“elle était recroquevillée dans un coin de l'hôtel” : un réseau de proxénétisme sordide découvert en eure-et-loir

Ce qui a marqué les enquêteurs c’est l’atteinte psychologique, les atteintes physiques et les graves sévices dénoncés par la jeune fille" décrit gravement le colonel Piérini. Le 8 juin, vers 13h, la gendarmerie reçoit un appel de la réceptionniste de l'hôtel Orée de Chartres, à Barjouville. Une jeune fille de 15 ans vient de se réfugier dans l'hôtel, apeurée et en fuite.
"Enfermée il y a encore quelques minutes"

"Lorsque les gendarmes arrivent, elle est recroquevillée dans un coin de l'hôtel. Elle explique, de façon confuse, que des personnes lui en veulent et l'ont violentée, relate le procureur de Chartres, Rémi Coutin. Elle était enfermée il y a encore quelques minutes dans la chambre d'un autre hôtel, le Première Classe de Barjouville, dont elle a réussi à s'échapper en passant par la fenêtre."

La jeune fille, qui vit à Cholet dans le Maine-et-Loire, est en réalité la première victime d'une affaire de proxénétisme aggravé, "particulièrement sordide" de l'aveu du procureur.

Le 4 juin, alors qu'elle est en fugue avec l'une de ses amies, elles sont interceptées par un couple et un homme de main, par qui elles sont séquestrées. La première jeune fille est violée par l'homme du couple, qui la contraint ensuite, ainsi que son amie, à se prostituer pour son compte, d'abord à Rambouillet puis à Barjouville. Jusqu'à ce jour du 8 juin où la première de deux mineures réussit à fausser compagnie à ses ravisseurs, en franchissement les quelques mètres qui séparent les deux hôtels.

"On n’ose imaginer ce qu’il se serait passé si elle s’était retrouvée sans lieu d’accueil et que les individus s'étaient lancés à sa recherche, envisage gravement Rémi Courtin. Les individus ont d'ailleurs quitté précipitamment l'hôtel en s'apercevant de son absence. On les voit s'embarquer très rapidement dans leur véhicule. Ils ont instantanément compris ce qu’ils risquaient."
Le GIGN interpelle les suspects

Une fois la première jeune fille mise en sécurité, plusieurs corps de gendarmerie et de police sont mobilisés pour retrouver la seconde mineure, et arrêter au plus vite les auteurs de ces atrocités. L'autre jeune fille a pu être secourue dans la nuit même du 8 juin, à Nuaillé où, selon le Courrier de l'Ouest, elle avait été déposée par ses ravisseurs. Elle a confirmé les dires de la première victime.

Quant aux trois adultes, "ils ont pu être localisés dès le 11 juin, en Vendée. Ils ont été interpellés sur le parking du LIDL des Herbiers". Compte-tenu de leur dangerosité, et par crainte qu'ils ne soient armés, c'est le GIGN de Nantes qui a procédé à leur interpellation. Ils ont immédiatement été placés en garde-à-vue et entendus pendant 3 jours. Une autre femme qui les accompagnait a également été placée en garde-à-vue, avant d'être identifiée également comme victime.
D'autres victimes ?

L'auteur principal des faits, ainsi que le deuxième adulte, considéré comme un homme de main, ont tous deux nié les faits. Seule la femme du couple a reconnu ce qui lui était reproché, et confirmé aux enquêteurs les accusations de proxénétisme. Elle aurait aussi indiqué subir elle-même des violences de la part de son compagnon.

A l'issue de la garde-à-vue, les deux hommes ont été placés en détention provisoire, au vu des faits et leur lourd casier judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet. La femme a été placée sous contrôle judiciaire. Tous trois ont été mis en examen pour proxénétisme aggravé. L'auteur principal présumé est également mis en examen pour plusieurs autres chefs d'accusation, notamment de viol et de violences aggravées.

La suite de l'enquête devra déterminer les circonstances exactes dans lesquelles les jeunes filles sont tombées entre les mains du trio, et identifier d'autres potentielles victimes. L'enquête s'intéressera aussi aux clients qui ont profité des deux jeunes mineures.
 
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