Difkoum
Anti sioniste et khawa khawa.
(un article de mon ami Abderrazzak Boussaid)
( Photo d'illustration : Lycée Lalla Aïcha Rabat.1965-1966)
« CETTE DOUCE NOSTALGIE QUI NOUS ATTRISTE ! »
L’émancipation des femmes arabes a été une réalité pendant un demi-siècle, des années vingt à la fin des années soixante-dix, parce que la religion, discréditée momentanément par le panarabisme et les mouvements révolutionnaires, jouait un rôle marginal dans presque tous les pays arabes. Le retour à l’islamisme et à sa volonté de régir les mœurs, a eu pour conséquence d’éliminer les femmes de l’espace public, avec la bénédiction de certains régimes politiques corrompus, et le silence assourdissant d’une élite intellectuelle démissionnaire. Ainsi, leur sort fut scellé pour une durée indéterminée, dans le long tunnel obscure de l’asservissement !...
DES FEMMES ÉMANCIPÉES !
À qui voyageait dans les pays arabes du début des années 1950 jusqu’à la fin des années 1970, le dialogue des cultures avait une réalité : des hommes et des femmes issus de ces civilisations tentaient de se comprendre. Alexandrie par exemple, appartenait au même monde que Naples. Dans les rues du Caire, d’Alger, de Rabat, de Casablanca, de Beyrouth, ou de Bagdad on aurait pu se croire à Athènes, s’il n’y avait pas la musique plaintive, d’Oum Kaltoum, diffusée à tue-tête dans les cafés. Les femmes sortaient de chez elles sans être surveillées par les mâles, vêtues comme des Françaises, ou des Italiennes !...
Ce qui faisait le charme de ces pays, c’était "la joie de vivre". La démarche légère, la vivacité des conversations, le futur souriant, une insouciance gaie, tout indiquait que la civilité restaurée bénéficiait aux femmes et que la douceur des mœurs changeait leur vie. Les apparences étaient trompeuses, mais au moins, les cœurs frissonnaient d’espoir… Mais au loin, des "pulsions de haine", commençaient déjà à saper ce bonheur éphémère dont on ignorait alors à quel point il était fragile !
Pendant environ cinquante ans, de 1920 à la fin des années 1970, les femmes vivant dans les pays arabophones et dans des pays non arabophones, la Turquie, l’Iran, l’Afghanistan, se sont émancipées ou ont été émancipées. Elles ont été libérées de leur statut de "servantes esclaves" par des hommes éclairés, penseurs ou hommes politiques libéraux.
En 1920, pour la première fois, les femmes ont investi l’espace public : la rue d’abord, puis l’université, les plages, la rédaction des journaux, les administrations, écoles, hôpitaux. Elles ont pu se forger un destin. Ce fut, au sens vrai de ce terme, une révolution, qui s’est accomplie par la seule vertu de l’exemple et la force de la conviction.
Les penseurs arabes ont compris que des femmes analphabètes ne pouvaient ni initier ni a former les enfants dont elles avaient la charge, à la connaissance. Pour Taha Hussein, le « réveil de la conscience arabe » sera définitivement accompli quand les Arabes connaîtront la liberté de pensée, et quand la condition des femmes sera changée !...
L’étau, un moment ouvert, s’est brutalement refermé. Il faut être aveugle pour ne pas voir que l’islamisme a repris le contrôle de tous les pays du sud de la Méditerranée. L’étau s’est refermé sur les sociétés, les enfants, les mœurs…et les femmes !
Pire que tout, avec le Wahhabisme de l’Arabie saoudite, les femmes sont maintenant voilées partiellement ou intégralement, reléguées à la cuisine et aux taches ménagères, exclues de l’espace public, elles sont devenues des « mineures éternelles » placées sous la tutelle des mâles. Le rôle qui leur est assigné est d’être des mères ou, comme le disent leurs fanatiques, de simples « matrices ». Le terme de l’enfermement « du berceau au tombeau », trouve tout son sens, dans cette secte dangereuse, en dehors du temps !...
L’émancipation des femmes a beau avoir été inouïe, massive et historique, non seulement elle s’est arrêtée, mais elle a été effacée en moins de deux décennies !... Si elle a échoué, c’est qu’elle ouvrait une brèche que l’islamisme, les forces politiques qui s’en apparentent, les mâles qui fondent leur pouvoir sur l’asservissement des femmes se sont vite empressés de fermer !...
Dès lors, à nous et aux femmes que nous aimons, il ne reste hélas que « CETTE DOUCE NOSTALGIE QUI NOUS ATTRISTE ! » …À suivre.
https://scontent-dfw5-1.xx.fbcdn.ne...=829b331b060096c0da9c631ed9f2d3b0&oe=5CB4D492
( Photo d'illustration : Lycée Lalla Aïcha Rabat.1965-1966)
« CETTE DOUCE NOSTALGIE QUI NOUS ATTRISTE ! »
L’émancipation des femmes arabes a été une réalité pendant un demi-siècle, des années vingt à la fin des années soixante-dix, parce que la religion, discréditée momentanément par le panarabisme et les mouvements révolutionnaires, jouait un rôle marginal dans presque tous les pays arabes. Le retour à l’islamisme et à sa volonté de régir les mœurs, a eu pour conséquence d’éliminer les femmes de l’espace public, avec la bénédiction de certains régimes politiques corrompus, et le silence assourdissant d’une élite intellectuelle démissionnaire. Ainsi, leur sort fut scellé pour une durée indéterminée, dans le long tunnel obscure de l’asservissement !...
DES FEMMES ÉMANCIPÉES !
À qui voyageait dans les pays arabes du début des années 1950 jusqu’à la fin des années 1970, le dialogue des cultures avait une réalité : des hommes et des femmes issus de ces civilisations tentaient de se comprendre. Alexandrie par exemple, appartenait au même monde que Naples. Dans les rues du Caire, d’Alger, de Rabat, de Casablanca, de Beyrouth, ou de Bagdad on aurait pu se croire à Athènes, s’il n’y avait pas la musique plaintive, d’Oum Kaltoum, diffusée à tue-tête dans les cafés. Les femmes sortaient de chez elles sans être surveillées par les mâles, vêtues comme des Françaises, ou des Italiennes !...
Ce qui faisait le charme de ces pays, c’était "la joie de vivre". La démarche légère, la vivacité des conversations, le futur souriant, une insouciance gaie, tout indiquait que la civilité restaurée bénéficiait aux femmes et que la douceur des mœurs changeait leur vie. Les apparences étaient trompeuses, mais au moins, les cœurs frissonnaient d’espoir… Mais au loin, des "pulsions de haine", commençaient déjà à saper ce bonheur éphémère dont on ignorait alors à quel point il était fragile !
Pendant environ cinquante ans, de 1920 à la fin des années 1970, les femmes vivant dans les pays arabophones et dans des pays non arabophones, la Turquie, l’Iran, l’Afghanistan, se sont émancipées ou ont été émancipées. Elles ont été libérées de leur statut de "servantes esclaves" par des hommes éclairés, penseurs ou hommes politiques libéraux.
En 1920, pour la première fois, les femmes ont investi l’espace public : la rue d’abord, puis l’université, les plages, la rédaction des journaux, les administrations, écoles, hôpitaux. Elles ont pu se forger un destin. Ce fut, au sens vrai de ce terme, une révolution, qui s’est accomplie par la seule vertu de l’exemple et la force de la conviction.
Les penseurs arabes ont compris que des femmes analphabètes ne pouvaient ni initier ni a former les enfants dont elles avaient la charge, à la connaissance. Pour Taha Hussein, le « réveil de la conscience arabe » sera définitivement accompli quand les Arabes connaîtront la liberté de pensée, et quand la condition des femmes sera changée !...
L’étau, un moment ouvert, s’est brutalement refermé. Il faut être aveugle pour ne pas voir que l’islamisme a repris le contrôle de tous les pays du sud de la Méditerranée. L’étau s’est refermé sur les sociétés, les enfants, les mœurs…et les femmes !
Pire que tout, avec le Wahhabisme de l’Arabie saoudite, les femmes sont maintenant voilées partiellement ou intégralement, reléguées à la cuisine et aux taches ménagères, exclues de l’espace public, elles sont devenues des « mineures éternelles » placées sous la tutelle des mâles. Le rôle qui leur est assigné est d’être des mères ou, comme le disent leurs fanatiques, de simples « matrices ». Le terme de l’enfermement « du berceau au tombeau », trouve tout son sens, dans cette secte dangereuse, en dehors du temps !...
L’émancipation des femmes a beau avoir été inouïe, massive et historique, non seulement elle s’est arrêtée, mais elle a été effacée en moins de deux décennies !... Si elle a échoué, c’est qu’elle ouvrait une brèche que l’islamisme, les forces politiques qui s’en apparentent, les mâles qui fondent leur pouvoir sur l’asservissement des femmes se sont vite empressés de fermer !...
Dès lors, à nous et aux femmes que nous aimons, il ne reste hélas que « CETTE DOUCE NOSTALGIE QUI NOUS ATTRISTE ! » …À suivre.
https://scontent-dfw5-1.xx.fbcdn.ne...=829b331b060096c0da9c631ed9f2d3b0&oe=5CB4D492