Essaouira et l'industrie romaine

Essaouira et l'industrie romaine​


La couleur pourpre

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Essaouira est aujourd’hui une petite ville portuaire où il y a presque autant de touristes que de poissons. Cependant la cité de Mogador garde en mémoire les vestiges d’un passé qui remonte jusqu’à l’antiquité. En effet les romains avaient eux aussi un grand intérêt pour la région d'Essaouira, mais pour d'autres raisons que les vacanciers venus fouler le sable de ses plages et le pavé de sa médina... :)


Durant plusieurs siècles avant l’an 146 av. J.-C., la région d’Essaouira était alors une province de la monarchie Berbère composée uniquement de tribus nomades.
En ces temps, l’empire Romain était le plus puissant de tout le bassin méditerranéen. Après avoir provoqué et accablé leur plus grand ennemi durant les deux premières guerres puniques, les romains se méfiant d’une contre-attaque de la civilisation carthaginoise originaire du golf de Tunis, décident d’envahir la côte atlantique de l’actuel Royaume du Maroc. Une fois la région soumise, elle devient une province également tenue de soutenir matériellement l’empire.

Teinter l'habit des rois grâce à un coquillage...

Une fois en position sur le littoral, les romains commencèrent à y développer différentes industries. Outre l’utilisation du sel servant à conserver les aliments, les viandes et les poissons, les romains y trouvèrent une ressource qui leur était chère : le murex.

Au large de l'actuelle Essaouira, immergeant à peine de l’océan, les îles renfermaient une ressource luxueuse pour les démocrates et généraux romains. En effet, sur cette amas rocheux propice à la prolifération de la faune et de la flore aquatiques, un animal appelé le murex s’y trouvait à profusion.

Ce mollusque gastéropode couvert d'une coquille à fines épines était utilisé pour l’industrie de la pourpre.
Connue déjà des phéniciens ayant occupé les îles dans des temps plusd anciens, la teinte rouge violacé obtenue à partir de l'animal à l'issue d'une longue macération avait un coût de revient tel qu'elle fut d'office réservée aux étoffes des plus hauts dignitaires de l'empire, et des dirigeants de toutes les sociétés bordant le bassin méditerranéen.

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Plus tard et jusqu'à nos jours elle demeure la couleur des tenues portées par les cardinaux de l'église catholique romaine et anglicane.
La couleur pourpre est à l'origine de l'adjecfif "purpuraires" qualifiant à ce jour les îles de l'archipel d'Essaouira. (voir ci-dessous)

La raréfaction du coquillage vint à bout de cette technique antique, remplacée désormais par un colorant de synthèse : le murexide.

En l’an 42 ap. J.-C., l’empire décida d’annexer la région et d’en faire une province de la Mauritanie Tingitane, la région fut alors délaissée par les romains et l'industrie de la pourpre fit faillite. Au fil des siècles, Essaouira est passée du pourpre de Rome, au bleu mythique qui lui va si bien.
 

Les îles Purpuraires​

Les îles purpuraires sont un archipel d'îles et d'îlots situés autour de la péninsule d'Essaouira. Elles sont situées face à la Skala du port, abritant une réserve d'oiseaux. La plus grande de ces îles est appelée "l'île du pharaon". On y trouve des fortifications abandonnées. L'archipel doit son nom au roi Juba II qui y développe une industrie de teinture à partir du murex au 1er siècle avant JC. Ce coquillage permet de fabriquer la couleur pourpre. ( voir ci-dessus)
C'est cette industrie qui permettra de développer la ville à l'époque. Comme l'île Mogador, les îles purpuraires ne peuvent être visitées. Cependant, vous pouvez faire le tour en bateau.

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