Double attentat à Ankara

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Attentats en Turquie : le gouvernement met en cause l'extrême gauche


Une bombe de faible puissance a explosé, mercredi 20 mars, près de bureaux de l'administration du quartier de Maltepe, sur la rive asiatique d'Istanbul, endommageant des vitres, mais sans faire de victime, rapportent les médias turcs. Mardi, à Ankara, le siège du ministère de la justice et des bureaux du parti au pouvoir, l'AKP, avaient été la cible de bombes artisanales et d'un tir de roquette. Ces attaques n'ont pas été revendiquées pour le moment. Une équipe de la police a par ailleurs désamorcé des explosifs devant un centre culturel, toujours dans la partie asiatique d'Istanbul.

Le vice-premier ministre, Bülent Arinç, a désigné mercredi le DHKP-C, un groupe armé d'extrême gauche déjà responsable d'un attentat récent contre l'ambassade des Etats-Unis comme l'auteur probable de la double attaque à la bombe de mardi soir. "Le choix des cibles (...) peut faire penser à une action du DHKP-C" [Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple], a déclaré M. Arinç à la presse. "Il n'y a pas encore de certitude, mais des indices, des traces ont été trouvés, hier soir, qui incitent à penser que cette organisation terroriste a pu commettre ces actions", a-t-il ajouté.

M. Arinç a souligné que le DHKP-C avait subi de lourds revers ces dernières semaines avec l'arrestation de centaines de militants supposés. "Ils ont pu vouloir lancer le message : 'Nous sommes toujours debout'", a-t-il estimé. Le DHKP-C a revendiqué le 1er février un attentat-suicide à la bombe contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara, qui a tué un agent de sécurité turc. Le DHKP-C, classé parmi les organisations terroristes par la Turquie et bon nombre d'autres pays, est à l'origine de nombreuses actions violentes, dont le meurtre d'un ministre, sur le territoire turc depuis la fin des années 1970.

LA PISTE KURDE N'EST PAS ÉCARTÉE

"Est-ce qu'il peut s'agir d'une provocation liée au processus de paix ? C'est possible aussi", a cependant précisé le vice-premier ministre, faisant référence à des discussions de paix en cours entre Ankara et le chef emprisonné des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan. Un pas important dans ce processus doit être franchi jeudi à l'occasion des célébrations du nouvel an kurde, avec l'annonce attendue, par Abdullah Öcalan, d'un cessez-le-feu du PKK. L'assassinat de trois militantes kurdes à Paris, en janvier, avait déjà été considéré comme une tentative de torpillage de ces discussions.

Le combat des Kurdes a fait environ 40 000 morts depuis le début de l'insurrection, en 1984.

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