Y a t-il des droits d'auteur sur la vérité

Salam Aleykoum,

Il est courant, lors d'un débat notamment, d'appuyer ses propos par la citation de la pensée de tel ou tel auteur comme si, d'une part, cet acte relevait d'une tradition obligatoire (il faut citer dans le soucis de respecter la propriété de quelqu'un), d'autre part, cet acte permettrait de donner plus de poids au discours. C'est en tous cas ce qu'inconsciemment imaginent les auteurs de ces citations ainsi que les destinateurs de celles-ci.
En ce qui me concerne je perçois plutôt cela comme un sophisme dans le sens où la célébrité relative d'une personne n'est pas gage de vérité.

De plus la vérité n'est pas une propriété intellectuelle, il n'y a pas de droits d'auteurs en la matière. Quiconque parvient à saisir une vérité et à la formuler avec ses mots n'en devient pas propriétaire pour autant. Elle appartient à tous ceux étant capables de l'appréhender. De ce fait, il ne m'apparait pas pertinent que de formuler un quelconque grief à l'égard de celui, reprenant à son compte, les citations/écrits de quelques auteurs que ce soient.

L'on pourrait rétorquer qu'il s'agit pourtant là d'une reconnaissance envers le travail de quelqu'un qui, avant nous, avait oeuvré pour accéder à cette vérité qu'il entendait propager par la suite au plus grand nombre. Mais son travail ne se trouve pas, au final, différent de celui qui nous a conduit à reconnaitre la véracité des dires de l'auteur en question et donc de la vérité qui se trouve derrière.

Je pense donc que ce soucis de citation relève plutôt ET d'une volonté de renforcer le poids de ses affirmations ET d'une volonté inconsciente de faire reconnaitre son degré de culture (si je cite c'est que je possède certaines connaissances).

Ps: je précise que cela ne s'applique pas dans le domaine religieux où les citations s'avèrent être indispensables.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Bonjour a shrif débatto @DKKRR ,

Je suis d’accord que ceux qui aiment citer peuvent avoir ces défauts-là, et vouloir se mettre en valeur en pigeant dans les traditions de pensée.

Mais d’un point de vue académique, je pense que l’idée de citer ses sources sert, entre autres choses, à ne pas se prétendre soi-même plus créatif ou plus génial qu’on ne l’est réellement, à ne pas prétendre avoir inventé la roue dans un éclair de génie...

Le système de la propriété intellectuelle mise aussi sur l’orgueil et l’égoïsme des chercheurs pour les inciter à penser de façon innovante. En effet, si ça existait pas, il y aurait des gens qui s’en donneraient pas la peine, parce qu’ils ne verraient pas leur pensée reconnue par leurs pairs. Le désir d’être reconnu, admiré, loué, est pas très noble, certes, mais c’est humain, et l’institution en a besoin.
 

etre2en1

intersex people are cool
VIB
Cela n'est pas compliqué à expliquer, c'est la méthode enseignée pendant toute la scolarité jusqu'au doctorat, une méthode tout à fait académique, on doit citer des sources, c'est même obligatoire, c'est valable quelque soit le domaine du texte., d'ailleurs on est tenu d'indiquer qui est la source sinon on peut être soupçonné de plagiat, il arrive souvent que même des années après d'autres auteurs poursuivent un autre pour s'être approprié ses créations, malheureusement des fois ce n'est qu'une coincidence et il lui faut alors prouver sa bonne foi

Parfois certains copient des créations d'autres et les font passer pour leur propre création, une personne qui m'était proche devait faire un stage dans un établissement prenant en charge des enfants en journée, elle devait écrire un rapport de stage de 50 pages, virée dès la première journée pour mauvais traitements sur un enfant, elle a passé la moitié de son temps de stage à la plage avant de rentrer à la fac pour copier le best seller de psycho pédiatrique de l'année, elle l'a simplement recopié en changeant quelques détails, un plagiat pur et simple, tout à fait illégal.
 
Salam Aleykoum,

Il est courant, lors d'un débat notamment, d'appuyer ses propos par la citation de la pensée de tel ou tel auteur comme si, d'une part, cet acte relevait d'une tradition obligatoire (il faut citer dans le soucis de respecter la propriété de quelqu'un), d'autre part, cet acte permettrait de donner plus de poids au discours. C'est en tous cas ce qu'inconsciemment imaginent les auteurs de ces citations ainsi que les destinateurs de celles-ci.
En ce qui me concerne je perçois plutôt cela comme un sophisme dans le sens où la célébrité relative d'une personne n'est pas gage de vérité.

De plus la vérité n'est pas une propriété intellectuelle, il n'y a pas de droits d'auteurs en la matière. Quiconque parvient à saisir une vérité et à la formuler avec ses mots n'en devient pas propriétaire pour autant. Elle appartient à tous ceux étant capables de l'appréhender. De ce fait, il ne m'apparait pas pertinent que de formuler un quelconque grief à l'égard de celui, reprenant à son compte, les citations/écrits de quelques auteurs que ce soient.

L'on pourrait rétorquer qu'il s'agit pourtant là d'une reconnaissance envers le travail de quelqu'un qui, avant nous, avait oeuvré pour accéder à cette vérité qu'il entendait propager par la suite au plus grand nombre. Mais son travail ne se trouve pas, au final, différent de celui qui nous a conduit à reconnaitre la véracité des dires de l'auteur en question et donc de la vérité qui se trouve derrière.

Je pense donc que ce soucis de citation relève plutôt ET d'une volonté de renforcer le poids de ses affirmations ET d'une volonté inconsciente de faire reconnaitre son degré de culture (si je cite c'est que je possède certaines connaissances).

Ps: je précise que cela ne s'applique pas dans le domaine religieux où les citations s'avèrent être indispensables.

La vérité est à l'image de l'air qu'on respire, on profite de ce que nous n'appartient pas.
 

h_meo

lien France Palestine
VIB
Qd on fait un véritable travail intellectuel pour développer sa propre pensée cela se voit, s'entend et se lit dans les discours. La citation d'un développement tierce est totalement superflu... Par contre qd on ne fait pas le travail d'analyse et qu'on nd fait qu'utiliser le résultat développé par autrui il faut cite la personne non seulement comme appui au discours mais aussi par honnêteté intellectuelle. L'apport personnel est dans tout le reste.
Ce qui est dommage c'est qd le discours n'est plus que citation de textes.. Qd le travail personnel est totalement absent.. L'exercice se résumant à une succession de récitations la conviction manque et par là même la transmission et la persuasion.
La vérité dans le domaine de la pensée est relative.. C'est le pourquoi des débats qui sont confrontations d'idées, de vérités ou du moins d'approches différentes de celles ci.
 
Le système de la propriété intellectuelle mise aussi sur l’orgueil et l’égoïsme des chercheurs pour les inciter à penser de façon innovante. En effet, si ça existait pas, il y aurait des gens qui s’en donneraient pas la peine, parce qu’ils ne verraient pas leur pensée reconnue par leurs pairs. Le désir d’être reconnu, admiré, loué, est pas très noble, certes, mais c’est humain, et l’institution en a besoin.
Bonjour Ebion,

Il est vrai que je me dois de reconnaitre que cet argument a du sens. De la même façon que certains politiciens (en France tout du moins, je ne sais pas pour les autres pays) "rêvent" d'avoir des lois célèbres à leur nom (loi Taubira; loi El-Khomri; loi Badinter etc...), certains scientifiques/philosophes/sociologues etc.... doivent également nourrir des ambitions similaires en désirant créer des systèmes, des théories qui porteront leur nom, notamment en tant que trace de leur passage sur terre (ce désir d'être reconnu/admiré/loué dont tu parles).

Certes ce n'est pas très noble mais je trouve cela pleinement justifié pour quelqu'un n'ayant aucune croyance en l'au-delà et ne développant pas la même perception à l'égard de cette vie terrestre que ne peut le faire un Croyant ayant compris son sens réel (d'un point de vue religieux donc).
 
Cela n'est pas compliqué à expliquer, c'est la méthode enseignée pendant toute la scolarité jusqu'au doctorat, une méthode tout à fait académique, on doit citer des sources, c'est même obligatoire, c'est valable quelque soit le domaine du texte., d'ailleurs on est tenu d'indiquer qui est la source sinon on peut être soupçonné de plagiat, il arrive souvent que même des années après d'autres auteurs poursuivent un autre pour s'être approprié ses créations, malheureusement des fois ce n'est qu'une coincidence et il lui faut alors prouver sa bonne foi

Parfois certains copient des créations d'autres et les font passer pour leur propre création, une personne qui m'était proche devait faire un stage dans un établissement prenant en charge des enfants en journée, elle devait écrire un rapport de stage de 50 pages, virée dès la première journée pour mauvais traitements sur un enfant, elle a passé la moitié de son temps de stage à la plage avant de rentrer à la fac pour copier le best seller de psycho pédiatrique de l'année, elle l'a simplement recopié en changeant quelques détails, un plagiat pur et simple, tout à fait illégal.
En fait je parle plutôt de ce qui a trait aux vérités, aux idées philosophiques, sociologiques, psychologiques, en terme de morale et non pas des créations qui relèvent du domaine du sensible, du visible (créer une voiture; un produit; un système informatique; une musique etc...) et qui ne sont pas des "vérités" à proprement parler.
 
Par contre qd on ne fait pas le travail d'analyse et qu'on nd fait qu'utiliser le résultat développé par autrui il faut cite la personne non seulement comme appui au discours mais aussi par honnêteté intellectuelle. .
Mais pour quelles raisons ?
C'est justement la question que je soulève. Pourquoi serait-il malhonnête que de ne pas citer celui qui, avant nous, a pu appréhender une vérité qui existe indépendamment de lui ou de nous tous plus généralement ?

De même, en quoi cela renforcerait-il le discours ? N'est-ce pas là un sophisme plutôt ? un argument d'autorité ?
C'est ainsi que procède Zemmour par-exemple, qui passe son temps à citer des auteurs célèbres, en les prenant hors contexte bien souvent, pour tenter de donner du poids à ses théories que j'estime fallacieuses. Cela peut donc, au contraire, se révéler dangereux que de systématiquement citer pour tenter d'introduire des contre-vérités que désapprouveraient, peut-être, les auteurs des citations que l'on "emprunte".
 

h_meo

lien France Palestine
VIB
Parce que tu ne peux assumer ni défendre ce dont tu ne maîtrises pas la pensée mais la conclusion t'es utile dans ton argumentaire du moment. Si tu ne vois pas l'utilité de citer ceux qui ont fait le travail pour toi.. Je ne sais pas quoi te dire..
 
Parce que tu ne peux assumer ni défendre ce dont tu ne maîtrises pas la pensée
Mais il ne s'agit pas de défendre un individu, il s'agit de relater sa pensée en se servant, en partie, des propos d'un autre (ou des idées qu'il met en avant sans pour autant le recopier mot pour mot) qui l'explique mieux que nous, pour exposer une vérité que l'on pense percevoir.
 

Siith

N'éclaire plus...
VIB
Salam Aleykoum,

Il est courant, lors d'un débat notamment, d'appuyer ses propos par la citation de la pensée de tel ou tel auteur comme si, d'une part, cet acte relevait d'une tradition obligatoire (il faut citer dans le soucis de respecter la propriété de quelqu'un), d'autre part, cet acte permettrait de donner plus de poids au discours. C'est en tous cas ce qu'inconsciemment imaginent les auteurs de ces citations ainsi que les destinateurs de celles-ci.
En ce qui me concerne je perçois plutôt cela comme un sophisme dans le sens où la célébrité relative d'une personne n'est pas gage de vérité.

De plus la vérité n'est pas une propriété intellectuelle, il n'y a pas de droits d'auteurs en la matière. Quiconque parvient à saisir une vérité et à la formuler avec ses mots n'en devient pas propriétaire pour autant. Elle appartient à tous ceux étant capables de l'appréhender. De ce fait, il ne m'apparait pas pertinent que de formuler un quelconque grief à l'égard de celui, reprenant à son compte, les citations/écrits de quelques auteurs que ce soient.

L'on pourrait rétorquer qu'il s'agit pourtant là d'une reconnaissance envers le travail de quelqu'un qui, avant nous, avait oeuvré pour accéder à cette vérité qu'il entendait propager par la suite au plus grand nombre. Mais son travail ne se trouve pas, au final, différent de celui qui nous a conduit à reconnaitre la véracité des dires de l'auteur en question et donc de la vérité qui se trouve derrière.

Je pense donc que ce soucis de citation relève plutôt ET d'une volonté de renforcer le poids de ses affirmations ET d'une volonté inconsciente de faire reconnaitre son degré de culture (si je cite c'est que je possède certaines connaissances).

Ps: je précise que cela ne s'applique pas dans le domaine religieux où les citations s'avèrent être indispensables.
Citer la pensée de quelqu'un ne peut pas vraiment suffire comme argument d'autorité car tu trouveras pléthore de pensées contradictoires, signées aussi. Zemmour peut faire ça parce qu'il s'arrange pour ne pas avoir de contradicteurs sérieux en face de lui.
Après faire référence à un socle de connaissances académiques qu'on pense communes peut aussi juste servir à alléger le discours. Mais ça ne peut pas servir de preuve de vérité,on est d'accord.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Bonjour Ebion,

Il est vrai que je me dois de reconnaitre que cet argument a du sens. De la même façon que certains politiciens (en France tout du moins, je ne sais pas pour les autres pays) "rêvent" d'avoir des lois célèbres à leur nom (loi Taubira; loi El-Khomri; loi Badinter etc...), certains scientifiques/philosophes/sociologues etc.... doivent également nourrir des ambitions similaires en désirant créer des systèmes, des théories qui porteront leur nom, notamment en tant que trace de leur passage sur terre (ce désir d'être reconnu/admiré/loué dont tu parles).

Certes ce n'est pas très noble mais je trouve cela pleinement justifié pour quelqu'un n'ayant aucune croyance en l'au-delà et ne développant pas la même perception à l'égard de cette vie terrestre que ne peut le faire un Croyant ayant compris son sens réel (d'un point de vue religieux donc).

Bonjour débatto,

Oui mais bon, c’est un réflexe humain qui à mon sens n’est pas directement lié à une croyance ou non : le désir d’être reconnu ou de laisser une trace et un renom. Oui la religion peut relativiser ce désir humain, mais elle l’élimine pas forcément.

Puis il y a aussi que les universitaires subissent une pression institutionnelle pour publier régulièrement des articles. Apposer leur nom est une manière de se justifier et de satisfaire une exigence.
 

etre2en1

intersex people are cool
VIB
En fait je parle plutôt de ce qui a trait aux vérités, aux idées philosophiques, sociologiques, psychologiques, en terme de morale et non pas des créations qui relèvent du domaine du sensible, du visible (créer une voiture; un produit; un système informatique; une musique etc...) et qui ne sont pas des "vérités" à proprement parler.
La psycho-pédiatrie ça rentre dans la socio, la psycho, et cette histoire a trait à la morale, une certaine philosophie.
 
Bonjour débatto,

Oui mais bon, c’est un réflexe humain qui à mon sens n’est pas directement lié à une croyance ou non : le désir d’être reconnu ou de laisser une trace et un renom. Oui la religion peut relativiser ce désir humain, mais elle l’élimine pas forcément.

Puis il y a aussi que les universitaires subissent une pression institutionnelle pour publier régulièrement des articles. Apposer leur nom est une manière de se justifier et de satisfaire une exigence.
Oui il s'agit là d'un réflexe nous sommes bien d'accord mais ce que j'entendais signifier c'est qu'une personne ayant réellement une grande foi, ayant donc pleinement intégré le sens réel de la vie (selon un point de vue religieux donc), ne développe plus de tels réflexes car elle ne se soucie pas de sa renommée, ce n'est pas la reconnaissance des autres qui lui procure du plaisir et qui la motive, consciemment ou non, dans ses actions au quotidien.

J'ai connu des personnes (certes c'est très rare) qui, lorsqu'on leur parlait de telle ou telle histoire ou du fonctionnement de tel ou tel objet, faisaient comme si elles ne savaient pas et comme si elles étaient heureuses d'apprendre lors même que parfois elles connaissaient mieux le sujet que la personne qui leur en parlait.

Le réflexe humain, habituellement, est de couper l'interlocuteur en disant "oui je sais" et en embrayant en donnant soi-même les explications, dans une tentative "d'l'impressionner" pour montrer "l'étendue" de ses connaissances.
Or, ces personnes là n'avaient plus de tels réflexes car montrer leur savoir aux autres n'était pas source de fierté, de plaisir pour elles. Au contraire, elles jouaient à l'ignorant afin, entre autres, que l'autre soit heureux en ayant l'illusion d'apprendre à quelqu'un.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Oui il s'agit là d'un réflexe nous sommes bien d'accord mais ce que j'entendais signifier c'est qu'une personne ayant réellement une grande foi, ayant donc pleinement intégré le sens réel de la vie (selon un point de vue religieux donc), ne développe plus de tels réflexes car elle ne se soucie pas de sa renommée, ce n'est pas la reconnaissance des autres qui lui procure du plaisir et qui la motive, consciemment ou non, dans ses actions au quotidien.

J'ai connu des personnes (certes c'est très rare) qui, lorsqu'on leur parlait de telle ou telle histoire ou du fonctionnement de tel ou tel objet, faisaient comme si elles ne savaient pas et comme si elles étaient heureuses d'apprendre lors même que parfois elles connaissaient mieux le sujet que la personne qui leur en parlait.

Le réflexe humain, habituellement, est de couper l'interlocuteur en disant "oui je sais" et en embrayant en donnant soi-même les explications, dans une tentative "d'l'impressionner" pour montrer "l'étendue" de ses connaissances.
Or, ces personnes là n'avaient plus de tels réflexes car montrer leur savoir aux autres n'était pas source de fierté, de plaisir pour elles. Au contraire, elles jouaient à l'ignorant afin, entre autres, que l'autre soit heureux en ayant l'illusion d'apprendre à quelqu'un.

Oui mais cela est une simple sagesse humaine qui, encore là, n’est pas directement liée à une croyance ou une non-croyance. Il y a des athées d’une grande humilité.
 
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