EL OTHMANI, CET APPRENTI DIPLOMATE…
Un contre-argumentaire qui dure 6 ans, ça s’appelle une position, Monsieur El Othmani. Je dis ça je dis rien, comme dirait l’autre.
Il y a de cela quelques jours, invité par le site d’information
Hespress pour le premier épisode de «
La voie vers les élections de 2021», Saâd-Eddine El Othmani, notre chef du gouvernement en sursis, fut soudainement pris d’une nostalgie pour son précédent poste de ministre des affaires étrangères. Un mandat tristement célèbre et épisodique au sens propre comme au figuré, qui n’a duré en tout et pour tout qu’un an, neuf mois et sept jours.
En effet, lors de cette émission, ne jugeant pas utile de renvoyer le journaliste qui l’interviewe vers le ministre des affaires étrangères, El Othmani affirma sans sourciller concernant le soutien du Maroc à la cause Kabyle que «c’était la réaction de l’Ambassadeur représentant permanent du Royaume aux Nations Unies. Il ne s’agit pas d’une position politique qu’il a exprimée, mais plutôt une réaction contre-argumentaire. Si vous dites cela, nous disons ceci. Mais, ce n’est pas une position politique du Maroc».
Il fait ici référence à la réponse de l’ambassadeur permanent du Royaume du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, lors d’une réunion des pays membres du Mouvement des non-alignés (MNA) qui s’est tenue le 15 juillet.
Ainsi, on apprend en partant de la fine compréhension de notre chef du gouvernement quant aux questions extrêmement complexes dans les relations internationales, qu’un représentant permanent auprès de l’ONU peut improviser, contre-argumenter à sa guise, ou encore accentuer des tensions avec le voisin algérien j
uste pour le plaisir de contre-argumenter, juste pour le «fun» diront les jeunes.
Or, s’il est juste d’affirmer que l’inversion accusatoire fait intrinsèquement partie de la réponse de Omar Hilale, cela ne devrait aucunement occulter le fait que cette position ne date pas d'hier. Puisque comme il m’est arrivé de le rappeler dans une précédente chronique, «Faut-il jouer la carte Kabyle?», en 2015 déjà, Omar Rabi, conseiller à la Mission diplomatique du Maroc à New York, réclamait de la communauté internationale d’accompagner le peuple kabyle dans son aspiration à accéder à ses «droits légitimes», à «l’autodétermination» et à «l’autonomie». Un contre-argumentaire qui dure 6 ans, ça s’appelle une position, Monsieur El Othmani. Je dis ça je dis rien, comme dirait l’autre.