"La moitié des expatriés quitte le pays au bout de deux ans"
Cary Gervereau vit depuis 2005 au Maroc. Indépendant, puis salarié pour redevenir finalement indépendant en gestion de patrimoine, il vit avec sa femme, marocaine, à Casablanca. En plus de sa société, il a créé avec sa compagne un hôtel à Essaouira. Il revient sur son parcours et donne des conseils aux Français qui souhaiteraient s'expatrier.
Depuis quand vivez-vous au Maroc ?
Je suis arrivé à Essaouira en 2005. J'ai commencé comme gestionnaire de patrimoine indépendant. Un an plus tard, je rentrais en France. La première expérience n'a pas été vraiment concluante. La ville était trop petite et il était difficile de me faire connaître et de vraiment lancer mon activité. En revanche, j'y ai rencontré ma femme marocaine. Mon activité n'étant pas florissante, on a décidé de partir en France avec la ferme idée de revenir plus tard au Maroc. J'ai démarché les banques françaises et un an après je travaillais à nouveau comme gestionnaire de patrimoine mais cette fois, en tant que salarié à Casablanca. La crise est passée par là, la banque a fermé et, depuis, j'ai relancé ma propre affaire.
Professionnellement, quelles sont les différences entre la France et le Maroc ?
Cela dépend des villes. Entre Casablanca, Rabat et Marrakech par exemple ça n'est pas pareil. Dans les deux premières, la façon de travailler est identique à ce que l'on connaît en France. Les gens sont efficaces mais c'est beaucoup moins le cas à Marrakech, où il faudra s'habituer à un certain manque de ponctualité.
Est-il facile de monter sa propre affaire ?
Oui, cela est relativement simple. Mais il faut faire attention aux gens que l'on rencontre. On peut très souvent tomber sur des personnes incompétentes. D'ailleurs le milieu des expatriés n'est pas forcément un milieu privilégié pour démarrer. Pour moi, les choses sont plus simples parce que ma femme est marocaine. Je déconseillerai également de venir ici en voulant se lancer dans le tourisme, d'autant plus que la crise nous rattrape. Surtout, il existe de nombreuses autres opportunités de travail. Il peut être judicieux de réfléchir à monter une affaire d'import-export en regardant de plus près les zones off-shore offertes par le pays.