A la tête de Theranos, elle faisait partie du classement Forbes des plus jeunes milliardaires mais tout n’était que de la poudre aux yeux.
Cela avait tout du conte de fées mais c’était en réalité un château de cartes. Theranos et sa patronne Elizabeth Holmes, un temps vue comme une étoile montante de la Silicon Valley, prétendaient révolutionner les analyses sanguines : elle a en fait trompé les investisseurs pour lever des centaines de millions de dollars sur du vent.
La SEC, le gendarme boursier américain, a accusé cette semaine Theranos, sa dirigeante-fondatrice Elizabeth Holmes et son ancien président Ramesh Balwani, d’être parvenus à lever « plus de 700 millions de dollars auprès d’investisseurs par le biais d’une fraude élaborée qui a duré plusieurs années, pendant lesquelles ils ont exagéré ou menti sur la technologie, les activités et les performances financières de l’entreprise » de biotechnologie.
Une fortune évaluée à 3,6 milliards de dollars...
Elizabeth Holmes avait captivé les médias outre-atlantique. Elle a multiplié les couvertures de magazine, dont celle du « New York Times Style », qui la présentait comme une visionnaire, prête à changer le monde.
La chute d’Elizabeth Holmes, jeune femme blonde à l’esprit combatif et brillant, est d’autant plus marquante qu’elle figura en 2015 sur la liste des 100 personnalités les plus influentes de la planète du magazine « Time ». Sa fortune était en 2014 évaluée à 3,6 milliards de dollars par le magazine Forbes, faisant d’elle la plus jeune milliardaire n’ayant pas hérité de sa fortune.
Le récent dénouement, que la SEC présente comme une « leçon » pour la Silicon Valley, vient acter la chute d’Elizabeth Holmes, que certains comparaient à Steve Jobs, le défunt patron-fondateur d’Apple.
Un doute sur la vérité de ses affirmations
En lançant Theranos en 2003, à 19 ans, elle promettait des diagnostics plus rapides et moins chers que ceux des laboratoires traditionnels aux Etats-Unis, grâce à des méthodes présentées comme révolutionnaires, permettant jusqu’à 200 analyses avec une toute petite quantité de sang. Mais une série d’articles parus fin 2015 dans le Wall Street Journal avait commencé à semer le doute sur la véracité de ces affirmations. Quelques mois plus tard, le ministère de la Santé avait, lui aussi, fait part de ses réserves.
En réalité, affirme la SEC dans son communiqué mercredi, le système vanté par la start-up -basée à Palo Alto, en plein coeur de la Silicon Valley - « ne permettait de réaliser qu’une toute petite quantité de tests, et la société réalisait l’immense majorité des tests des patients avec d’autres dispositifs fabriqués par d’autres » entreprises comme Siemens par exemple.
Un chiffre d’affaires de seulement 100 000 dollars !
Theranos, Elizabeth Holmes et son associé avaient même affirmé que leurs produits étaient utilisés par le ministère américain de la Défense sur le terrain en Afghanistan et que l’entreprise aurait un chiffre d’affaires de 100 millions de dollars en 2014 : en fait, le gouvernement n’a jamais utilisé ces produits et Theranos a dégagé en 2014 un revenu de… 100 000 dollars !
Pour la SEC, cette affaire doit servir d’exemple à la Silicon Valley, qui fourmille de start-up cherchant des financements et d’investisseurs aux poches pleines, avides de parier sur des entreprises qui se présentent presque toutes comme révolutionnaires.
Cette affaire « est une leçon importante pour la Silicon Valley », selon Jina Choi, directrice du bureau de la SEC à San Francisco, citée dans le communiqué de la SEC. « Les innovateurs qui cherchent à révolutionner et à bouleverser un secteur doivent dire aux investisseurs la vérité sur ce dont sont capables leurs technologies aujourd’hui, et non ce qu’ils espèrent qu’elles pourront faire un jour », ajoute Mme Choi.
SUITE SOURCE MAINSTREAM :
http://www.leparisien.fr/economie/e...e-de-la-silicon-valley-18-03-2018-7615527.php
Cela avait tout du conte de fées mais c’était en réalité un château de cartes. Theranos et sa patronne Elizabeth Holmes, un temps vue comme une étoile montante de la Silicon Valley, prétendaient révolutionner les analyses sanguines : elle a en fait trompé les investisseurs pour lever des centaines de millions de dollars sur du vent.
La SEC, le gendarme boursier américain, a accusé cette semaine Theranos, sa dirigeante-fondatrice Elizabeth Holmes et son ancien président Ramesh Balwani, d’être parvenus à lever « plus de 700 millions de dollars auprès d’investisseurs par le biais d’une fraude élaborée qui a duré plusieurs années, pendant lesquelles ils ont exagéré ou menti sur la technologie, les activités et les performances financières de l’entreprise » de biotechnologie.
Une fortune évaluée à 3,6 milliards de dollars...
Elizabeth Holmes avait captivé les médias outre-atlantique. Elle a multiplié les couvertures de magazine, dont celle du « New York Times Style », qui la présentait comme une visionnaire, prête à changer le monde.
La chute d’Elizabeth Holmes, jeune femme blonde à l’esprit combatif et brillant, est d’autant plus marquante qu’elle figura en 2015 sur la liste des 100 personnalités les plus influentes de la planète du magazine « Time ». Sa fortune était en 2014 évaluée à 3,6 milliards de dollars par le magazine Forbes, faisant d’elle la plus jeune milliardaire n’ayant pas hérité de sa fortune.
Le récent dénouement, que la SEC présente comme une « leçon » pour la Silicon Valley, vient acter la chute d’Elizabeth Holmes, que certains comparaient à Steve Jobs, le défunt patron-fondateur d’Apple.
Un doute sur la vérité de ses affirmations
En lançant Theranos en 2003, à 19 ans, elle promettait des diagnostics plus rapides et moins chers que ceux des laboratoires traditionnels aux Etats-Unis, grâce à des méthodes présentées comme révolutionnaires, permettant jusqu’à 200 analyses avec une toute petite quantité de sang. Mais une série d’articles parus fin 2015 dans le Wall Street Journal avait commencé à semer le doute sur la véracité de ces affirmations. Quelques mois plus tard, le ministère de la Santé avait, lui aussi, fait part de ses réserves.
En réalité, affirme la SEC dans son communiqué mercredi, le système vanté par la start-up -basée à Palo Alto, en plein coeur de la Silicon Valley - « ne permettait de réaliser qu’une toute petite quantité de tests, et la société réalisait l’immense majorité des tests des patients avec d’autres dispositifs fabriqués par d’autres » entreprises comme Siemens par exemple.
Un chiffre d’affaires de seulement 100 000 dollars !
Theranos, Elizabeth Holmes et son associé avaient même affirmé que leurs produits étaient utilisés par le ministère américain de la Défense sur le terrain en Afghanistan et que l’entreprise aurait un chiffre d’affaires de 100 millions de dollars en 2014 : en fait, le gouvernement n’a jamais utilisé ces produits et Theranos a dégagé en 2014 un revenu de… 100 000 dollars !
Pour la SEC, cette affaire doit servir d’exemple à la Silicon Valley, qui fourmille de start-up cherchant des financements et d’investisseurs aux poches pleines, avides de parier sur des entreprises qui se présentent presque toutes comme révolutionnaires.
Cette affaire « est une leçon importante pour la Silicon Valley », selon Jina Choi, directrice du bureau de la SEC à San Francisco, citée dans le communiqué de la SEC. « Les innovateurs qui cherchent à révolutionner et à bouleverser un secteur doivent dire aux investisseurs la vérité sur ce dont sont capables leurs technologies aujourd’hui, et non ce qu’ils espèrent qu’elles pourront faire un jour », ajoute Mme Choi.
SUITE SOURCE MAINSTREAM :
http://www.leparisien.fr/economie/e...e-de-la-silicon-valley-18-03-2018-7615527.php