Menu
Accueil
Forums
Nouveaux messages
En ce moment
Nouveaux messages
Nouveaux messages de profil
Connexion
S'inscrire
Quoi de neuf
Nouveaux messages
Menu
Connexion
S'inscrire
Forums
Art et Culture
Forum amazigh
Enquête. Les grandes fortunes berbères
JavaScript est désactivé. Pour une meilleure expérience, veuillez activer JavaScript dans votre navigateur avant de continuer.
Vous utilisez un navigateur obsolète. Il se peut que ce site ou d'autres sites Web ne s'affichent pas correctement.
Vous devez le mettre à jour ou utiliser un
navigateur alternatif
.
Répondre à la discussion
Message
[QUOTE="leclair, post: 2816296, member: 41564"] À mesure que grossit le portefeuille de ces capitalistes, le maître mot devient "diversification". Les premiers holdings datent de 1973. À l’époque, ils ne sont pas exclusivement berbères, puisque Kassidi et le très Fassi Mohamed Karim Lamrani faisaient équipe dans le groupe Tarik Anoumou. Deux ans plus tard, la famille Lyoussi leur emboîte le pas, avec Omfipar. "À mesure que grandissent les groupes, le besoin d’avoir un pôle financier devint pressant", explique l’économiste Mohamed Saïd Saadi. Or, depuis que Houcine Demnati avait tenté, en 1944, de créer avec Jean Epina, fondateur de l’ONA, une banque d’affaires, le rêve de diriger une institution financière est resté en suspens. Pour l’exaucer, un groupe d’investisseurs (Taïssir, Bouftas, Aït Menna) emmenés par Najem Abaaqil (majoritaire avec 23 %), entreprennent d’acheter 80 % de la BMAO (Banque marocaine d’Afrique et d’Orient) en 1974. "Il s’agissait pour eux de démocratiser l’accès au crédit. À l’époque, il fallait avoir un nom qui sonne fassi pour ne pas attendre indéfiniment le déblocage d’un prêt", raconte le banquier Akalay. Quelques années plus tard, le projet est mort et la banque a été absorbée par la BNDE. Le groupe d’actionnaires a payé 200 millions de dirhams dans la douleur. Ce fut le premier échec cuisant de la finance berbère naissante. Les explications divergent. Certains pensent qu’ils se sont comportés avec cette banque comme avec "une vache à lait", d’autres leur reprochent "leur manque de professionnalisme". Mais tous pointent du doigt Abaaqil, aujourd’hui en fuite dans la fameuse affaire des minotiers. Pourquoi la banque des Berbères, pourtant connus pour leurs agadirs*, a-t-elle failli ? Manque de compétence ou incapacité à tenir tête aux mastodontes de la place ? L’autre échec, celui de l’Algemeine Bank, emmenée par Kassidi, fait penser aux deux, selon les spécialistes. Mais au-delà des explications techniques, les fortunés, berbères comme fassis, subissent depuis la fin des années 80 un climat malsain, hostile à l’investissement, distillé par Driss Basri, sur instigation du roi. Se succèdent à l’époque plusieurs attaques frontales. Il y a d’abord eu la hamla contre la hausse artificielle des prix dans les épiceries. "C’est bien fait pour eux", disait-on ici et là, assimilant les tenants de ces échoppes à de "voraces usuriers". Frappés par des amendes qui dépassaient de loin leurs chiffres d’affaires, certains épiciers se suicidèrent (le cas d’un commerçant de l’Agdal reste dans les annales). Ensuite vint l’opération Mosquée Hassan II. "Elle a été vécue par les fortunés comme une opération de dépouillement programmé", rapporte Akalay. Enfin, arriva le fameux assainissement de 1995. Autant les hommes d’affaires berbères se sont vite relevés de leurs échecs bancaires, autant ils ont eu du mal à surmonter la méfiance née de ces assainissements arbitraires. "Les Soussis sont connus pour leur flair commercial et leur côté batailleur", explique Mohamed Berrada. Pour surmonter la débâcle bancaire, le jeune Bensalah s’est très bien redéployé dans les assurances. Son alter ego, Aziz Akhennouch, a bien repris l’affaire de son père et fondé un holding puissant. Le cas de ces deux leaders "nouvelle génération" est exceptionnel, mais pas forcément représentatif. Pourquoi ? Primo, ils font partie d’une petite poignée qui a décidé de s’accrocher aux hommes du pouvoir (ils sont très proches de Fouad Ali El Himma) pour avoir plus de visibilité et prévenir les mauvais coups avant qu’ils ne soient déclenchés. Avec d’autres, comme Mustapha Amhal, ils sont la partie visible de l’iceberg. "La plupart, invisibles, font tourner les affaires courantes et thésaurisent, par pure méfiance", remarque ce banquier qui déplore la surliquidité générale. Deuxio, mis à part ces premiers de la classe, merveilleusement bien cooptés, "les Berbères continuent de buter sur le mur financier, seul à même de leur donner des ailes", note Saïd Saadi. Il pense que sur ce plan, les Fassis ont toujours une longueur d’avance. Quoique "la plupart de nos banques soient réellement managées par des étrangers", estime Mohamed Berrada. Tertio, excepté Akhennouch dont le père a eu l’intelligence de le laisser faire de son vivant, parce qu’il avait confiance en ses compétences, "la plupart demeurent freinés par le traditionalisme de pères qui ne veulent pas lâcher prise, quitte à aller vers la faillite". Le cas de Tissir étant le plus symptomatique d’une fortune estimée en 1978 à 280 millions de dirhams, qui est aujourd’hui complètement engloutie. Enfin, ces jeunes diplômés qui parviennent à booster des affaires aussi juteuses ne sont pas légion. La faute à qui ? Au makhzen, à la fuite des cerveaux, à l’absence d’une politique d’investissement, à l’inféodation de la justice et à bien d’autres maux qui nous rongent. Parce que, sinon, les capitalistes soussis auraient pu facilement faire mieux que les Fassis. Ou au moins pareil. *Banques ancestrales où les Soussis déposaient leurs biens Famille Abaâkil La fortune des Abaâkil est liée à l’histoire de son fondateur. Abdellah Abaâkil, né dans la région de Tafraout, a entamé sa vie active à Tanger en tant que commerçant. Au moment de l’indépendance, on lui attribue plus de 160 épiceries. Entreprenant, il s’appuie sur deux familles très en vue dans la région du Nord, les Derhem et les Bouaida, pour fonder une minoterie à Tanger et, en 1962, une usine de fabrication de piles (Electrochimie Africaine). À l’époque, il était proche de l’UNFP et compte parmi ses fondateurs. Plus tard, il a pris ses distances par rapport au parti et s’est consacré à ses affaires. À la fin des années 60, il prospecte dans la région d’Agadir et achète le terrain sur lequel sera bâti, près de cinq ans plus tard, l’hôtel Anezi. De retour d’Agadir, il décède en 1970 dans un crash d’avion. Ses deux frères ont, dès lors, entrepris de développer le patrimoine familial, mais chacun de son côté. Najem Abaâkil, détient d’importants intérêts dans l’industrie agro-alimentaire, le textile et la finance. Son frère Houcein Abaâkil, développe surtout la promotion immobilière en plus du contrôle d’Electrochimie Africaine. De son côté, le fils de Abdellah, Azeddine Abaâkil, a monté une affaire dans les matériaux de construction (Société Sadet) à Rabat. Famille Bensalah Abdelkader Bensalah a profité de l’ère d’ouverture de l’après protectorat. Ainsi, en 1962, Hassan II fait fi de l’interdiction de vendre les terres françaises et obtient une dérogation pour Bensalah. Ce dernier y gagne 700 hectares de terres irriguées. Dans le mouvement de la marocanisation, il reprend les sociétés Oulmès, Le comptoir Métallurgique et Orbonor, qui étaient détenues par des Français. Hassan II nomme Moulay Hafid Alaoui en tant qu’administrateur dans ces sociétés. Mais ce dernier avait, selon des témoins de l’époque, une participation au capital, ce qui lui permettait de jouer le rôle de protecteur. D’ailleurs, pour chaque participation prise par la SNI dans les sociétés marocanisées, Bensalah était présent. C’est ainsi qu’au début des années 70, la famille Bensalah s'ouvre la porte des assurances par l’achat de l’Entente (8 %), d’Al Amane (5 % en 1975) et d’Atlanta en 1977. Des années plus tard, Mohamed Hassan Bensalah, le fils, renforce sa présence dans l’assurance par l’acquisition de la Sanad. Le passage au holding s’imposait de plus en plus avec l’ambition de la diversification. Le groupe Holmarcom est actuellement le détenteur de la carte Pepsi et dispose de participations dans l’aéronautique à travers la Regional Air Lines. Dernièrement, il aurait pris des participations dans le projet d’aménagement de la baie de Sâidia aux côtés de l’Espagnole Fadesa. Famille Amhal Haj Mohamed Amhal a choisi le secteur de la pétrochimie. Dès l’indépendance, les Amhal se sont lancés dans la distribution des produits pétroliers. La société Somepi fut construite en 1975 sur ces bases, avec une dominance dans le gaz. Certains attribuent à Driss Basri, l’ex-ministre de l’Intérieur, une main dans la réussite de la famille Amhal. En tout cas, les Amhal ont bénéficié du tracé urbanistique pour faire fructifier leur patrimoine foncier. Ce qui constitue une réserve de taille. Les héritiers de Haj Mohamed, dont le plus connu est Mustapha, ont su prendre leur élan à partir de ce patrimoine. Mustapha Amhal commence par restructurer le groupe en renforçant le pôle gaz. Une alliance avec la Samir en 2002 lui permet de mettre un pied dans le raffinage. Mais c’est en 2003 que le groupe changera de physionomie. Mustapha se lance dans les produits à grande consommation. Il construit une usine à Mohammedia pour la fabrication de détergents. Puis se focalise sur la boisson gazeuse en lançant la marque Ice Cola. Tout récemment, il attire les Saoudiens Savola pour le lancement d’une nouvelle marque d’huile de table et de lait. Le groupe a un chiffre d’affaires de plus de 4,5 milliards de dirhams. [/QUOTE]
Insérer les messages sélectionnés…
Vérification
Répondre
Forums
Art et Culture
Forum amazigh
Enquête. Les grandes fortunes berbères
Haut