Eternité.

Imaginez-vous vivant éternellement, les secondes, les minutes, les heures, les jours, les années, les décennies, les siècles, les millénaires… Se succèdent, les uns après les autres, vous avez tout vécu, tout touché, tout expérimenté après un laps de temps, vous avez même tout compris de ce qui est possiblement appréhendable par votre raison.

Vous avez touchez différents corps, des beaux, des moches, des distordus, des anormaux, des banals… vous avez réfléchi à tous les sujets écouter tous les avis de vos semblables, il existe 100 milliards d’être humains ? Et alors vous avez vécu 300 milliards d’années, vous pourrez en vivre des centaines d’autres milliards. Des milliers de milliards de nouvelles années futures vous attendent. Vous êtes courageux, vous êtes lâche ? Est-ce que cela à vraiment une quelconque importance, tous les lâches deviendront courageux et tous les courageux deviendront des lâches, tout ce qui est possiblement expérimentable, vous l’avez expérimenter. Tout ce qui est possiblement pensable vous l’avez pensé.

A un moment tout ce qui vous entour est une inlassable répétition de ce qui s’est produit et de ce qui se produira. Pire vous aspirez à oublier mais cela vous est impossible, tout ce que vous vivez, tout ce que vous ressentez reste là piéger dans votre esprit, vous pouvez vous rappeler du repas de la vieil, mais aussi de celui d’avant, et de celui d’avant etc…

L’ennui vous ronge, vous avez essayé toutes les mixtures possibles et inimaginables, sucré, salé, métallique ou poison… Il n’y a plus d’innovation possible, vous atteignez le mur indépassable de l’ennui. Tout perd de son goût de son essence. Même la douleur vous l’avez essayé à toutes les sauces. Vous devenez nostalgique d’un sentiment aussi désagréable que la douleur, au moins du temps où elle vous faisait de l’effet vous arriviez à ressentir, à essayer de la fuir ou de la contrôler, il y avait encore quelque chose qui pouvait vous toucher vous faire réagir. Là tout vous est indiffèrent. Un bain d’acide est comparable aux plaisirs les plus exquis.

Vous essayez de vous pendre, de vous tirer une balle dans la tête, de vous faire exploser avec du C4… Rien n’y fait vous n’êtes pas mortel. Vous êtes déjà mort !


Quel est le sens du Paradis ou de l'Enfer ? Vous le nommez comme vous le voulez.
 
Tu envisages l'éternité avec la psychologie d'un mortel...Il est là le problème ;)

Je ne crois pas que ce soit ma vision. C'est plutôt l'optique qui est proposée par l'islam, dans un sens aussi par le christianisme.

On renaît à l'identique dans un au-delà ( soustraire le mot identique pour le christianisme ou le catholicisme). Il n'y a pas de révélation, d'ailleurs il n'y a pas d'évolution, c'est une fixité de l'être humain.

ça se voit aussi dans la réticence à envisager l'évolution biologique des espèces par exemple.


Je pourrais très bien comprendre une éternité où nous même nous évoluons, et notre perspective change au fil du temps.

Je comprends aussi l'horizon nihiliste dans une certaine mesure de certaines philosophies indiennes voire des religions indiennes.

Ce qui me taraude (pas vraiment en fait) c'est la transposition d'un hédonisme ou d'une souffrance principalement physique dans un au-delà éternel, et comment cela peut-être attractif ?
 
comment cela peut-être attractif ?

Ça n'est attractif uniquement par le fait que le croyant reste dans un flou artistique sur ces questions...D'ailleurs demande à un croyant l'apparence qu'auront ses proches et lui au paradis, et tu verras qu'il botte en touche...

Et si tu veux en savoir plus, il te dira que "Dieu seul sait" ou un truc dans le genre...
 
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