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[QUOTE="momojojo, post: 13663956, member: 368256"] pour vous, m’obligent à vous en avertir et à vous donner un nouveau conseil : d’abord qu’on vous apportera vos fèves et vo- tre paille, levez-vous, et vous jetez dessus avec avidité ; le maître jugera par là que vous êtes guéri, et révoquera, sans doute, votre arrêt de mort ; au lieu que si vous en usez autrement, c’est fait de vous. » « Ce discours produisit l’effet qu’en avait attendu l’âne. Le bœuf en fut étrangement troublé et en beugla d’effroi. Le mar- chand, qui les avait écoutés tous deux avec beaucoup d’attention, fit alors un si grand éclat de rire, que sa femme en fut très-surprise : « Apprenez-moi, lui dit-elle, pourquoi vous riez si fort, afin que j’en rie avec vous. — Ma femme, lui répondit le marchand, contentez-vous de m’entendre rire. — Non, reprit- elle, j’en veux savoir le sujet. — Je ne puis vous donner cette satisfaction, repartit le mari ; sachez seulement que je ris de ce que notre âne vient de dire à notre bœuf ; le reste est un secret qu’il ne m’est pas permis de vous révéler. — Et qui vous empê- che de me découvrir ce secret ? répliqua-t-elle. — Si je vous le disais, répondit-il, apprenez qu’il m’en coûterait la vie. — Vous vous moquez de moi, s’écria la femme ; ce que vous me dites ne peut pas être vrai. Si vous ne m’avouez tout à l’heure pourquoi vous avez ri, si vous refusez de m’instruire de ce que l’âne et le bœuf ont dit, je jure, par le grand Dieu qui est au ciel, que nous ne vivrons pas davantage ensemble. » « En achevant ces mots, elle rentra dans la maison, et se mit dans un coin où elle passa la nuit à pleurer de toute sa force. Le mari coucha seul ; et le lendemain, voyant qu’elle ne disconti- nuait pas de se lamenter : « Vous n’êtes pas sage, lui dit-il, de vous affliger de la sorte ; la chose n’en vaut pas la peine ; et il vous est aussi peu important de la savoir, qu’il m’importe beau- coup, à moi, de la tenir secrète. N’y pensez donc plus, je vous en conjure. — J’y pense si bien encore, répondit la femme, que je ne cesserai pas de pleurer, que vous n’ayez satisfait ma curiosi- té. — Mais je vous dis fort sérieusement, répliqua-t-il, qu’il m’en [/QUOTE]
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