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Égypte: le régime tue, l'occident coopère
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[QUOTE="compteblad, post: 16220409, member: 167672"] suite du rapport d Amnesty international [SIZE=6][B][B][I]Disparitions forcées et torture[/I][/B][/B][/SIZE] Le rapport expose les cas de 17 personnes qui ont été soumises à une disparition forcée : elles ont été maintenues en détention au secret pour une période allant de plusieurs jours à plusieurs mois, privées de tout lien avec le monde extérieur et de tout contact avec leurs avocats et leur famille, et de toute supervision par une autorité judiciaire indépendante. Le rapport fait aussi état des actes de torture infligés aux victimes lors des interrogatoires, qui peuvent durer sept heures, afin de leur arracher des « aveux » par la suite utilisés contre elles lors des audiences devant les procureurs, et lors des procès pour obtenir leur condamnation. Dans certains cas, les victimes de torture étaient des mineurs. Le cas de Mazen Mohamed Abdallah est particulièrement révoltant : il a été soumis à une disparition forcée en septembre 2015, alors qu'il avait 14 ans, et à de très graves violences ; il a notamment été violé à plusieurs reprises avec un bâton, afin qu'il fasse de faux aveux. Aser Mohamed, qui était lui aussi âgé de 14 ans au moment de son arrestation, a été frappé et il a reçu des décharges électriques sur tout le corps et été suspendu par les bras et les jambes afin qu'il fasse des « aveux ». Sa disparition forcée, qui a eu lieu en janvier 2016, a duré 34 jours et il a été détenu dans les locaux de la NSA dans le quartier du 6 octobre, dans la banlieue du Caire. Il a finalement été présenté devant un procureur de la sûreté de l'État, qui l'a prévenu qu'il risquait d'être à nouveau soumis à des décharges électriques, quand il a tenté de rétracter ses « aveux ». Ces deux adolescents font partie des cinq mineurs soumis à une disparition forcée ayant duré jusqu'à 50 jours, dont les cas sont exposés dans le rapport. Dans certains cas, le parquet a ordonné la remise en liberté des mineurs, mais les forces de sécurité les ont une seconde fois soumis à une disparition forcée, puis les ont accusés de nouvelles infractions. Dans d'autres cas, des proches de la victime ont été arrêtés afin de faire pression sur elle et de l'amener à faire des « aveux ». En juillet 2015, Atef Farag a été arrêté en même temps que son fils Yehia, âgé de 22 ans. La famille pense qu'Atef a été arrêté pour avoir participé à un sit-in, et que son fils, qui est handicapé, a été appréhendé afin de faire pression sur lui et de l'obliger à « avouer » de graves infractions. Ils ont tous les deux été maintenus en détention pendant 159 jours, et ils sont actuellement inculpés d'appartenance à l'organisation des Frères musulmans, interdite en Égypte. Le recours aux disparitions forcées a très nettement augmenté en Égypte depuis la nomination de Magdy Abd el Ghaffar au poste de ministre de l'Intérieur, en mars 2015. Il a dans le passé été en poste au Service de renseignement de la sûreté de l’État (SSI) – la police secrète, tristement célèbre en raison des violations des droits humains perpétrées quand Hosni Moubarak était au pouvoir –, démantelé à la suite du soulèvement de 2011 et rebaptisé NSA. Citons aussi le cas d'Islam Khalil, 26 ans, qui a été soumis à une disparition forcée pendant 122 jours en 2015. Il est resté menotté et les yeux bandés durant toute cette période, et il a reçu des coups, des décharges électriques, y compris sur les organes génitaux, et a été suspendu nu par les poignets et les chevilles pendant plusieurs heures d'affilée par des agents de la NSA chargés de l'interroger, à Tanta, une ville au nord du Caire, jusqu'à ce qu'il perdre connaissance. À un moment, l'un des agents qui l'interrogeaient lui a demandé : « Tu penses que tu comptes pour quelque chose ? On peut te tuer, t'emballer dans une couverture et te jeter aux ordures, et personne ne demandera de tes nouvelles. » [/QUOTE]
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