Jardiniers de tous les pays, unissons-nous ! Plantez ! Replantez ! Conservez ! Multipliez ! Diffusez !
( article datant du 27/06/2011 mais plus que jamais d'actualité !!! )
Faisons le point sur l’état des semences et de la guerre invisible qui se joue autour de ces petites graines qui sont la source de notre alimentation.
La Commission Européenne va criminaliser presque toutes les semences et plantes non enregistrées auprès des gouvernements
Les bombes à graines
Depuis que les ingénieurs agronomes ont démarré la Révolution verte au Mexique dans les années 1940 avec le soutien de la fondation Rockfeller, la faim dans le monde ne devrait être qu’un vieux souvenir. Hélas ! Malgré les tonnes d’engrais, pesticides et fertilisants, malgré la culture hors-sol et les méga-machines qui font l’agriculture intensive, on n’en sort pas. Le nombre d’affamés ne cesse d’augmenter (1), les prix des denrées de base (riz, blé...) s’envolent et la pénurie menace régulièrement (2) alors que tous les pays sont liés les uns aux autres par le jeu des importations/exportations sans qu’aucun ne soit plus capable d’assurer une réelle auto-suffisance alimentaire aux populations.
Pour résoudre le problème, les OGM sont présentés comme la solution miracle. Ce serait la graine elle-même, génétiquement modifiée, qui permettrait enfin la récolte parfaite. Plus de parasite, plus de famine, résistance à la sécheresse... le rêve. Vraiment ?
Autrefois, chaque région du monde disposait de ses semences spécifiques, soigneusement sélectionnées par le savoir-faire des agriculteurs pour leur résistance aux diverses contraintes du lieu (sol, climat...). La conservation était généralement réservée aux femmes puis, progressivement, de petits semenciers s’occupèrent plus particulièrement de produire et conserver les graines de vie. Mais en accompagnement de la Révolution verte, des méga-organisations comme l’OMC ont pensé pouvoir gérer mondialement ce qui se décidait jadis localement. Des lois et des traités régulent ainsi l’agriculture, des bataillons d’ingénieurs cherchent à améliorer les rendements et des catalogues officiels établis par les ministères listent les variétés de semences autorisées (et payantes). Parallèlement, partout dans le monde de gros semenciers (Monsanto, Syngenta, Limagrain) rachètent les petits. Et les éléments du cercle infernal sont en place.
Jugez plutôt : faire ses semences soi-même en quantité prend du temps. Les paysans sont donc "obligés" d’acheter leurs semences. Avant les OGM, toutes les semences officielles étaient hybrides (issues de croisement) et pouvaient se reproduire d’une année sur l’autre. Les OGM ne le permettent plus car ces graines donnent un an puis deviennent stériles... obligeant ainsi à en racheter l’année suivante, ce que la grande majorité des petits agriculteurs ne peut se permettre. Mais comment faire autrement puisque les petits semenciers locaux ont disparu et que la biodiversité naturelle s’épuise (notamment en raison des pollutions générées par l’agriculture intensive) ?
Quoi de plus banal et passe-partout qu’une minuscule petite graine ? Pépites de vie, elles sont en réalité à la fois le patrimoine et l’avenir de l’humanité. Et l’enjeu de toutes ces discussions officielles est là, dans les semences du futur et la façon dont les états gèrent l’essence même de la vie. De nos vies. Car on l’aura compris, ceux qui contrôlent la production des semences et empêchent leur libre circulation tiennent l’humanité par le ventre........
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