont tous deux très controversés mais leurs talents d écrivain est reconnu.
Ce philosophe se perd dans des considérations qui ne sont pas forcément partagées, subjectives et base son étude dessus ... n importe quoi.

Pour Cahuzac ou Thevenou, ils ont eu à défendre une "cause" qui leur a été attribuée, ils ne suscite pas d admiration pour cela, contrairement aux autres personnalités évoquées, par contre, ils ont mentit sur leur statut fiscal et se sont fait attraper, point.
L incohérence entre les propos et les actes est naturelle dans ce cas, car la politique est devenu un métier et le mensonge doit être une seconde nature car ils sont amenés à prendre des postures politiciennes.
Ce qui a le plus surpris c est qu en principe il n aurait pas dû accéder au pouvoir à cause de l enquête devant en principe être préalablement réalisée. Les citoyens se doutent bien que les politiques sont les premiers magouilleurs et ne voyaient pas en eux des petits saints.

Tout cela pour dire que les incohérences qu ils pensent identifier n en sont pas, car il faut regarder les choses dans leur globalité, ce qu il ne fait pas, et, que la vision "virtueuse" qu ils pensent que certaines personnalités seraient censées avoir, est une vision bien subjective qui n appartient qu à lui.
 

ahmed II

Sweet & Sour
De l’extérieur, c’est un peu difficile à comprendre, tant on voudrait que les idées et les actes se répondent (entre parenthèses, mutatis mutandis, si les féministes américaines ne votent pas pour Hillary Clinton, c’est parce qu’elles voient dans son «pardon» à un mari adultère et parjure la preuve évidente de son inauthenticité idéologique. Qu’en aurait dit Simone ?).

Simone ? Tu connais Simone pour te poser la question ? Tu la prends pour une référence morale ? Elle et son chum étaient une farce pour l'humanité, la dégénérescence personnifiée.

Pour ce qui est de "l'extérieur", c'est pire de l'intérieur; ils se bouffent le nez entre philosophes.
 

ahmed II

Sweet & Sour
Manifestement tu n as pas compris mon propos, je n ai d admiration pour personne et je m en fiche qu une personnalité soit critiquée.
Si demain un pédophile fait une découverte scientifique, le fait qu il soit pédophile ne remet pas en cause sa découverte.

Délicat, mais ici, au Québec, on a mis en question une grande institution du cinéma, le Jutra, lorsqu'on a appris que Claude Jutra était pédophile. On a même supprimé tous les lieux qui portaient son nom, comme les rues ou les monuments.

Toi, tu n'aurais pas mis en cause son travail de cinéaste ? Je veux dire que tu pourrais regarder un film de lui sans gêne parce qu'il était un grand cinéaste ? Délicat...
 

vanichoco

Caramels, Bonbons et Chocolats ...
Délicat, mais ici, au Québec, on a mis en question une grande institution du cinéma, le Jutra, lorsqu'on a appris que Claude Jutra était pédophile. On a même supprimé tous les lieux qui portaient son nom, comme les rues ou les monuments.

Toi, tu n'aurais pas mis en cause son travail de cinéaste ? Je veux dire que tu pourrais regarder un film de lui sans gêne parce qu'il était un grand cinéaste ? Délicat...

Il faut savoir faire preuve de distanciation d'autant plus qu'un film ça ne se fait pas tout seul mais avec toute une équipe.
Il faut savoir que Mein Kampf est en vente libre, ce n'est pas pour autant que les gouvernements qui permettent sa vente sont pro-nazis.
Après, il est normal que le fait de lui donner une rue à son nom soit remis en cause car c'est la personne en tant qu'homme à qui il est rendu hommage dans ce cas précis.
 

ahmed II

Sweet & Sour
Il faut savoir que Mein Kampf est en vente libre, ce n'est pas pour autant que les gouvernements qui permettent sa vente sont pro-nazis.
Après, il est normal que le fait de lui donner une rue à son nom soit remis en cause car c'est la personne en tant qu'homme à qui il est rendu hommage dans ce cas précis.

Exact, mais justement, l'exemple n'est pas approprié. On parle ici de personnalité que l'on prend pour exemple, Finkielkraut, Romain Goupil, S. de Beauvoir...
Il y a toujours quelqu'un derrière une oeuvre. Elles n'existent pas par elles-mêmes. Derrière la science il y a des hommes, derrière la religion il y a des hommes, il ne faut jamais perdre de vue cette réalité. On ne comprend pas une oeuvre si on ne la replace pas dans son contexte et qu'on la sépare de ses origines, sauf rares exceptions.
 

ahmed II

Sweet & Sour
François Noudelmann montre que chez les grands penseurs, cette distorsion entre discours et vécu produit un «mensonge spéculatif» fécond, voire génial.

C'est bien timide malgré tout. Jean-François Revel écrivait dans La connaissance inutile : « La première de toutes les forces qui mènent ce monde est le mensonge. » Ce que j'endosse complètement. Le mensonge est partout présent, à couper au couteau.
 

ahmed II

Sweet & Sour
Ces exemples sont plus que mauvais, ils sont idiots.---
En quoi avoir eu des problèmes à éduquer des enfants ou avoir abandonné un de ses enfants empêcherait de donner son avis sur l éducation?
Où est le mensonge dans ces deux cas ? Nul part.
En plus, je ne vois pas en quoi JJ Rousseau et S.De Beauvoir cultiver une image "virtueuse", ils sont tous deux très controversés mais leurs talents d écrivain est reconnu.

Rousseau, si mes souvenirs sont bons, n'a pas abandonné un enfant, mais tous ses enfants.
Qu'est-ce qui "empêcherait" demandes-tu ? C'est l'intégrité. On n'écrit pas par exemple un traité sur le mal que provoquent les drogues pour encourager les autres à ne pas en prendre si l'écrivain en consomme avec plaisir et addiction... C'est une question de morale, d'exemple, surtout s'il représente une personnalité qui a quelque influence sur les autres. Et il en a eu beaucoup !

Il vaut mieux ne pas avoir de talent et être honnête que d'en avoir et être hypocrite ou bête. Rimbaud, par exemple, avait beaucoup de talent, mais à quoi cela lui a servi ? À rien. Tout ce qui l'intéressait c'était le fric. Camus avait beaucoup de talent mais il n'a pas compris que le tabac qu'il fumait comme un pompier était un tueur. Et c'est l'image qui reste de lui tant il avait toujours sa cigarette sur les lèvres. Aujourd'hui, on se rend compte à quel point le tabac est une plaie pour nos sociétés. A quoi cela sert-il d'être un philosophe si on ne s'aperçoit pas de choses aussi banales et que l'on écrit des thèses sur la terreur qui afflige les hommes ?

Une oeuvre, pour être complète, ne peut pas être séparée de son auteur. Elle est son prolongement.

Bien à toi
 

vanichoco

Caramels, Bonbons et Chocolats ...
Exact, mais justement, l'exemple n'est pas approprié. On parle ici de personnalité que l'on prend pour exemple, Finkielkraut, Romain Goupil, S. de Beauvoir...
Il y a toujours quelqu'un derrière une oeuvre. Elles n'existent pas par elles-mêmes. Derrière la science il y a des hommes, derrière la religion il y a des hommes, il ne faut jamais perdre de vue cette réalité. On ne comprend pas une oeuvre si on ne la replace pas dans son contexte et qu'on la sépare de ses origines, sauf rares exceptions.

Une chose pertinente dite par un idiot reste pertinente. Il faut faire la différence entre les idées et ceux qui les portent et il ne faut pas oublier que le chemin se fait d'abord de l'oeuvre vers l'auteur, d'abord une oeuvre, quelqu'elle soit est jugée remarquable et ensuite on s'intéresse à l'auteur. Si l'auteur s'avère être une personne remarquable pour différentes raisons alors l'hommage est poussé jusqu'à reconnaître la personne et l'oeuvre dans sa globalité sinon ça en reste à sa production intellectuelle.

Les personnes ne sont pas des saints donc penser que l'on peut utiliser les travaux d'une personne uniquement si elle répond favorablement à une enquête de moralité est hors de propos car personne ne peut y répondre favorablement à 100%.
A cela s'ajoute que c'est une façon d'encourager la médiocrité, les bonnes idées, d'où qu'elles viennent sont bonnes à prendre.

La distanciation et la mesure sont importantes pour ne pas se laisser déborder par des considérations qui n'ont pas lieu d'être.
 

vanichoco

Caramels, Bonbons et Chocolats ...
Rousseau, si mes souvenirs sont bons, n'a pas abandonné un enfant, mais tous ses enfants.
Qu'est-ce qui "empêcherait" demandes-tu ? C'est l'intégrité. On n'écrit pas par exemple un traité sur le mal que provoquent les drogues pour encourager les autres à ne pas en prendre si l'écrivain en consomme avec plaisir et addiction... C'est une question de morale, d'exemple, surtout s'il représente une personnalité qui a quelque influence sur les autres. Et il en a eu beaucoup !

Il vaut mieux ne pas avoir de talent et être honnête que d'en avoir et être hypocrite ou bête. Rimbaud, par exemple, avait beaucoup de talent, mais à quoi cela lui a servi ? À rien. Tout ce qui l'intéressait c'était le fric. Camus avait beaucoup de talent mais il n'a pas compris que le tabac qu'il fumait comme un pompier était un tueur. Et c'est l'image qui reste de lui tant il avait toujours sa cigarette sur les lèvres. Aujourd'hui, on se rend compte à quel point le tabac est une plaie pour nos sociétés. A quoi cela sert-il d'être un philosophe si on ne s'aperçoit pas de choses aussi banales et que l'on écrit des thèses sur la terreur qui afflige les hommes ?

Une oeuvre, pour être complète, ne peut pas être séparée de son auteur. Elle est son prolongement.

Bien à toi

Les auteurs font une production à partir de sujet qui les intéressent. Les personnes confrontées à l'échec sont tout aussi capable de s'exprimer sur un sujet que les personnes qui ont réussit.
Personne ne sait comment les événements sont vécus par les auteurs et la réalité des choses, seules restent les productions intellectuelle lorsqu'elles sont jugées remarquables pour des raisons objectives liées à la qualité de l'écriture et non liées à la qualité humaine de l'auteur.
Les artistes sont souvent des personnes tourmentées ayant subis beaucoup d'épreuves, ayant souvent fait des erreurs dans leur vie personnelle qui peuvent donner un éclairage sur l'oeuvre mais qui ne remettent pas en question le fond de celle-ci.
La vie des auteurs intéressent les lecteurs car ils ont un besoin de projection mais cela n'enlève pas à la qualité de l'oeuvre lorsque l auteur est controversé, Rousseau, Céline et autre en sont de beaux exemples.

Il faut savoir prendre le bon où on le trouve et laisser le mauvais.
 

ahmed II

Sweet & Sour
Une chose pertinente dite par un idiot reste pertinente.

Bien sûr, comme un homme laid peut être intelligent, bon et capable de fonder une famille digne de ce nom. Mais il vaut mieux un homme beau, intelligent et bon, la famille n'appréciera que mieux.

Picasso était un être exécrable mais un génie de la peinture. Il est partout dans les musées. Aujourd'hui, un type pareil serait jeté en prison, peu importe s'il est génial.

Les personnes ne sont pas des saints

Mais cela ne signifie nullement qu'il n'existe pas de saints.
Les bonnes idées ne viennent pas de gens malsains, généralement. Je n'ai pas de conseils à te donner mais avant de prendre ce que tu crois être une bonne idée, regarde plus attentivement celui qui tente de te la refiler...
Il faut vraiment être désespéré pour voter continuellement pour des gens qui vous font de belles promesses et qui vous proposent de belles idées alors que ce sont des hypocrites et des truands en cravate, si tu vois ce que je veux dire...
 

ahmed II

Sweet & Sour
Personne ne sait comment les événements sont vécus par les auteurs et la réalité des choses, seules restent les productions intellectuelle lorsqu'elles sont jugées remarquables pour des raisons objectives liées à la qualité de l'écriture et non liées à la qualité humaine de l'auteur.

Il vaut mieux le savoir. En France, que j,ai connu durant ma jeunesse, tout le monde parlait du merveilleux programme de Lénine, Staline et Mao. Ils disaient que ce qui importait c'était leurs idées révolutionnaires et non leurs actions qu'ils ne voulaient pas connaître de toute façon. Ils font de même avec le marquis de Sade, seule compte son oeuvre, qu'il fût sadique et pervers ne compte pas; son oeuvre est plus grande que lui.

Tu as écrit : Céline et autre en sont de beaux exemples.

Mouais !
 

vanichoco

Caramels, Bonbons et Chocolats ...
Il vaut mieux le savoir. En France, que j,ai connu durant ma jeunesse, tout le monde parlait du merveilleux programme de Lénine, Staline et Mao. Ils disaient que ce qui importait c'était leurs idées révolutionnaires et non leurs actions qu'ils ne voulaient pas connaître de toute façon. Ils font de même avec le marquis de Sade, seule compte son oeuvre, qu'il fût sadique et pervers ne compte pas; son oeuvre est plus grande que lui.

Tu as écrit : Céline et autre en sont de beaux exemples.

Mouais !

Je ne sais pas si c était de "merveilleux programmes" (cliché politique sur la France mais passons) mais en tout cas ils ont marqué une époque et c est en ça qu il est important d en avoir a minima entendu parler.
Il faut savoir voir loin et garder en tête que lire un livre n implique pas de coucher avec l'auteur.
 

vanichoco

Caramels, Bonbons et Chocolats ...
Bien sûr, comme un homme laid peut être intelligent, bon et capable de fonder une famille digne de ce nom. Mais il vaut mieux un homme beau, intelligent et bon, la famille n'appréciera que mieux.

Picasso était un être exécrable mais un génie de la peinture. Il est partout dans les musées. Aujourd'hui, un type pareil serait jeté en prison, peu importe s'il est génial.



Mais cela ne signifie nullement qu'il n'existe pas de saints.
Les bonnes idées ne viennent pas de gens malsains, généralement. Je n'ai pas de conseils à te donner mais avant de prendre ce que tu crois être une bonne idée, regarde plus attentivement celui qui tente de te la refiler...
Il faut vraiment être désespéré pour voter continuellement pour des gens qui vous font de belles promesses et qui vous proposent de belles idées alors que ce sont des hypocrites et des truands en cravate, si tu vois ce que je veux dire...

Pour la remarque politique elle est valable pour tous les pays, même le tient ;).
Concernant les bonnes idées, je te recommande de suivre ton conseil car avec cette étroitesse d esprit l humanité n aurait pas survécu au meurtre d'Abel... :)
 

ahmed II

Sweet & Sour
Cliché ?! Tu veux dire que je ne sais pas de quoi je parle :-(
Tiens, de la bouche du cheval : « il faut savoir ce qui doit être pour bien juger de ce qui est ». Rousseau, dans l'Émile
 

ahmed II

Sweet & Sour
Pour la remarque politique elle est valable pour tous les pays, même le tient ;).
Concernant les bonnes idées, je te recommande de suivre ton conseil car avec cette étroitesse d esprit l humanité n aurait pas survécu au meurtre d'Abel... :)

Cela n'a pas pris longtemps pour tomber dans l'ad hominem
 
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