Guerre de communiqués, réunions en urgence: ça tangue à nouveau au Conseil français du culte musulman, où les représentants de la Grande Mosquée de Paris ont menacé de "geler" leur participation.
Le constat ne change pas: lorsque le Conseil français du culte musulman (CFCM) fait parler de lui, c'est pour son inaction ou ses bisbilles. Le dernier épisode en date renvoie au deuxième cas de figure. Mercredi 18 mars, les représentants de la Fédération de la Grande Mosquée de Paris et de la Grande Mosquée de Lyon annoncent, par communiqué, qu'ils "gèlent" leur participation au bureau du CFCM. Motif? "Les dérives personnelles dans la gestion de cette instance cultuelle" et "l'ingérence étrangère". Branle-bas de combat au ministère, et réunion en urgence entre les principaux acteurs de cette comédie à rallonge.
L'affaire, cette fois, est partie d'un colloque sur "Le statut juridique de l'islam en Europe", organisé les 15 et 16 mars dernier à Fès, au Maroc.
Participaient à cette rencontre le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, marocain lui-même - ainsi que trois membres du ministère de l'Intérieur français: David Sénat, le conseiller pour les cultes de Michèle Alliot-Marie ; Laurent Touvet, directeur des libertés publiques et des affaires juridiques, et Jean-Philippe Pierre, conseiller politique et parlementaire. Les deux premiers sont revenus sur le cadre juridique français en matière de religion et sur la création du CFCM. Conseil dont Mohammed Moussaoui, en tant que président, avait été, lui aussi, convié à expliquer les grandes lignes devant l'assemblée. Hormis une représentante du ministère des Affaires étrangères allemand, chargé des cultes, il est vrai que les "officiels" autres que français ne se bousculaient pas, ce jour-là, dans la salle spacieuse de l'hôtel Mirage.
Rivalités tenaces
Ce colloque était organisé par le Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger, une instance vieille d'à peine un an, lancée par la monarchie marocaine mais dotée d'un budget propre. Son vice-président, Abdellah Boussouf, ancien recteur de la mosquée de Strasbourg, ne cache pas son ambition de faire de ce nouveau forum un acteur clé de l'intégration de l'islam en France, sur une ligne ouvertement laïque et intégratrice. "Il faut encourager le dynamisme à l'extérieur du CFCM afin de dépasser les blocages au sein de celui-ci", insiste-t-il.
Une rencontre internationale, organisée en grande pompe par les Marocains, avec Moussaoui et les conseillers de "MAM" en "guest stars": l'occasion était trop belle, pour les Algériens, de dénoncer "l'ingérence" marocaine dans les affaires françaises. Chemseddine Hafiz, vice-président du CFCM et membre de la Fédération de la Grande Mosquée de Paris, a donc claqué la porte du bureau, emmenant le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, dans son sillage. Avant de revenir sur leur décision, après la médiation du bureau des cultes.
Sur le fond, les raisons de cette passe d'armes sont connues: depuis leur défaite aux dernières élections du CFCM, où ils ont perdu les postes clés et la présidence, les Algériens se démènent pour reprendre l'avantage face au Rassemblement des Marocains de France.
D'où ce nouveau coup d'éclat. D'où, aussi, l'initiative récente d'un "Crif musulman", appuyée par le même Hafiz, un conseil constitué de personnalités d'origine musulmane laïques, dont la voix viendrait en appoint, et sans doute aussi en contrepoint, du CFCM.
L'express .
Le constat ne change pas: lorsque le Conseil français du culte musulman (CFCM) fait parler de lui, c'est pour son inaction ou ses bisbilles. Le dernier épisode en date renvoie au deuxième cas de figure. Mercredi 18 mars, les représentants de la Fédération de la Grande Mosquée de Paris et de la Grande Mosquée de Lyon annoncent, par communiqué, qu'ils "gèlent" leur participation au bureau du CFCM. Motif? "Les dérives personnelles dans la gestion de cette instance cultuelle" et "l'ingérence étrangère". Branle-bas de combat au ministère, et réunion en urgence entre les principaux acteurs de cette comédie à rallonge.
L'affaire, cette fois, est partie d'un colloque sur "Le statut juridique de l'islam en Europe", organisé les 15 et 16 mars dernier à Fès, au Maroc.
Participaient à cette rencontre le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, marocain lui-même - ainsi que trois membres du ministère de l'Intérieur français: David Sénat, le conseiller pour les cultes de Michèle Alliot-Marie ; Laurent Touvet, directeur des libertés publiques et des affaires juridiques, et Jean-Philippe Pierre, conseiller politique et parlementaire. Les deux premiers sont revenus sur le cadre juridique français en matière de religion et sur la création du CFCM. Conseil dont Mohammed Moussaoui, en tant que président, avait été, lui aussi, convié à expliquer les grandes lignes devant l'assemblée. Hormis une représentante du ministère des Affaires étrangères allemand, chargé des cultes, il est vrai que les "officiels" autres que français ne se bousculaient pas, ce jour-là, dans la salle spacieuse de l'hôtel Mirage.
Rivalités tenaces
Ce colloque était organisé par le Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger, une instance vieille d'à peine un an, lancée par la monarchie marocaine mais dotée d'un budget propre. Son vice-président, Abdellah Boussouf, ancien recteur de la mosquée de Strasbourg, ne cache pas son ambition de faire de ce nouveau forum un acteur clé de l'intégration de l'islam en France, sur une ligne ouvertement laïque et intégratrice. "Il faut encourager le dynamisme à l'extérieur du CFCM afin de dépasser les blocages au sein de celui-ci", insiste-t-il.
Une rencontre internationale, organisée en grande pompe par les Marocains, avec Moussaoui et les conseillers de "MAM" en "guest stars": l'occasion était trop belle, pour les Algériens, de dénoncer "l'ingérence" marocaine dans les affaires françaises. Chemseddine Hafiz, vice-président du CFCM et membre de la Fédération de la Grande Mosquée de Paris, a donc claqué la porte du bureau, emmenant le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, dans son sillage. Avant de revenir sur leur décision, après la médiation du bureau des cultes.
Sur le fond, les raisons de cette passe d'armes sont connues: depuis leur défaite aux dernières élections du CFCM, où ils ont perdu les postes clés et la présidence, les Algériens se démènent pour reprendre l'avantage face au Rassemblement des Marocains de France.
D'où ce nouveau coup d'éclat. D'où, aussi, l'initiative récente d'un "Crif musulman", appuyée par le même Hafiz, un conseil constitué de personnalités d'origine musulmane laïques, dont la voix viendrait en appoint, et sans doute aussi en contrepoint, du CFCM.
L'express .