A
AncienMembre
Non connecté
https://etudiant.lefigaro.fr/articl...edateur_1bde7c20-62bc-11e9-a94d-14edf702530a/
Assas: les témoignages effarants d’étudiantes harcelées par un professeur «prédateur»
Par Jeanne Sénéchal • Publié le 20/04/2019 à 09:46
TÉMOIGNAGES - La faculté de droit parisienne Paris II a saisi la justice après les plaintes de dizaines d’étudiantes auprès de l’administration à la suite de comportements inappropriés d’un enseignant. Des étudiants et professeurs témoignent.
«C’était un prédateur, il partait à la chasse.» Depuis plusieurs semaines, une histoire circule dans les couloirs de l’Université Paris II Panthéon-Assas: Monsieur B.*, un chargé de travaux dirigés, a été renvoyé après avoir été accusé par une soixantaine d’étudiantes de comportements insistants et inappropriés à leur égard. Interrogée par Le Figaro, l’université Panthéon-Assas confirme les faits: «Le professeur a été suspendu de ses fonctions le 26 mars, et une procédure a été lancée auprès du procureur de la République le 10 avril 2019.»
Le chargé de travaux dirigés âgé de 27 ans en poste depuis 3 ans a eu des relations sexuelles avec une dizaine d’entre elles, selon plusieurs témoignages que nous avons recueillis. Selon nos informations, il serait porteur d’une maladie sexuellement transmissible, et aurait imposé à ses étudiantes des rapports non protégés.
Un prédateur aux allures de prof «cool»
Monsieur B. avait la réputation d’être proche de ses élèves. D’après Alphonse*, l’un de ses étudiants, il avait «au début une approche sympathique». «C’est quelqu’un de fin d’esprit, qui parle bien et qui a une pédagogie différente de celle de l’archétype du chargé de TD», indique l’étudiant de deuxième année. «Au dernier cours de tutorat, il nous avait proposé d’aller au bar. On est resté jusqu’à 3 heures du matin, je me suis dit que ce type était fabuleux [...] C’est ensuite devenu un ami.»
Mais à côté de son allure «cool et détendue», Monsieur B. aurait harcelé de nombreuses élèves. Ce sont 69 filles qui sont concernées. Avec l’aide du professeur en charge de l’équipe pédagogique dont faisait partie Monsieur B, ces dernières ont constitué un dossier transmis à l’administration avec des preuves matérielles. «Je pense qu’il y en a beaucoup plus», explique au Figaro une professeur d’un établissement privé qui aide les élèves à préparer les travaux dirigés d’Assas. «Une première fille est venue se confier à moi, une deuxième, puis une troisième. J’ai décidé d’agir, et de demander à mes autres élèves si elles étaient concernées, et plusieurs dizaines ont réagi», confie la professeur de prépa.
«Il savait très bien ce que lui procurait son statut, et savait très bien derrière s’en servir» Georges, un des étudiants de Monsieur B.
Pour Alphonse, Monsieur B. «était très réaliste concernant [la] situation». «Il me disait qu’il ne se faisait pas de films, que s’il n’avait pas été chargé de TD, ces filles d’Assas ne se seraient jamais retournées sur lui dans la rue. Il savait très bien ce que lui procurait son statut, et savait s’en servir», souligne l’étudiant. «Je ne sais pas s’il pensait à mal. C’est la question qui me revient souvent en tête: “est-ce que c’est quelqu’un de fondamentalement méchant, ou est-ce qu’il est complètement irresponsable?” Mais à la fois, il était tellement fin d’esprit que je ne peux pas croire que c’était juste de la maladresse», conclut l’étudiant.
Assas: les témoignages effarants d’étudiantes harcelées par un professeur «prédateur»
Par Jeanne Sénéchal • Publié le 20/04/2019 à 09:46
TÉMOIGNAGES - La faculté de droit parisienne Paris II a saisi la justice après les plaintes de dizaines d’étudiantes auprès de l’administration à la suite de comportements inappropriés d’un enseignant. Des étudiants et professeurs témoignent.
«C’était un prédateur, il partait à la chasse.» Depuis plusieurs semaines, une histoire circule dans les couloirs de l’Université Paris II Panthéon-Assas: Monsieur B.*, un chargé de travaux dirigés, a été renvoyé après avoir été accusé par une soixantaine d’étudiantes de comportements insistants et inappropriés à leur égard. Interrogée par Le Figaro, l’université Panthéon-Assas confirme les faits: «Le professeur a été suspendu de ses fonctions le 26 mars, et une procédure a été lancée auprès du procureur de la République le 10 avril 2019.»
Le chargé de travaux dirigés âgé de 27 ans en poste depuis 3 ans a eu des relations sexuelles avec une dizaine d’entre elles, selon plusieurs témoignages que nous avons recueillis. Selon nos informations, il serait porteur d’une maladie sexuellement transmissible, et aurait imposé à ses étudiantes des rapports non protégés.
Un prédateur aux allures de prof «cool»
Monsieur B. avait la réputation d’être proche de ses élèves. D’après Alphonse*, l’un de ses étudiants, il avait «au début une approche sympathique». «C’est quelqu’un de fin d’esprit, qui parle bien et qui a une pédagogie différente de celle de l’archétype du chargé de TD», indique l’étudiant de deuxième année. «Au dernier cours de tutorat, il nous avait proposé d’aller au bar. On est resté jusqu’à 3 heures du matin, je me suis dit que ce type était fabuleux [...] C’est ensuite devenu un ami.»
Mais à côté de son allure «cool et détendue», Monsieur B. aurait harcelé de nombreuses élèves. Ce sont 69 filles qui sont concernées. Avec l’aide du professeur en charge de l’équipe pédagogique dont faisait partie Monsieur B, ces dernières ont constitué un dossier transmis à l’administration avec des preuves matérielles. «Je pense qu’il y en a beaucoup plus», explique au Figaro une professeur d’un établissement privé qui aide les élèves à préparer les travaux dirigés d’Assas. «Une première fille est venue se confier à moi, une deuxième, puis une troisième. J’ai décidé d’agir, et de demander à mes autres élèves si elles étaient concernées, et plusieurs dizaines ont réagi», confie la professeur de prépa.
«Il savait très bien ce que lui procurait son statut, et savait très bien derrière s’en servir» Georges, un des étudiants de Monsieur B.
Pour Alphonse, Monsieur B. «était très réaliste concernant [la] situation». «Il me disait qu’il ne se faisait pas de films, que s’il n’avait pas été chargé de TD, ces filles d’Assas ne se seraient jamais retournées sur lui dans la rue. Il savait très bien ce que lui procurait son statut, et savait s’en servir», souligne l’étudiant. «Je ne sais pas s’il pensait à mal. C’est la question qui me revient souvent en tête: “est-ce que c’est quelqu’un de fondamentalement méchant, ou est-ce qu’il est complètement irresponsable?” Mais à la fois, il était tellement fin d’esprit que je ne peux pas croire que c’était juste de la maladresse», conclut l’étudiant.