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Facebook: la justice enquête sur un groupe sexiste de 56.000 personnes
Des dizaines de milliers d’individus se partageaient des photos de femmes nues dégradantes et des commentaires violents insultants sur un groupe privé Facebook baptisé «Femmes indignes». La justice enquête pour «injure à caractère sexiste» et «incitation publique à la violence en raison du sexe».
«LV», pour «lave-vaisselle» ou pire, «lave-verge»: c’est par ce sobriquet que les femmes étaient systématiquement désignées entre 2013 et 2017 sur le groupe Facebook «Femmes indignes 6.0 révolution» - supprimé depuis. Un groupe «privé», selon les standards du réseau social, mais réunissant pas moins de 56.000 membres au plus fort de son aura, et aujourd’hui dans le viseur de la justice, révèle une enquête de 20 minutes. À la suite d’une plainte déposée le 29 mars 2018, le parquet de Paris a ouvert une enquête confiée à la Brigade de répression de délinquance sur la personne (BRDP), confirme au Figaro une source judiciaire. Cette enquête a été retournée au parquet et est «en cours d’analyse», poursuit cette source. Une affaire qui fait écho à la proposition de loi de lutte contre la haine sur Internet, dont l’examen au Parlement vient de débuter.
Des injures, il y en avait pléthore: outre le diminutif «LV», les femmes y étaient qualifiées de «chiennes», «escabeaux», «trous», ou encore «*******». Mais ce n’est pas tout. Dans ce cercle privé, les membres se partageaient des photos de femmes ou de jeunes filles dénudées, parfois pendant l’acte sexuel, dans l’objectif de les humilier.
Sous couvert de plaisanteries, étaient publiés des messages sexistes, insultants, où les femmes étaient réduites à un objet sexuel ou ménager. Ainsi que des commentaires incitant ouvertement à la violence. Florilège: «C’est quoi le point commun entre une LV et la loi? Dans les deux cas, c’est plus simple de les violer que de les respecter». Sur une photo, une silhouette féminine couverte d’hématomes apparaît. En légende: «l’œuvre d’un grand dresseur de LV ça». Et les membres d’appuyer: «Encore une LV bien dressée», «LV corrigée bien comme il faut».
Des mineures parmi les victimes?
Une première plainte est alors déposée par le CFCV en novembre 2017 pour «atteinte à l’intimité de la vie privée» et «mise en péril de mineurs». En effet, plusieurs photos et commentaires laissent penser que des adolescentes pourraient figurer sur les photos. «Certains contextes laissaient entendre que c’était au lycée. On a donc aussi déposé plainte auprès du parquet des mineurs», confie Me Éric Deprez, avocat du CFCV, contacté par Le Figaro. Dans une conversation par SMS capturée et publiée sur le groupe Facebook, l’un des membres demande à une adolescente de lui envoyer une photo d’elle. Réponse de l’interlocutrice: «J’ai 12 ans monsieur». L’homme réplique: «Pas grave coquine, un trou c’est un trou.» Après une première enquête confiée à la Brigade de protection des mineurs (BPM), les victimes en question n’étant pas identifiables, le parquet des mineurs décide de classer sans suite en février 2018.
Des dizaines de milliers d’individus se partageaient des photos de femmes nues dégradantes et des commentaires violents insultants sur un groupe privé Facebook baptisé «Femmes indignes». La justice enquête pour «injure à caractère sexiste» et «incitation publique à la violence en raison du sexe».
«LV», pour «lave-vaisselle» ou pire, «lave-verge»: c’est par ce sobriquet que les femmes étaient systématiquement désignées entre 2013 et 2017 sur le groupe Facebook «Femmes indignes 6.0 révolution» - supprimé depuis. Un groupe «privé», selon les standards du réseau social, mais réunissant pas moins de 56.000 membres au plus fort de son aura, et aujourd’hui dans le viseur de la justice, révèle une enquête de 20 minutes. À la suite d’une plainte déposée le 29 mars 2018, le parquet de Paris a ouvert une enquête confiée à la Brigade de répression de délinquance sur la personne (BRDP), confirme au Figaro une source judiciaire. Cette enquête a été retournée au parquet et est «en cours d’analyse», poursuit cette source. Une affaire qui fait écho à la proposition de loi de lutte contre la haine sur Internet, dont l’examen au Parlement vient de débuter.
Des injures, il y en avait pléthore: outre le diminutif «LV», les femmes y étaient qualifiées de «chiennes», «escabeaux», «trous», ou encore «*******». Mais ce n’est pas tout. Dans ce cercle privé, les membres se partageaient des photos de femmes ou de jeunes filles dénudées, parfois pendant l’acte sexuel, dans l’objectif de les humilier.
Sous couvert de plaisanteries, étaient publiés des messages sexistes, insultants, où les femmes étaient réduites à un objet sexuel ou ménager. Ainsi que des commentaires incitant ouvertement à la violence. Florilège: «C’est quoi le point commun entre une LV et la loi? Dans les deux cas, c’est plus simple de les violer que de les respecter». Sur une photo, une silhouette féminine couverte d’hématomes apparaît. En légende: «l’œuvre d’un grand dresseur de LV ça». Et les membres d’appuyer: «Encore une LV bien dressée», «LV corrigée bien comme il faut».
Des mineures parmi les victimes?
Une première plainte est alors déposée par le CFCV en novembre 2017 pour «atteinte à l’intimité de la vie privée» et «mise en péril de mineurs». En effet, plusieurs photos et commentaires laissent penser que des adolescentes pourraient figurer sur les photos. «Certains contextes laissaient entendre que c’était au lycée. On a donc aussi déposé plainte auprès du parquet des mineurs», confie Me Éric Deprez, avocat du CFCV, contacté par Le Figaro. Dans une conversation par SMS capturée et publiée sur le groupe Facebook, l’un des membres demande à une adolescente de lui envoyer une photo d’elle. Réponse de l’interlocutrice: «J’ai 12 ans monsieur». L’homme réplique: «Pas grave coquine, un trou c’est un trou.» Après une première enquête confiée à la Brigade de protection des mineurs (BPM), les victimes en question n’étant pas identifiables, le parquet des mineurs décide de classer sans suite en février 2018.