On vous explique pourquoi le détournement de données facebook est un triple scandale

L'affaire Cambridge Analytica prend une dimension européenne. La société britannique est accusée d'avoir récupéré les données personnelles de 50 millions d'utilisateurs de Facebook pour peser dans la campagne présidentielle de Donald Trump aux États-Unis. Elle réfute "fermement" toute accusation.
La Commission européenne a indiqué, mardi 20 mars, que le sujet était au menu d'une réunion du G29. Cette instance, rassemblant les "Cnil européennes", pourrait ouvrir une enquête comme elle l'a fait pour Uber. Le Parlement européen a, lui aussi, prévu d'enquêter sur cette affaire qui représente un triple scandale.
Un scandale d'entreprise
L'affaire Cambridge Analytica plonge Facebook dans une crise historique. Les données des utilisateurs ont été aspirées à son insu. Depuis que la polémique a éclaté, le cours du réseau social dégringole en Bourse, perdant 30 milliards d'euros de capitalisation en une seule journée. Mark Zuckerberg a été invité, mardi, à venir s'expliquer devant le Parlement européen pour clarifier "le fait que les données personnelles ne sont pas exploitées pour manipuler la démocratie", écrit le président du parlement européen, Antonio Tajani, sur Twitter.
We’ve invited Mark Zuckerberg to the European Parliament. Facebook needs to clarify before the representatives of 500 million Europeans that personal data is not being used to manipulate democracy.
— Antonio Tajani (@EP_President) 20 mars 2018
Le jeune patron américain doit aussi comparaître devant une commission parlementaire britannique. "Le comité a demandé à plusieurs reprises à Facebook comment les entreprises acquièrent et conservent les données des utilisateurs de leur site, en particulier si des données ont été prises sans leur consentement, rappelle Damian Collins, le président de cette commission. Vos réponses officielles ont constamment sous-estimé ce risque et ont été trompeuses."
Un scandale démocratique
Les 50 millions de profils Facebook et toutes leurs données ne sont pas tombées entre n’importe quelles mains. Cambridge Analytica, spécialisée dans la communication stratégique et notamment dans la collecte de données à des fins électorales, est une filiale américaine de la société britannique de marketing ciblé SCL. Elle n’est pas vraiment neutre politiquement. Son propriétaire Robert Mercer est un milliardaire climato-sceptique, nationaliste, islamophobe, et l’un des rares à avoir soutenu Trump dès le début. L'Américain Steve Bannon, ancien proche conseiller du président américain et invité d'honneur du congrès du Front national mi-mars à Lille, a également siégé à son conseil d’administration
francetvinfo.fr
 
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