Fonctionnaire interné par le préfet à antibes : « on ne souhaite ça à personne »

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« Le Point » a recueilli le témoignage d'Éric Dabène, ingénieur d'État à Nice, hospitalisé d'office sur ordre de son patron, le préfet des Alpes-Maritimes.
Par Nicolas Bastuck

'auteur de ces lignes n'est pas psychiatre. Tout juste peut-il témoigner que l'entretien avec Éric Dabène, qui a duré 1 h 45, a été « cohérent » de bout en bout ; qu'à aucun moment, l'intéressé n'a laissé divaguer sa pensée. Voici son histoire, telle qu'il la rapporte.

« Quand je suis sorti, j'étais une loque. Je ne pensais pas qu'une chose pareille puisse m'arriver, que ça puisse être possible dans un État de droit. Je ne souhaite ça à personne ! » Éric Dabène, 57 ans, ingénieur divisionnaire et fonctionnaire de catégorie A+, a été interné durant une semaine, entre le 9 et le 16 août, à l'unité psychiatrique du centre hospitalier La Fontonne d'Antibes, après un arrêté d'hospitalisation d'office pris une semaine plus tôt par le préfet des Alpes-Maritimes. Il se trouve que le représentant de l'État, qui a ordonné son internement, est aussi son... patron. Éric Dabène travaille, en effet, à la direction des territoires et de la mer rattachée à la préfecture de Nice, où le service a ses bureaux. « Travaillait » conviendrait mieux : l'intéressé a été suspendu de ses fonctions à titre conservatoire, le 7 avril dernier, en attendant de comparaître en conseil de discipline devant lequel il a été traduit par sa hiérarchie. En conflit ouvert avec elle, lui-même a déposé une plainte pour « harcèlement moral », le 5 juillet dernier.

« Il convient d'ordonner la mainlevée des soins » (la juge)
Alors qu'il était interné depuis huit jours, la sous-préfète de Grasse, qui assurait l'intérim du préfet en son absence, a pris le 12 août un deuxième arrêté visant à prolonger la mesure d'hospitalisation sans consentement de ce père de deux enfants (20 et 23 ans), diplômé de l'École nationale d'agronomie de Bordeaux. Dans le même temps, son avocate, Me Anne-Catherine Colin-Chauley, avait saisi le juge des libertés et de la détention (JLD) d'une « requête en mainlevée », estimant que non seulement l'internement de son client ne se justifiait pas, mais qu'il s'apparentait aussi à une véritable « cabale de l'administration » visant à « faire taire l'un de ses agents récalcitrants en le faisant passer pour fou », le tout procédant d'un « abus de pouvoir ».

suite et source
 

Hessia

I am MAN, hear me roar!
VIB
eh bin, c'est encore possible en France ce genre d'abus !
il serait d'origine maghrébine, je crois qu'il aurait fini aux oubliettes ds ce goulag psychiatrique, sans que jamais personne pas meme une juge ne vienne le liberer.
 
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