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[QUOTE="momojojo, post: 13663963, member: 368256"] coûtera la vie si je cède à vos indiscrètes instances. — Qu’il en arrive tout ce qu’il plaira à Dieu, repartit-elle, je n’en démordrai pas. — Je vois bien, reprit le marchand, qu’il n’y a pas moyen de vous faire entendre raison ; et comme je prévois que vous vous ferez mourir vous-même par votre opiniâtreté, je vais appeler vos enfants, afin qu’ils aient la consolation de vous voir avant que vous mouriez. » Il fit venir ses enfants, et envoya chercher aussi le père, la mère et les parents de la femme. Lorsqu’ils fu- rent assemblés, et qu’il leur eut expliqué de quoi il était ques- tion, ils employèrent leur éloquence à faire comprendre à la femme qu’elle avait tort de ne vouloir pas revenir de son entê- tement ; mais elle les rebuta tous, et dit qu’elle mourrait plutôt que de céder en cela à son mari. Le père et la mère eurent beau lui parler en particulier, et lui représenter que la chose qu’elle souhaitait d’apprendre ne lui était d’aucune importance, ils ne gagnèrent rien sur son esprit, ni par leur autorité, ni par leurs discours. Quand ses enfants virent qu’elle s’obstinait à rejeter toujours les bonnes raisons dont on combattait son opiniâtreté, ils se mirent à pleurer amèrement. Le marchand lui-même ne savait plus où il en était. Assis seul auprès de la porte de sa mai- son, il délibérait déjà s’il sacrifierait sa vie pour sauver celle de sa femme qu’il aimait beaucoup. « Or, ma fille, continua le vizir en parlant toujours à Sche- herazade, ce marchand avait cinquante poules et un coq, avec un chien qui faisait bonne garde. Pendant qu’il était assis, comme je l’ai dit, et qu’il rêvait profondément au parti qu’il de- vait prendre, il vit le chien courir vers le coq qui s’était jeté sur une poule, et il entendit qu’il lui parla dans ces termes : « Ô coq ! Dieu ne permettra pas que tu vives encore longtemps ! N’as-tu pas honte de faire aujourd’hui ce que tu fais ? » Le coq monta sur ses ergots, et se tournant du côté du chien : « Pour- quoi, répondit-il fièrement, cela me serait-il défendu au- jourd’hui plutôt que les autres jours ? — « Puisque tu l’ignores, répliqua le chien, apprends que notre maître est aujourd’hui dans un grand deuil. Sa femme veut qu’il lui révèle un secret qui [/QUOTE]
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