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« Tel Aviv on Fire » : éloge du bricolage artistique en terre palestinienne
Le réalisateur palestinien de nationalité israélienne Sameh Zoabi sort un nouveau film marqué par son habituel mélange d’humour surréaliste et de trivialité.
Par Jacques Mandelbaum Publié le 02 avril 2019 à 10h53
Les films israéliens se suivent, mais ne se ressemblent pas. Synonymes, de Nadav Lapid, mercredi 27 mars, fugue brutaliste d’un artiste de cinéma issu de l’establishment ashkénaze. Tel Aviv on Fire, de Sameh Zoabi, ce mercredi, comédie douce-amère d’un réalisateur palestinien de nationalité israélienne. Les plus férus de nos lecteurs en matière cinématographique auront d’ores et déjà identifié cet oiseau rare, auteur d’une première comédie, Téléphone arabe, sortie sur les écrans français en 2012.
On repérait alors en Sameh Zoabi un épigone du somptueux Elia Suleiman (Intervention divine, 2002). Même origine (Nazareth et ses environs), même attention au sort très particulier de la communauté « arabe-israélienne », même humour surréaliste taillé dans la trivialité la plus sordide, même quête d’une normalité ontologiquement inatteignable dans l’univers israélien. Après la recherche effrénée de l’âme sœur que mettait en scène ce premier long-métrage, dont il y avait lieu de penser qu’il nous racontait quelque chose de la jeunesse de l’auteur, Zoabi, 44 ans aujourd’hui, poursuit sur sa lancée en chroniquant les vicissitudes d’un aspirant scénariste entré dans l’âge mûr, lequel n’a toujours pas trouvé chaussure à son pied.
Lire la rencontre : Sameh Zoabi : « L’idée que la comédie peut avoir du sens rencontre de la résistance »
Le personnage, subtilement interprété par Kais Nashif, se nomme Salam et semble sous influence directe, en matière de flegme endurant et facétieux, de La Panthère rose. Notre héros, au départ, est une sorte de zéro. Habitant à Jérusalem, il fait quotidiennement le trajet pour Ramallah, capitale administrative de l’Autorité palestinienne, où il sert d’accessoiriste et d’homme à tout faire sur un soap opera produit par son oncle Bassam, Tel Aviv on Fire. Une vedette du cinéma français (Lubna Azabal, jouant du charme qu’on lui connaît) y interprète une espionne palestinienne mandatée par son amant, un cadre du renseignement palestinien, pour dérober par tous les moyens, y compris ceux de la séduction, les plans d’une offensive imminente – on est en 1967 – détenus par un général israélien.
« Tel Aviv on Fire » : éloge du bricolage artistique en terre palestinienne
Le réalisateur palestinien de nationalité israélienne Sameh Zoabi sort un nouveau film marqué par son habituel mélange d’humour surréaliste et de trivialité.
Par Jacques Mandelbaum Publié le 02 avril 2019 à 10h53
Les films israéliens se suivent, mais ne se ressemblent pas. Synonymes, de Nadav Lapid, mercredi 27 mars, fugue brutaliste d’un artiste de cinéma issu de l’establishment ashkénaze. Tel Aviv on Fire, de Sameh Zoabi, ce mercredi, comédie douce-amère d’un réalisateur palestinien de nationalité israélienne. Les plus férus de nos lecteurs en matière cinématographique auront d’ores et déjà identifié cet oiseau rare, auteur d’une première comédie, Téléphone arabe, sortie sur les écrans français en 2012.
On repérait alors en Sameh Zoabi un épigone du somptueux Elia Suleiman (Intervention divine, 2002). Même origine (Nazareth et ses environs), même attention au sort très particulier de la communauté « arabe-israélienne », même humour surréaliste taillé dans la trivialité la plus sordide, même quête d’une normalité ontologiquement inatteignable dans l’univers israélien. Après la recherche effrénée de l’âme sœur que mettait en scène ce premier long-métrage, dont il y avait lieu de penser qu’il nous racontait quelque chose de la jeunesse de l’auteur, Zoabi, 44 ans aujourd’hui, poursuit sur sa lancée en chroniquant les vicissitudes d’un aspirant scénariste entré dans l’âge mûr, lequel n’a toujours pas trouvé chaussure à son pied.
Lire la rencontre : Sameh Zoabi : « L’idée que la comédie peut avoir du sens rencontre de la résistance »
Le personnage, subtilement interprété par Kais Nashif, se nomme Salam et semble sous influence directe, en matière de flegme endurant et facétieux, de La Panthère rose. Notre héros, au départ, est une sorte de zéro. Habitant à Jérusalem, il fait quotidiennement le trajet pour Ramallah, capitale administrative de l’Autorité palestinienne, où il sert d’accessoiriste et d’homme à tout faire sur un soap opera produit par son oncle Bassam, Tel Aviv on Fire. Une vedette du cinéma français (Lubna Azabal, jouant du charme qu’on lui connaît) y interprète une espionne palestinienne mandatée par son amant, un cadre du renseignement palestinien, pour dérober par tous les moyens, y compris ceux de la séduction, les plans d’une offensive imminente – on est en 1967 – détenus par un général israélien.