Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que la dette publique des Etats-Unis va dépasser les 140 % du PIB en 2035. (Illustration) - T. Cross/AFP
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Publié le 03/11/2025
Un siècle après être devenue la référence de la stabilité financière, l’Amérique s’apprête à franchir un cap symbolique. La dette publique des Etats-Unis dépassera bientôt, en pourcentage du PIB, celles de l’Italie et de la Grèce, une première depuis cent ans et un signal d’alarme pour la première économie mondiale, rapporte The Economic Times.
En effet, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que la dette brute du gouvernement américain atteindra 143,4 % du PIB d’ici 2035, contre 123 % en 2024. Ce niveau excéderait celui de l’Italie (137 %) et de la Grèce (130 %), longtemps considérées comme les symboles du surendettement européen. La dette fédérale américaine a déjà franchi la barre des 38.000 milliards de dollars en 2025, alors que les dépenses publiques continuent de croître plus vite que les recettes.
Une dérive de plus en plus dangereuse
Pour le FMI, cette trajectoire est intenable sans réforme majeure. Les déficits budgétaires resteront au-delà de 7 % du PIB par an jusqu’en 2035, un record parmi les grandes puissances économiques. Réduction d’impôts, dépenses sociales et de défense en hausse, mais surtout explosion du coût du crédit alimentent cette dérive.The Economic Times souligne que les paiements d’intérêts ont doublé en trois ans, dépassant désormais les budgets combinés de l’Education et des Transports. Chaque point de hausse du taux moyen ajoute environ 380 milliards de dollars à la facture annuelle du Trésor. Une situation qui limite la capacité de Washington à investir dans la croissance, les infrastructures ou la transition énergétique.
Washington dans l’impasse politique
Pour le quotidien, la crise n’est pas seulement économique : elle est aussi politique. Malgré les alertes, le Congrès reste paralysé. Républicains et démocrates s’affrontent sur la manière de réduire la dette, entre coupes budgétaires impopulaires et hausses d’impôts jugées explosives. En l’absence de compromis, le déficit continue de gonfler, alimentant une spirale que ni la croissance ni la politique monétaire ne semblent freiner.Notre dossier sur les Etats-Unis
Cette dynamique réduit la marge de manœuvre de Washington face à un choc économique ou géopolitique. Plus la dette augmente, moins l’Etat peut réagir en cas de crise. Le FMI met en garde : même si le dollar reste une monnaie de réserve mondiale, cet avantage n’est « pas illimité ».