En équateur,

mam80

la rose et le réséda
Modérateur
En plein quartier résidentiel de Quito, en cet après-midi tranquillement ensoleillé, une scène de guerre civile a lieu, dans l’ignorance générale du reste de la ville et du monde, semble-t-il.
(...)

Les rues menant au siège de l’Assemblée sont barricadées et solidement gardées par des troupes de policiers casqués, armés.

De 7 h à 16 h, sous un soleil de plomb et tandis qu’un silence lourd règne sur le quartier de Belén, les députés discutent des amendements. Mais les lois passeront inévitablement, cela ne fait de doute pour personne parmi les manifestants. Réalistes, mais non résolus, ils sont pourtant bien là : de toutes les classes sociales, métis ou blancs, députés ou simples ouvriers, ils sont présents pour témoigner de leur mécontentement et de leur détermination à ne laisser violer leurs libertés.

Soudain, un battement sourd se fait entendre, se rapprochant peu à peu. Un groupe d’indigènes arrive, tambours battants et agitant des crécelles. Et puis on entend ce slogan, repris par l’ensemble de la foule : “¡Fuera Correa! ¡Fuera!” (« Dehors Correa ! Dehors ! »).

À 16 h, la tension monte. Les députés sortent, la nouvelle se répand : 17 amendements sur les 19 proposés ont été votés à majorité, cette majorité issue du « 35 », le parti de Rafael Correa. Seuls huit députés contre cent ont osé s’opposer à ces lois qui, entre autres, soumettent les moyens de communication à l’État et permettent au président d’être réélu indéfiniment. Les gens applaudissent, acclament les réformes, la victoire est remportée. À quelques centaines de mètres, cependant, derrière les barrières de policiers, c’est la rancune, la colère d’avoir été trompés et non écoutés, la profonde tristesse de voir la démocratie équatorienne s’éteindre.

Voyant les indigènes se soulever, crier et devenir menaçants, la milice se met en position d’attaque :
arrivent alors 300 policiers à cheval, un renfort visant à assurer la « sécurité » de la ville.

Et voilà que la cavalerie charge :

hommes, femmes ou enfants, indigènes ou métis, les chevaux ne font pas de différence et bousculent, renversent, tout cela dans un bruit de cris et de sifflets abrutissant.

En plein quartier résidentiel de Quito, en cet après-midi tranquillement ensoleillé, une scène de guerre civile a lieu, dans l’ignorance générale du reste de la ville et du monde, semble-t-il.


Isabelle Pierrefils


mam
 

Easya

esperanza
En plein quartier résidentiel de Quito, en cet après-midi tranquillement ensoleillé, une scène de guerre civile a lieu, dans l’ignorance générale du reste de la ville et du monde, semble-t-il.
(...)

Les rues menant au siège de l’Assemblée sont barricadées et solidement gardées par des troupes de policiers casqués, armés.

De 7 h à 16 h, sous un soleil de plomb et tandis qu’un silence lourd règne sur le quartier de Belén, les députés discutent des amendements. Mais les lois passeront inévitablement, cela ne fait de doute pour personne parmi les manifestants. Réalistes, mais non résolus, ils sont pourtant bien là : de toutes les classes sociales, métis ou blancs, députés ou simples ouvriers, ils sont présents pour témoigner de leur mécontentement et de leur détermination à ne laisser violer leurs libertés.

Soudain, un battement sourd se fait entendre, se rapprochant peu à peu. Un groupe d’indigènes arrive, tambours battants et agitant des crécelles. Et puis on entend ce slogan, repris par l’ensemble de la foule : “¡Fuera Correa! ¡Fuera!” (« Dehors Correa ! Dehors ! »).

À 16 h, la tension monte. Les députés sortent, la nouvelle se répand : 17 amendements sur les 19 proposés ont été votés à majorité, cette majorité issue du « 35 », le parti de Rafael Correa. Seuls huit députés contre cent ont osé s’opposer à ces lois qui, entre autres, soumettent les moyens de communication à l’État et permettent au président d’être réélu indéfiniment. Les gens applaudissent, acclament les réformes, la victoire est remportée. À quelques centaines de mètres, cependant, derrière les barrières de policiers, c’est la rancune, la colère d’avoir été trompés et non écoutés, la profonde tristesse de voir la démocratie équatorienne s’éteindre.

Voyant les indigènes se soulever, crier et devenir menaçants, la milice se met en position d’attaque :
arrivent alors 300 policiers à cheval, un renfort visant à assurer la « sécurité » de la ville.

Et voilà que la cavalerie charge :

hommes, femmes ou enfants, indigènes ou métis, les chevaux ne font pas de différence et bousculent, renversent, tout cela dans un bruit de cris et de sifflets abrutissant.

En plein quartier résidentiel de Quito, en cet après-midi tranquillement ensoleillé, une scène de guerre civile a lieu, dans l’ignorance générale du reste de la ville et du monde, semble-t-il.


Isabelle Pierrefils


mam
Cela s'est déroulé début décembre et malheureusement ce pays voit chaque jour sa démocratie et ses libertés bafoués par Correa, ses sbires et les intérêts financiers qu'ils défendent au détriment de son propre peuple...
Cela est d'autant plus amer que son arrivée avait susciter un élan d'optimiste mais sa trahison est totale...
Je comprends le désarroi de l'auteur car malheureusement dans le monde on pense que l'Amérique latine s'est débarrassé de ses vieux démons alors que les atteintes aux libertés sont chaques jours plus grandes : Équateur, Bolivie, Venezuela...
A titre personnel je suis triste car pour ceux qui ont eu la chance de visiter ce pays, les équatoriens sont d'une gentillesse et générosité rare
 
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