Les transitions sont devenues LEP, puis ZEP.
En vingt ou trente ans, les « zones d’éducation prioritaire » ont gagné tout le pays à mesure que progressait la gangrène du pédagogisme inoculé au collège unique.
On a détruit l’enseignement professionnel qui était l’un de nos fleurons, fabriqué des filières dépotoir, produit des générations d’illettrés auxquels on a promis puis donné le bac avant de refiler le troupeau aux universités.
On a abaissé le niveau pour mieux le rabaisser.
Appliqué jusqu’à l’absurde ce syllogisme imbécile qui sert de politique à l’Éducation nationale, gouvernements de droite comme de gauche, depuis 40 ans :
puisque tous n’ont pas accès au savoir, supprimons le savoir et tous seront égaux.
On est, aujourd’hui, au bout de cette utopie mortifère : le système scolaire français est devenu le plus inégalitaire d’Europe, ne laissant aux parents qui le peuvent que le choix du privé et du soutien payant !
Et que fait l’État ? Il poursuit dans la même veine.
On découvre, ainsi, que les professeurs du lycée Brémontier de Bordeaux étaient en grève jeudi dernier. Le motif ?
Du classique, pour commencer : « Classes annoncées puis supprimées, emplois du temps modifiés plusieurs fois depuis la rentrée, heures d’enseignement enlevées à certains professeurs et données à d’autres, élèves poussés à prendre des options qu’ils ne souhaitent pas, lycéens dont les enseignants changent… » écrit Sud-Ouest.
Mais s’ajoute à cet ordinaire de l’école « un climat marqué par un grand nombre d’incivilités : insultes, lycéennes harcelées, dégradation de locaux ».
Et si cette rentrée est particulièrement houleuse, dit la proviseure, c’est parce que son lycée fait l’objet d’une nouvelle « expérience de mixité ».
Elle consiste à « mélanger les secondes du lycée professionnel avec celles du lycée général, pour une plus grand mixité sociale ». Or, ajoute-t-elle, « les secondes pro sont plus agités, ils parlent fort, sont plus expansifs, ce à quoi les enseignants du lycée général ne sont pas habitués ».
On comprend bien pourquoi cette dame est proviseur, elle a parfaitement intégré la philosophie du système : le problème ne vient pas des jeunes en devenir mais des enseignants trop sensibles. Elle est mûre pour l’inspection académique.
Conclusion de Brighelli : « Aujourd’hui, le système est quasi parfait. L’étape ultime, ce sera […] la disparition du service public d’éducation, enfoui sous la catastrophe que les “assassins de l’école” ont tranquillement installée.
On a créé le besoin en vidant l’école de la République de sa substance, on le remplit par un système bis, onéreux, inaccessible aux pauvres, pour lesquels on maintiendra, à moindre frais, une école du moindre effort et de la culture zéro où on leur apprendra à cocher des cases sur des billets de loto :
les actuels exercices à option et à choix multiple en donnent un avant-goût. »
mam
En vingt ou trente ans, les « zones d’éducation prioritaire » ont gagné tout le pays à mesure que progressait la gangrène du pédagogisme inoculé au collège unique.
On a détruit l’enseignement professionnel qui était l’un de nos fleurons, fabriqué des filières dépotoir, produit des générations d’illettrés auxquels on a promis puis donné le bac avant de refiler le troupeau aux universités.
On a abaissé le niveau pour mieux le rabaisser.
Appliqué jusqu’à l’absurde ce syllogisme imbécile qui sert de politique à l’Éducation nationale, gouvernements de droite comme de gauche, depuis 40 ans :
puisque tous n’ont pas accès au savoir, supprimons le savoir et tous seront égaux.
On est, aujourd’hui, au bout de cette utopie mortifère : le système scolaire français est devenu le plus inégalitaire d’Europe, ne laissant aux parents qui le peuvent que le choix du privé et du soutien payant !
Et que fait l’État ? Il poursuit dans la même veine.
On découvre, ainsi, que les professeurs du lycée Brémontier de Bordeaux étaient en grève jeudi dernier. Le motif ?
Du classique, pour commencer : « Classes annoncées puis supprimées, emplois du temps modifiés plusieurs fois depuis la rentrée, heures d’enseignement enlevées à certains professeurs et données à d’autres, élèves poussés à prendre des options qu’ils ne souhaitent pas, lycéens dont les enseignants changent… » écrit Sud-Ouest.
Mais s’ajoute à cet ordinaire de l’école « un climat marqué par un grand nombre d’incivilités : insultes, lycéennes harcelées, dégradation de locaux ».
Et si cette rentrée est particulièrement houleuse, dit la proviseure, c’est parce que son lycée fait l’objet d’une nouvelle « expérience de mixité ».
Elle consiste à « mélanger les secondes du lycée professionnel avec celles du lycée général, pour une plus grand mixité sociale ». Or, ajoute-t-elle, « les secondes pro sont plus agités, ils parlent fort, sont plus expansifs, ce à quoi les enseignants du lycée général ne sont pas habitués ».
On comprend bien pourquoi cette dame est proviseur, elle a parfaitement intégré la philosophie du système : le problème ne vient pas des jeunes en devenir mais des enseignants trop sensibles. Elle est mûre pour l’inspection académique.
Conclusion de Brighelli : « Aujourd’hui, le système est quasi parfait. L’étape ultime, ce sera […] la disparition du service public d’éducation, enfoui sous la catastrophe que les “assassins de l’école” ont tranquillement installée.
On a créé le besoin en vidant l’école de la République de sa substance, on le remplit par un système bis, onéreux, inaccessible aux pauvres, pour lesquels on maintiendra, à moindre frais, une école du moindre effort et de la culture zéro où on leur apprendra à cocher des cases sur des billets de loto :
les actuels exercices à option et à choix multiple en donnent un avant-goût. »
mam