Le manque d'estime de soi vient d'un écart entre nos attentes envers nous-mêmes (notre "moi idéal") et ce qu'on perçoit comme étant notre moi réel ou actuel, à la fois pour ses qualités et défauts et ses choix et accomplissements (perçus). Si on réajuste nos attentes de façon à être plus réalistes, ou qu'on change notre perception de nous-mêmes de façon à être davantage satisfaits de nos qualités réelles et de nos accomplissements réels, alors l'estime devrait se renforcer.
Un autre problème est que certaines personnes sont frustrées d'avoir fait de mauvais choix dans un passé parfois lointain, alors que dans les faits, leurs conditionnements à l'époque étaient si lourds qu'un autre choix, hypothétiquement plus sage, n'était pas forcément à leur portée. Le fait qu'on ait choisi à ce moment-là sans avoir conscience d'être déterminés (par les influences qui pesaient sur nous) n'implique pas que nous ayons été libres. Spinoza a dit que les gens se croient libres, parce qu'ils ont conscience de leurs choix, mais pas conscience des causes de ces choix. Les enfants et les fous se croient peut-être libres, mais on sait bien qu'ils n'agissent pas raisonnablement et pas de façon réfléchie et mûrie.
Je veux pas dire non plus qu'il faut se réfugier dans une sorte de fatalisme universel pour nier notre responsabilité dans certains mauvais choix.