Européennes: la russie au cœur d’une campagne de désinformation

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la rose et le réséda
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Une enquête du New York Times révèle que plusieurs comptes sur les réseaux sociaux et sites web diffusant des fausses informations sont directement liés à la Russie.


Trois ans après l’élection de Donald Trump qui avait bénéficié d’une campagne d’ingérence de la Russie notamment sur les réseaux sociaux, l’histoire se répète. Le New York Times retrace dans une enquête publiée dimanche les origines de plusieurs comptes, pages, groupes ou sites web diffusant des fausses informations sur le fonctionnement de l’Union européenne ou de l’Otan. Le quotidien note aussi de nombreuses campagnes visant à exagérer le phénomène migratoire sur le continent européen. Les sites de groupuscules politiques italiens ou allemands sont notamment au cœur de ces dernières révélations. Ils sont hébergés sur des serveurs russes selon le média américain. Les mêmes serveurs qui ont été utilisés par les hackers russes lors du piratage des réseaux informatiques du parti démocrate américain seulement quelques jours avant le scrutin présidentiel en 2016.
L’enquête va plus loin et révèle que des groupes d’extrême droite répètent les stratégies en ligne du Kremlin pour faire régner la confusion et mettre en avant leurs propres arguments, parfois de façon très insidieuse. Le New York Times évoque notamment deux pages fermées par Facebook la semaine dernière en Italie. Ces dernières relayaient des contenus liés au sport et à la mode mais parvenaient à y immiscer des messages politiques d’extrême droite. Ces pages sont au cœur d’un rapport, relayé par le New York Times, sur la désinformation en ligne préparé par l’organisation non gouvernementale de cybermilitantisme Avaaz. Elle y détaille l’activité au total de 104 pages et de 6 groupes hébergés sur le réseau social relayant, entre autres, des contenus anti-réfugiés, antisémites et faisant aussi la promotion des thèses populistes des deux partis au pouvoir: la ligue du Nord et le mouvement cinq étoiles. L’organisation estime que des campagnes similaires ont actuellement lieu en France, en Espagne, ou en Pologne mais qu’elle n’est pas en mesure de les identifier, faute de moyen.
Un électeur Européen sur deux touché
Ces différentes révélations interviennent dans un contexte tendu, seulement quelques jours après le rapport problématique publié par l’agence de cybersécurité SafeGuard Cyber mercredi dernier. Un électeur européen sur deux a été exposé à des fausses informations ou à des publications faisant la promotion de l’extrémisme politique selon lui. En tout, 6 700 comptes douteux, souvent automatisés sous forme de bot qui publient et republient de faux posts sans arrêt, liés à la Russie ont été identifiés. Ces derniers adaptent leur stratégie en fonction des pays visés selon l’agence américaine. Si en Allemagne, les contenus liés à «l’invasion des immigrés» sont mis en avant, en Grande-Bretagne, l’objectif est d’accentuer la division entre pro et anti-Brexit par exemple. Leur quantité varie aussi en fonction des pays: «Il y a une claire corrélation entre le volume des attaques et le niveau de représentation au Parlement [européen]» note George Kamide, directeur de recherche chez SafeGuard Cyber. L’Allemagne, pays où 96 eurodéputés seront élus fin mai est le plus fréquemment visé. Suivent ensuite la France et l’Italie qui vont élire respectivement 79 et 76 eurodéputés.
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