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Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais.
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[QUOTE="Mims, post: 14416325, member: 36254"] François Noudelmann montre que chez les grands penseurs, cette distorsion entre discours et vécu produit un «mensonge spéculatif» fécond, voire génial. Mais dans la vie courante, à une autre échelle, nous avons sans cesse des exemples publics ou privés d’une pareille dialectique. Comme Foucault consacra son dernier séminaire au «courage de la vérité» tout en maintenant obstinément le secret sur son sida, on se souvient de François Mitterrand, pour des raisons certes plus pragmatiques, taisant jusqu’au bout sa maladie juste après avoir prôné une transparence absolue.Tel écrivain dénonce la société du spectacle tout en cherchant sans cesse la caméra, tel député siège à la commission des finances mais ne paie ni ses impôts ni ses factures, tel ministre vitupère la puissance voyoute des banques tout en planquant son argent dans un paradis offshore. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais. Dans certains cas, c’est du cynisme ou de l’hypocrisie, dans d’autres un clivage confinant au dérèglement mental. Mais assez souvent aussi, n’est-ce pas seulement que nous avons tous une bonne dose d’incohérence naturelle, que nous évoluons dans un permanent «mentir-vrai», louvoyant entre des versions contradictoires de nous-mêmes ? Personnellement, j’ai toujours en tête cet homme qui défilait près de moi le 11 janvier 2015 en brandissant une pancarte «Vive la liberté d’expression» et que j’entendis soudain, parce qu’un quidam dénonçait à grands cris la présence de chefs d’Etat en tête du cortège, hurler «Ta gueule !» à s’en décrocher les poumons. Ça aurait fait un beau dessin pour Charlie.Alors bon, comme le dit Alain Finkielkraut avec une détresse presque candide et apparemment sincère, «je suis quand même un être humain, non ?». Si. Et nous aussi. Nous sommes divisés, nos vies sont «constituées de contretemps». L’important, c’est de le savoir et de l’admettre, rappelle François Noudelmann. Il nous arrive de disjoncter vaguement, on peut se tromper, être dupe de soi-même. Se penser unique détenteur d’une vérité idéale applicable à la lettre est autrement plus inquiétant. La «pureté idéologique» dont parle non sans humour le cinéaste Romain Goupil, ancien de Mai 68, fait un peu froid dans le dos. La place de la République, avec ses temps faibles, ses coups de mou et ses contradictions, ne dit pas autre chose. C’est difficile de rester debout toute la nuit. Libé. Camille Laurens [/QUOTE]
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