L'Union européenne a pour objectif de se passer des importations de gaz russe d'ici 2027. Pourtant, l'Autriche importe toujours 98% de son gaz de Russie, et elle est liée par contrat avec Gazprom jusqu'en 2040. De son côté, la Moldavie, pays non-membre de l'UE, devrait réussir à se libérer de sa dépendance avec le géant énergétique en se raccordant au réseau électrique roumain.
Cette situation est due à un contrat qui lie la compagnie énergétique autrichienne, OMV, détenue pour un tiers par l'État autrichien, au géant russe Gazprom. Il a été prolongé en 2018 et court désormais jusqu'en 2040. Ce contrat contient une clause qui oblige OMV à payer pour les livraisons, qu'elle accepte ou non le gaz.
S'il est aujourd'hui dénoncé, comme une erreur stratégique, personne ne sait s'il sera possible d'en sortir puisque les détails du contrat sont tenus secrets. Ce que déplore, Gerhard Mangott, professeur à l'Université d'Innsbruck et spécialiste de la Russie. "Le gouvernement dit se préparer à l’abandon total du gaz russe d’ici 2027, mais n'est pas en mesure de fournir des réponses concrètes sur la manière dont la compagnie énergétique autrichienne OMV pourrait sortir de ce contrat avec Gazprom, sans devoir payer des sommes considérables."
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Pour se passer totalement du gaz russe d'ici 2027, l'Autriche, par l'intermédiaire de sa ministre de l'Environnement, Leonore Gewessler, vient de charger un institut d'examiner d'ici l'été, les conséquences économiques d'une résiliation de ce contrat. Elle veut "mettre en œuvre toutes les possibilités pour en sortir", et souhaite également imposer une obligation de diversification pour les fournisseurs d'énergie.
Le but est de les contraindre à réduire progressivement leurs importations de gaz russe. Une loi est en cours d'élaboration, mais pour qu'elle soit adoptée, une majorité des deux tiers est nécessaire au Parlement. Or, cela est loin d'être acquis, notamment à cause du FPÖ, le parti d'extrême droite, aux positions pro russes.
Il s'agit de la première des trois lignes visant à importer l'électricité depuis la Roumanie. D'ici fin 2025, elle couvrira 50% de la demande d'électricité de la Moldavie. Les deux autres lignes devraient voir le jour en 2028. Selon les autorités, cela permettra de ne plus dépendre exclusivement de l'usine de Cuciurgan, située en Transnistrie, et qui produit plus de 80% de l'électricité du pays.
L'embarrassant contrat entre Gazprom et l'Autriche
Avant l'invasion de l'Ukraine, l'Autriche importait 80% de son gaz de Russie. Deux ans plus tard, le pays est toujours aussi dépendant du gaz russe, puisqu'en janvier 2024, 97% de ses importations provenaient de Moscou. Les quantités absolues que l'Autriche importe ont certes diminué, grâce notamment à une baisse de la consommation dans le pays, mais elles proviennent toujours en grande partie de Russie.Cette situation est due à un contrat qui lie la compagnie énergétique autrichienne, OMV, détenue pour un tiers par l'État autrichien, au géant russe Gazprom. Il a été prolongé en 2018 et court désormais jusqu'en 2040. Ce contrat contient une clause qui oblige OMV à payer pour les livraisons, qu'elle accepte ou non le gaz.
S'il est aujourd'hui dénoncé, comme une erreur stratégique, personne ne sait s'il sera possible d'en sortir puisque les détails du contrat sont tenus secrets. Ce que déplore, Gerhard Mangott, professeur à l'Université d'Innsbruck et spécialiste de la Russie. "Le gouvernement dit se préparer à l’abandon total du gaz russe d’ici 2027, mais n'est pas en mesure de fournir des réponses concrètes sur la manière dont la compagnie énergétique autrichienne OMV pourrait sortir de ce contrat avec Gazprom, sans devoir payer des sommes considérables."
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Pour se passer totalement du gaz russe d'ici 2027, l'Autriche, par l'intermédiaire de sa ministre de l'Environnement, Leonore Gewessler, vient de charger un institut d'examiner d'ici l'été, les conséquences économiques d'une résiliation de ce contrat. Elle veut "mettre en œuvre toutes les possibilités pour en sortir", et souhaite également imposer une obligation de diversification pour les fournisseurs d'énergie.
Le but est de les contraindre à réduire progressivement leurs importations de gaz russe. Une loi est en cours d'élaboration, mais pour qu'elle soit adoptée, une majorité des deux tiers est nécessaire au Parlement. Or, cela est loin d'être acquis, notamment à cause du FPÖ, le parti d'extrême droite, aux positions pro russes.
La Moldavie s'éloigne de la Russie, via la Roumanie
Pour l'instant, la Moldavie dépend du gaz russe, pour produire son électricité, qui plus est via une usine située dans la région autoproclamée indépendante de Transnistrie. Mais une nouvelle ligne électrique, dont le chantier débute le 8 avril, devrait permettre à la Moldavie de se désengager des livraisons de gaz russe, en raccordant le pays au réseau électrique roumain.Il s'agit de la première des trois lignes visant à importer l'électricité depuis la Roumanie. D'ici fin 2025, elle couvrira 50% de la demande d'électricité de la Moldavie. Les deux autres lignes devraient voir le jour en 2028. Selon les autorités, cela permettra de ne plus dépendre exclusivement de l'usine de Cuciurgan, située en Transnistrie, et qui produit plus de 80% de l'électricité du pays.